mardi 24 août 2010

Chapitre VII


Et ça tambourinait là-dedans! Nicolas Brandebris n'en pouvait plus.
Des tambours qui, en plus d'être une dizaine, résonnaient comme les paroles d'une femme qui quitte dans la grotte. Alors rajoutez là-dessus une bonne trentaine de bonshommes encapuchonnés qui psalmodient et un homme ligoté qui braille comme un cantatrice pendant l'orgasme. Non, vraiment, c'était un joyeux boucan.
Nicolas essaya de distinguer Noëline ou bien quelqu'un qu'il aurait déjà aperçu quelque part, mais rien; il n'y avait là que capuches, visages anonymes et homme ligoté.
Notre intrépide héros voulu se rapprocher quelque peu pour mieux observer tout ça mais c'est là que toute la joyeuse secte se tu à l'exception d'un tambour qui maintenant jouait lentement et faiblement par rapport à la symphonie diabolique d'avant.
Une vingtaine de personnes entrèrent dans la grande salle. Bien que portant tous le même genre de capes, la plupart n'étaient pas encapuchonnés. Ceux-ci portaient de chatoyants motifs sur leurs capes contrairement à ceux qui devaient cacher leurs vilains cheveux gras sous leurs bouts de tissu.
Au milieu d'eux , Nicolas remarqua une femme. Mais pas comme si c'était la seule (il y en avait vu pas mal dans cette surprise-party souterraine), ni comme si elle ressemblait à Noëline (elle ne lui ressemblait pas du tout) mais parce qu'elle était la seule à être quasiment dévêtue; et en plus elle était loin d'être moche.
Elle portait une sorte de soutien-gorge pourpre à motifs or et une jupe thaïlandaise noire en lin pour tous vêtements. La finesse et la pâleur de son corps s'achevait par son visage aux traits ouverts et doux et de ses cheveux noirs mi-longs coupés à la garçonne.
Tout ce petit monde se mit derrière l'autel et alors que la jeune fille s'approcha de ce dernier une voix retentie:
"Que la voix de l'Architecte Souverain se fasse entendre! Que la voie vers le grand clair de lune s'ouvre encore une fois de plus!"
Soudainement, la jeune femme plongea alors une grande dague dans le coeur de l'homme ligoté.
Alors que le niveau maximal semblait déjà avoir été atteint, l'homme cria à en faire exploser les stalagmites.
La mystérieuse jeune fille avait une expression neutre, Nicolas crû même déceler un regard compatissant ou maternel au sein de ses grands yeux noisettes. Quoi qu'il en soit, elle enfonçait, des deux mains, la dague encore plus profondemment dans l'énorme plaie sanglante qui constituait le torse de l'homme. Le sang giclait et se répandait partout au fur et à mesure que la jeune fille triturait les entrailles sans sourciller.
L'homme se tu très vite, alors la jeune fille brandit le coeur du pauvre homme quelques secondes avant de la lancer violemment par terre et de l'écraser, de son talon nu, contre la poussière jaunâtre; et elle cria:
"Nous sommes au paillasson du grand jour! Bientôt, nous passerons la porte qui nous emmènera vers le grand clair de lune! L'élu arrivera et bâtira le dernier élément avant la béatitude céleste des âmes zébuesques au sein de l'éther cosmique de l'architecture séraphique!"

mercredi 18 août 2010

Ah gloup!


Les gros portent la responsabilité de leur état sur la nourriture: il y a trop de ceci, il y a trop de cela... Ah, mon Dieu, du beurre sans oméga 3 et HIV 36! Ceci est allégé, cela ne l'est pas!
Mais avec tous ces gros qui sont dans cette optique, le problème n'est pas leur peur de grossir encore plus ou d'avoir une troisième artère bouchée mais il s'agit de leur conditionnement par la société.
Bon on ne reviendra pas sur la société du beau avec muscles, bonnasses et crustacés.
Dans notre environnement, on a le droit de s'empiffrer comme des gorets tant que c'est supposé bon pour la santé, ou du moins pas mauvais.
"Mmh, l'huile d'olive est bonne pour la santé; et bien je vais en mettre trois litres!"
"La pâte à tartiner est allégé, ça tombe bien, je voulais m'en faire tout une demi-baguette."
Manger plus, toujours plus, vivre mieux, grossir moins tout en mangeant quand même plus.

samedi 14 août 2010

Up in the Air


Voici, un article inachevé que je destinais à un webzine:

Musique soul, des nuages, les USA vus du ciel (et sans le photographe français à moustaches) et voilà, après une poignée de minutes, que notre esprit se pose sur In the Air (Jason Reitman, 2009). Le nouveau long-métrage du réalisateur de Thank You for Smocking et Juno commence par une ambiance qui rappelle fortement ces précédents films : générique léger, faux interviews de figurants et voix off cynique du protagoniste. En tant que satire sociale, In the Air rejoint beaucoup Thank You for Smocking mais Reitman réussi aussi à emprunter à Juno qui a fait son succès et sa notoriété.
Ryan Bingham (Georges Clooney) est un quadra moyen dont le travail et quotidien est de parcourir les Etats-Unis pour mettre à la porte de pauvres employés à la place de leurs patrons, trop lâches pour le faire. Mais comme la vie n’est pas un long fleuve tranquille, le propre patron de Ryan décide, sous l’impulsion d’une nouvelle recrue (Anna « Twilight » Kendrick), de pratiquer leur métier au bureau par l’intermédiaire d’une liaison satellite. C’est alors que Ryan décide de prendre la jeune employée sous son aile et s’embarque alors pour un voyage à travers l’Amérique et surtout à travers sa vie.
Car la vie de Ryan n’a rien de bien glamour : sa famille, ses amies, ses conquêtes, sa maison, elles sont inexistantes. Clooney est le symbole de notre vie moderne : une vie formatée, aseptisée. Une vie où l’identité de l’individu se perd dans ses cartes de fidélité, personnelles mais tellement anonymes. Plus loin que la stigmatisation de nos vies routinières et calibrées, Bingham représente à la fois le capitalisme et le produit du capitalisme. Il est l’instrument du système qui licencie mais surtout qui à honte de lui-même et ne peut s’assumer : il licencie à la place des autres et tout cela en pleine période de crise économique. Tout comme dans Thank You for Smocking , Reitman souligne l’hypocrisie du système.
Bien qu’il soit un acteur essentiel de ce dernier, Bingham représente aussi son coté humaniste. Il dit lui-même qu’il fait ce travail non par plaisir mais parce qu’il est bon dans son domaine et que donc il fait tout pour que ses victimes n’en arrivent pas à de violentes extrémités.

Clin d’œil à Amélie Poulain

Un joli voyage où la réflexion se tient à coté des belles images.

Voila, au final c'était plutôt bien parti il faudrait que je persévère dans cette voie.

mardi 10 août 2010

Das Schloss



http://news.yahoo.com/s/ap/20100721/ap_on_re_mi_ea/ml_israel_kafka_trial

Nous voici en plein paradoxe: l'auteur et son oeuvre. Le portrait de Dorian Gray, la Vénus de l'Ille, l'oeuvre qui devient bel et bien réel.
Le comble est que au final la quasi-totalité de l'oeuvre de Kafka n'appartient à personne puisque l'auteur avait demandé à Max Brod de brûler tout ce qui n'avait pas été publié de son vivant; demande qui n'a pas été respecté bien entendu.
L'oeuvre que Kafka voulait emporter avec lui a survécu et ses transformé en réalité.
En plus, cela devient un combat entre sionistes (Kafka sous l'impulsion de Brod avait pensé émigrer en Palestine), pays d'origine, patron, secrétaires et descendances avides de monnaie sonnante et trébuchante.
Mais ces originaux inédits ont-ils vraiment un prix? Pour les amoureux de kafka,il est certain que la réponse est négative. Pour les autres, peut être se demandent-ils pourquoi quelqu'un irait payer pour des bouts de romans inexistants où les phases s'arrêtent d'un coup sans raison.
Peut être aussi que ces inédits pourront nous aider à mieux cerner l'auteur et sa façon de coucher sur papier ses pensées.

vendredi 6 août 2010

Chapitre II: Himala jawohl


D'où que l'on vienne, on s'accorde tous pour dire que l'Himalaya c'est loin, c'est froid, c'est haut et cela ne sert pas à grand chose. Jack Atwood, recroquevillé dans les replis d'une grotte comprit pourquoi personne ne voulait et ne venait dans cette région du monde, à part des journalistes belges roux à houppette.
En 3 jours d'errance dans les montagnes, jack a réussi à: déclencher 3 avalanches; en éviter 2; s'est battu avec un vautour pour avoir la primauté sur la carcasse d'un yack sauvage et enfin s'est fait courser par quelques yétis. Comme diras Jack, beaucoup plus tard, dans son autobiographie "Jésus et Spinoza: même combat; Tous ninja", les yétis ça a beau courir vite dans la neige avec leurs gros panards, leur odeur fortement boisé les fait repérer à des centaines de mètres".
Mais mis à part les yétis et leurs arpions, notre Jack mondial était toujours dans une situation plus que délicate: sans rien dans le trou du cul du monde.
Après des heures de repos et d'incertitudes au sein de sa grotte surgelée, Jack en ressortit à l'aube pensant que le jour naissant allait le transporter vers la chance et de douces et chaudes couvertures. Sous le ciel, entre orange et carmin, une ombre ridicule gravissait les pentes et les cols cyclopéens où le temps semblait s'être s'arrêté.
Après quelques heures d'expédition, Jack aperçu une grande forme grisâtre au creux d'une vallée. Le chemin pour y acceder était court comme une nuit avec sa maitresse- alors qu'il mit quand même trois bonnes heures- était-ce un campements ou quelques habitation enfouies?
Seulement il ne s'agissait ni de l'un, ni de l'autre; cette forme n'était, en réalité, qu'un avion ou plutôt une épave d'avion à demi-enfouie sous les neiges éternelles. Jack pensa un instant qu'il s'agissait de celui duquel il s'était enfui.
Mais comment cela se pouvait-il? Celui là avait des hélices, une aile brisée, un large trou dans la coque et surtout de grandes croix gammées peintes sur la coque et les ailes.
Ce n'était pas tant trouver un gros Junkers nazi qui dérangeait Jack; c'était plutôt le fait que cela sentait la viande grillée et que quelqu'un chantait Lili Marlene.

mercredi 4 août 2010

An angel can't break a heart.


Peter Cushing, l'immortel figure de Sherlock Holmes, du docteur Frankenstein et de Van Helsing; avec Christopher Lee, il représente l'âge d'or du cinéma fantastique britannique. Je ne parlerai pas ici, de tout le charme des films de la Hammer, mais d'un détail qui rend le personnage encore plus sympathique et attachant qu'il ne l'est déjà.
Au début de l'année 1971, alors que Cushing est au summum de sa notoriété, sa femme décède brusquement. Ils avaient partagés 30 ans de leurs vies.
Dès lors, sa vie prend un brusque tournant. Il tourne toujours, surtout poussé par Christopher Lee son meilleur ami et collègue, mais plus que la passion de jouer c'est la passion de vivre qui s'est amoindrie.
Il dira: "Depuis qu'Helen est partie, je ne peux rien ; le coeur s'est simplement détaché de tout. Le temps est interminable; la solitude est presque insupportable et la seule chose qui me permet de continuer d'avancer et de savoir qu'un jour ma chère Helen et moi allons être unis encore une fois. Rejoindre Helen est ma seule aspiration. Vous pouvez publier cela , mon garçon, tout ça c'est juste pour passer le temps. S'il vous plaît dites cela."

Un autre de ses souhaits, qui se réalisa, était qu'une espèce de rose porte son nom ("Helen Cushing Rose").
Dans plusieurs de ses films se trouvent une photo de sa femme; que ce soit en tableau ou dans un pendentif que son personnage porte.
Certains se serait suicidé mais Cushing ne le pouvait car Helen lui laissa un poème juste avant de mourir lui disant de ne pas se précipiter pour la rejoindre et de profiter de la vie.
Il était un gentleman toute sa vie, il donne cette partie de lui dans chacun de ses rôles, mais il y a plus important: cette histoire, quoi que l'on pense, lui ajoute une pureté incommensurable. Les films de la Hammer sont considérés comme gothiques, et il est vrai que beaucoup se passe à une époque qui correspond au mouvement gothique (mouvement littéraire, surtout anglais, de 1770 à 1870). Ses personnages sont liés au mouvement romantique allemand (ah le jeune Werther..), et voila ce qu'est Peter Cushing: la personnification de tout ce qui fait le coeur des histoires gothiques et romantiques.
J'aimerais encore écrire des lignes entières sur cet homme qui répondait à toutes ces lettres de fan, même si cela n'était que quelques mots et qui resta un homme de coeur et de bonté toute sa vie malgré les épreuves; mais il vaut mieux ne pas trop en rajouter.

lundi 2 août 2010

Chapitre VI


Ainsi, le pan de boiserie cachait bien quelque chose. Un tunnel d'un bon mètre de diamètre était creusé dans le mur. Étrangement, il ne débouchait pas sur la pièce voisine malgré sa longueur; il semblait doucement s'enfoncer dans les entrailles du château. Nicolas sy' risqua avec précautions.
Lui qui était quelque peu claustrophobe, lui qui n'avait jamais aimé les films avec des passages secrets mais lui qui ferait tout pour sauver sa femme.
Le tunnel devait faire quelques dizaines de mètres de long et le tout en pente. Il ressemblait beaucoup au tunnel du lapin blanc dans Alice; sauf que notre héros n'avait rien d'une nymphette en socquettes faisant triquer les vieux profs de math d'Oxford. Nicolas réussi à faire le chemin sans se servir de son menton et de son buste comme moyen de locomotion.
Au bout, il y avait une grande pièce creusée à même la roche; de cette pièce partaient cinq petits couloirs menant à d'autres pièces plus ou moins délabrées. Dans chacune de ces pièces brûlaient des torches; leurs longs manches en plastique bariolés faisaient croire qu'elles étaient faites à partir de balais serpillières de fabrication péruviennes.
Nicolas se dirigea vers une de ces pièces à l'aveuglette. Il n'y avait rien dans celle-ci, si ce n'était une grosse couche de poussière et un tas de gravats qui faisait penser aux pires caves à tournante.
Ne sachant que faire frappa dans une pierre des gravats, qui vint ricocher contre le mur. Ce mur avait dû être construit par Pépito le maçon portugais alcoolique manchot, car avant même que la pierre ne retombe sur le sol, une bonne partie de ce mur s'écroula.
Notre héros se dit qu'entre le temps et les tâcherons de maçons, tout cet endroit allait s'écrouler au prochain éternuement. Mais c'est alors que Nicolas remarqua un filet de lumière dévoilé par l'éboulement, ainsi qu'un murmure raisonnant désormais dans toutes la pièces.
En s'approchant, il vit que le faisceau lumineux provenait d'une fissure dans la roche située à un peu moins d'un mètre de haut.
C'est en regardant à travers, à quatre pattes, que notre intrépide destructeur de murs portugaignols plongea encore plus loin dans le mystère et l'aventure façon "se balader à poil au Cap d'Agde sans se faire toucher".
Derrière la pierraille, il distinguait une grande salle voûtée avec à son extrémité un cours d'eau. Originellement, cela devait être une grotte car des stalagmites subsistaient ici et là.
Le murmure de tout à l'heure venait du fait que une bonne trentaine de personnes se tenaient dans cette même salle, devant un autel où un homme était ligoté et ne semblait pas apprécier cette situation vu qu'il beuglait comme une femme devant un homme qui ne veut pas lui payer le restaurant.

dimanche 1 août 2010

Chapitre I; Arizona, desert brulant et desert intellectuel


L'univers est vaste et possède de nombreux mystères: Il y a-t'il une vie extraterrestre? il y a t'il quelque chose après la mort? L'oeuf ou la poule? Les frères Bogdanoff? Mais au-dessus de tout ça il y a Jack le Ninja-taulard. Comment cet homme peut-il être humain, être comme vous et moi?
Enfin, cette question en se pose pas avant les 24 ans. Jack naquit à Kingman, Arizona, une petite ville en plein désert où le soleil tape aussi fort qu'un catcheur en rut. Il vécu avec ses deux soeurs une vie d'adolescents tout à fait normale, quoi qu'il était moins bouseux que ses concitoyens.
A 19 ans ne sachant quoi faire de sa vie et n'ayant pas de brillants résultats scolaires, Jack s'engage dans l'armée américaine. Un jour alors que son avion survolait le Kashmir une tempête d'une violence redoutable fit son apparition.
Il va s'en dire, pour la continuité de l'histoire, que Jack survécut; car contrairement au reste de l'équipage, Jack préféra sauter en parachute plutôt que de risquer de mourir électrocuté suite à un, ou des éclairs, frappants l'appareil. Oui, à cette époque Jack était quand même un peu concon. D'ailleurs, en intégrant l'armée, il pensait vivre des aventures dignes de Rambo: bourrées de méchants chinois et plein de cartouches utilisées qui jonchent le sol entre boyaux et bouts de cervelles. Comme seul massacre il eut droit à de grandes et longues batailles contre des dominos et des fils électriques puisqu'il fut dirigé comme assistant électricien.
Il y eut une longue descente de plusieurs milliers de pieds, où Jack ballotté par les bourrasques de vent fut en admiration devant le spectacle qui s'offrit à lui. Des nuages cotonneux à perte de vue, puis les sommets enneigés du toit du monde.
Tout ce gigantisme s'imposa à lui violemment quand il se posa, ou plutôt s'écrasa contre un flanc de montagne.
Jack Atwood, simple bouseux de l'Arizona, se retrouve seul et dénué de tout en plein millieux des sommets himalayens; heureusement pour lui les ours hibernent dans les cimes enneigées, mais qu'en est-il des yétis?