samedi 9 août 2008

Cornuti

L'Italie est confrontée à l'énième tour de vis sécuritaire du gouvernement de Silvio Berlusconi. Après le placement, fin mai, des décharges d'ordures napolitaines sous le contrôle militaire en tant que "sites stratégiques", la proclamation, fin juillet, de "l'état d'urgence immigrés" sur l'ensemble du territoire national, 3 000 soldats sont désormais déployés dans les villes. Il s'agit, souligne le ministre de l'intérieur Roberto Maroni, l'un des dirigeants de la Ligue du Nord, de "donner aux citoyens le sentiment d'être en sécurité".Ces militaires vont patrouiller dans les stations de métro et des trains de banlieue, veiller sur les centres de rétention des immigrés ainsi que sur les ambassades, libérant les policiers pour d'autres fonctions. La mesure va rester en vigueur pendant six mois et sera renouvelable une fois. Les militaires sont encadrés dans des patrouilles mixtes par des carabiniers et des policiers. Ils pourront procéder à des arrestations en cas de flagrant délit. Le lieutenant-colonel Claudio Caruso, dépêché par l'armée devant les journalistes, ajoute qu'"ils pourront identifier et fouiller sur place individus et moyens de transport afin de sauvegarder la sécurité des personnes et des sites placés sous surveillance".Dans l'opposition, les dirigeants du Parti démocrate contestent surtout l'inefficacité d'un tel déploiement. "En Sicile, après les attentats de la Mafia de 1992, estime Francesco Saverio Garofani, vice-président de la commission défense de la Chambre des députés, les soldats mobilisés avaient été 20 000, alors qu'aujourd'hui, ils ne sont que 3 000 sur le territoire, ce qui veut dire, avec le roulement des effectifs, entre 700 et 800 hommes." D'où selon lui, un effet d'annonce qui n'aura aucun impact réel pour la sécurité des citoyens. La gauche reproche au contraire au gouvernement d'avoir coupé les fonds pour les policiers, rendant encore plus difficile leur travail.Alors que la photo des militaires devant le Dôme de Milan figure à la "une" des journaux de mardi, le nouveau maire de droite de Rome, Gianni Alemanno, a obtenu qu'il n'y ait pas de soldats devant les monuments symboles de la capitale italienne. Les touristes vont pouvoir continuer à visiter le Colisée et autres vestiges sans hommes en arme dans les parages.
Source: Le Monde.fr http://www.lemonde.fr/europe/article/20 ... id=1077701




(Petites précisions: Ligue du Nord= Néo-fascistes; Gianni Alemanno= ancien membre, secretaire régional et surtout activiste du Mouvement Social Italien (Parti néo-fasciste également).

Que reflète cet événement?
Un pas de plus vers un état policier en Italie, voir un retour à la lumière du fascisme?
L'Italie est depuis un moment un pays assez politiquement extreme où on est soit communiste, soit fasciste (cf, les années de plomb) est-ce à dire que le communisme est aussi bel et bien enterré là-bas pour ne rien dire?
Et quelle est cette comparaison absurde entre un déploiement militaire contre une mafia, à l'époque extrémement virulente et actuellement en difficulté, et une menace que l'on nomme pas?"
Pour que les citoyens se sentent en sécurité" oui mais qu'est-ce qui menace ce sentiment?
Le politiquement correcte ne nomme rien ni personne, même pas Al-quaida, c'est pour dire!!! Aux vues des derniers crimes racistes du pays ce sont les roumains et les émmigrants d'origine africaine qui sont visés.Cela me parait très inquiétant surtout dans une Europe vacillante et où cette nouvelle ne semble pas préoccuper grand monde alors que ce pas vers l'extreme consitue bel et bien le signe que personne n'en est à l'abris.
Bientôt G. Orwell reviendra dans les mémoires: "Imaginez une botte piétinant un visage humain... éternellement" (1984).

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