lundi 13 octobre 2014

A la bougie.



Au balcon.


Aujourd'hui, une hirondelle
Sur ma fenêtre et mes soucis
S'est posée.
Elle n'eut fait que de me guigner;
Je n'eus le temps de lui demander.
A tire-d'aile, elle s'était envolée.


Devanture.

L'autre nuit, je t'ai vue devant le Franprix,
Tu étais belle et radieuse, j'étais saoul et en chaleur;
J'avais toute la nuit, heureusement tu n'es pas chère de l'heure.
Ma bonne Monique, tu es la seule dans Paris
Qui propose ses jambons entre des légumes en cagettes,
Cela fait toujours du bien d'avoir du vert avec sa paupiette.


Discount.

J'étais seul, j'étais abandonné.
Perdu au rayon DVD,
Quand, tout à coup, une jaquette m'a frappé.
Chuck Norris, y'a pas à dire, tu m'as violemment sauvé.



Embarcadère.

A chaque lettre envoyée, je plante pour toi,
Face à l'horizon bleuté, des graines de freesia.
Du rivage, leur clarté luit au-dessus des marées.
Malgré les saisons, aucune ne s'est encore fanée,
Et c'est depuis leur promontoire côtier
Que chaque jour, elles te rappellent à moi.
Une nuit, dans les embruns, je n'entendrai plus ta voix
Mais de la sombre barque, je fixerai ton visage enjoué.


Glockenspiel.

Je frappe à ta porte comme ton mari sur ton nez.
Rien sinon le sourd écho de ma chair contre la paroi.
Vide et immobile tel un cassoulet mal réchauffé,
Je ne cherche même pas à revenir sur mes pas.
Je me fonds dans ce couloir mal éclairé;
Mon front collé à ce rendez-vous manqué.
C'est au sein de cette hideuse moquette murale
Que, peu à peu, ton visage se dévoile.
De toute part, ton regard me braque
Et ce vieux bâtiment dévoile de ses portes un rire démoniaque.
Cet immeuble est vraiment dégueulasse,
Bon à être prestement démoli, comme ta face.