mercredi 29 février 2012

De boîte et de cerveau.

Les bentô, c'est pour le feignasses!

C'est comme peindre et décorer délicatement son papier toilette avant de s'en servir. Surtout quand la plupart des gens ne savent pas peindre!

Il faut le faire pour l'art et uniquement pour l'immortaliser.
Il y a donc trois sortes de bentô: des machins constitués d'aliments mélangés dans une boîte.

D'une boule de riz, où on a placé deux bouts de carottes pour les yeux et un cornichon pour la bouche; sauf que cela ressemble à un zombie en train de crever, et qu'en plus cela n'a aucun goût ou alors celui qui inspire la phrase suivante: "C'est dégueulasse!"

Et enfin, les oeuvres d'art. Les seules que l'on puisse considérer comme de vrais bentô puisque c'est beaux, recherché et bon. Le problème c'est qu'il faut beaucoup de temps pour faire cela, et la femme japonaise reste une bobonne soumise qui passe son temps à s'occuper des tâches ménagères.

mardi 28 février 2012

Efrad Al-gand.


Vous vous souvenez de cette torture issue de la coupe du monde de football 1998, où pendant des années on nous a tanné avec une équipe de France, reine du monde?
Vous vous rappelez cette invasion de films avec Kad Mérad?
Vous vous rappelez que Dani Boon est soudainement devenu un artiste (et comique apparemment) de génie et qu'il a suscité une vague de sonneries de portables parlant un certain patois français?
N'avez-vous pas encore mal à la tête à force de voir l'affiche, d'Intouchables, les critiques d'Intouchables, les extraits d'Intouchables, les parodies d'Intouchables, les et cetera desunt d'Intouchables?
Et bien, réjouissez-vous maintenant on nous bourre le mou avec The Artist, Jean Dujardin et tout ce qui accompagne cette nouvelle péloche qui sera oubliée dans 5 ans.

vendredi 24 février 2012

Deadman


Qu'est-ce
qu'Undertaker, à part une légende vivante du catch?

Il possède l'une des plus longues et brillantes carrières de cette discipline. Il a été l'une des premières superstars de la WWE (F, si on veut chipoter) à vraiment se démarquer des autres, ne serait-ce que par son look et tout ce qui l'entoure (storyline).
D'ailleurs, cette figure du catch n'est-elle pas l'équivalent d'un dieu grec dans les show WWE?
Bien sûr, il figure au plus du panthéon olympien du catch, mais regardez bien son entrée:
http://www.youtube.com/watch?v=1wD7rRrXjGE
Il descend sur le ring, comme un Dieu descend sur Terre. Avec les éclairs et la fumée, il est l'envoyé de Zeus, si il n'est pas Zeus lui-même.

Quand il n'entre pas de façon régulière (c'est à dire en allant de la scène au ring), il faut savoir que l'Undertaker vient en plein milieu de match où il n'est pas invité: la lugubre cloche sonne, les lumières s'éteignent subitement, et lorsqu'elles reviennent quelques secondes après, il est là; debout sur le ring, menaçant ou bien prenant d'une main l'un des protagonistes à la gorge.
Tel un dieu, l'Undertaker est omniscient, il peut intervenir où et quand bon lui semble. Personne ne peut échapper à son courroux. Il est celui qui punit, celui dont la volonté est loi.
Et puis, ces éclairs, ces soudaines apparitions, ces yeux révulsés, tout cela est bien le signe que cet homme est un être surnaturel. Quelqu'un, ou quelque chose, que les humains ne sauraient approcher ou contrôler. Si il n'est pas un dieu, il est dans cette zone obscure et mythologique située juste avant la déification.

Et en cadeau, mes loulous, voici la plus grande entrée du Prince of Darkness:
http://www.youtube.com/watch?v=fSZa4jz-mVk&feature=related

mardi 21 février 2012

Et vive la vie!


Pourquoi Fight Club est un grand roman ( mais un bon film également)?
Ce n'est pas parce que nous vivons dans un monde dans lequel nous sommes les esclaves de vilaines grosses entreprises, et ne sommes que de vulgaires pièces interchangeables et consommatrices dans les rouages du capitalisme.
Cessons de jouer nos rebelles romantiques de cours de lycées!

Le propos est que l'on se flagelle, se tape et sacralisons la douleur parce que c'est dans ces moments au Fight Club que nous nous sentons vivants.
Tous les jours, nous ne sommes pas grand chose, certes, mais nous ne nous sentons pas vivant. Il faut avoir mal pour prendre conscience que nous sommes bel et bien là.
Dans une société où tout est fait pour que l'on puisse être dans le confort et la sécurité maximale, il y a un danger encore plus grand: la disparition du rapport à la mort.

On fait tout pour ne pas souffrir; nous la rejetons. De plus, les morts nous sont virtuels à travers la télévision etc. Les hôpitaux, les rites funéraires, les annonces, tout est aseptisé; la mort est devenu banale dans son invisibilité et sa virtualité.
Comment peut-on se sentir vivant si l'on ne sait plus ce qui peut menacer cette joie de vivre?

Ps: Vous pouvez également voir Tôkyô Fist (1995) de Shinya Tsukamoto, qui traite également de ce sujet.

Soulevez vos jupettes/ Aussi noir qu'un hérisson.


Aujourd'hui, mes petits, nous allons voir la définition de la vaisselle.
En ancien français, la vaisselle se nommait "Li tuens deveir fai!", ce que l'on pourrait traduire en français traditionnel par "travaille de bonnes femmes", mais qui se dit chez les français de 11 à 33 ans "je ferais ça demain".
Contrairement à ce que l'on pourrait penser, les jeunes gens qui disent cela sont loin d'être des fainéants. Les véritables fainéants sont ceux qui ne prononcent jamais cette phrase parce qu'ils possèdent un lave-vaisselle.
En Grec ancien, le supplice de Sisyphe se disait 'vaisselle' ( Μωράκιμ ', μπορείς να πλύνεις τα πιάτα σου?), car ces braves gens - bien qu'à moitié à poil - avait compris la douloureuse épreuve de cette corvée qui n'est qu'un éternel recommencement à chaque repas.
Ainsi, le mot "vaisselle" est un mot à disparaître dans sa forme actuelle et deviendra synonyme de terrible punition. L'expression "faire la vaisselle" désignera le fait de payer ses impôts par mensualisations ou qu'une femme est indisposée: Je ne peux pas, je viens de faire ma vaisselle.
Le terme sera également adopté par le XVIe Dalai Lama pour désigner le cycle des réincarnations.

lundi 20 février 2012

Allez hop!


Si il est bien quelque chose qui caractérise Manara, c'est l'amour des femmes. L'amour de la
beauté et de l'idéale féminin, cet amour qui conditionne toute production artistique depuis le début de l'humanité.
Ainsi Manara nous offre un beau recueil d'illustrations avec Peintre et modèle (ed. Drugstore).
Des dizaines de tableaux rendant hommage aux plus grands noms de l'art pictural et de leurs représentations de la féminité.
Recueil, qui en plus, fourmille de mille anecdotes sur les artistes et leurs oeuvres, et constitue ainsi une réflexion sur l'art et la représentation de la femme à travers les âges. Ce qui donne tout son son sens au titre de l'ouvrage.

Bon, l'idéal féminin tout au long de ce livre reste celui de Manara. On y trouve pas de Rubens avec ses femmes aux formes généreuses, ou bien la Sarah Malcom en prison de Hogarth à de quoi interloquer quand on connaît l'original. Mais peut importe, cela reste du Manara, et c'est
bien tout l'intérêt de l'ouvrage.

dimanche 19 février 2012

Frères de la côte.


Dans le beau monde de l'entreprise, il est de bon ton de donner une ambiance bon enfant. Un open space avec posters de films et consoles de jeux dans l'espace détente. En même temps, c'est un peu tout l'étage qui ressemble à un espace détente.
Cela avait commencé avec les début de Microsoft dans les années 80, repris plus tard par Google. Mais le fait est qu'au début Microsoft, c'était une poignée de passionnés, et non la multinationale que nous connaissons.

Alors maintenant, chaque entreprise fait cela pour avoir l'air jeune et cool. Une boîte capitaliste à masque humain, voir confraternel.
En fait, au lieu d'avoir un patron odieux, on se retrouve avec un mec bizarre qui fait semblant d'être ton meilleur ami sauf qu'il garde derrière son sourire ses habitudes d'ignoble patron sans vergogne.
C'est comme un vieux qui se font passer pour jeune. Imaginez André Dussolier (attention, que j'adore) en hipster ou en baggy-Nike Air en train de venir vers vous pour vous checker en vous balançant: " hey yo!"

Je dirai même que cela ressemble également aux boîtes échangistes: "Mais non, nous sommes un endroit chaleureux et cosy pour faire de nouvelles rencontres, voir se retrouver avec soi-même, dans une ambiance sympathique."
Ce la reste quand même une boîte à 'touze', où tout le monde se fait labourer façon industriel. Il doit certainement en avoir qui y trouvent un coté coquin, tel un roman libertin du XVIIIe siècle, mais ce n'est qu'une exception.
Peu de plaisirs galants fantasmés d'une époque révolue; à la place on y trouve Gaëlle qui se fait bourrée comme la dernière des souillons par Marcel et Dany, pendant que François se tripote le chibre et que Jeanne cherche un ou plusieurs vits disponibles parce qu'elle veut se sentir sale.

Avant la société ne se parait pas pas des attributs des classes populaires pour les faire attirer et leur faire croire au paradis. Nous sommes dans une société d'illusions et de paraître, ainsi doit-on vraiment s'étonner que tout au long de notre voyage nous rencontrons mille feux naufrageurs et mille personnes brisées sur les récifs.

samedi 18 février 2012

Jack Médecin, chapitre 3


Quand on ne sait où aller, on suit sa logique ou ses habitudes. Jack Médecin, lui, suivit les paroles de son ami Éric Hamster, et se retrouva ainsi sur un tournage porno.
Éric avait disparu mais son associé, Jojo la pompe, continuait tout de même le tournage, afin de pouvoir sortir le film pour le festival de Morteau.
Le tournage de "Le placard a une grosse tringle" avait lieu dans la villa du musicien Oulan, batteur d'un célèbre groupe de rock. Une belle villa de style art nouveau sur la côte normande baignée entre la lumière du soleil et le reflet saphir de la mer.

Une villa avec de grandes baies vitrées travaillées, une décoration orientale et discrète et deux jeunes personnes en train de grogner et de copuler sauvagement sur une table en malachite.
Malgré des positions qui éveillèrent beaucoup l'intérêt de Jack, ce dernier monta assez vite sur le balcon pour attendre les hommes qu'Eric y avait vu fumer.
Effectivement, après la scène dite 'de la hussarde', deux techniciens - Al Badin et Jean Guitoune - vinrent faire une pause nicotine sur le balcon. Les deux zozos allèrent discuter de quelque chose ayant lieu "ce soir" mais quand ils virent Jack ils se turent aussitôt et leurs visages se ferma immédiatement.
Jack avait l'habitude d'être évité à cause de son faciès spiritueux, mais se faire virer d'un endroit où il y a du sexe anal parce que deux techniciens ont discrètement parlé au réalisateur, il y avait de quoi se dire que quelque chose était louche.

Ainsi, Jack suivit Guitoune et Badin dès leur départ de la villa.
Après deux, trois kilomètres à pied dans la nuit brumeuse, l'accessoiriste et le perchiste entrèrent dans Yport.
La ville n'était qu'un amas trouble de ruelles peu éclairées, aux pierres anciennes et imposantes. Jack eut du mal à les suivre à travers l'épais brouillard. Il n'y avait personne dans les rues mais les lumières luisaient différemment à chaque mètres comme si mille ombres s'affairaient dans la brume. Quelques sons, comme celui du reflux, des chats errants ou des semelles sur le pavé humide, se diffusaient tout comme la lumière: ils résonnaient mais semblaient étouffés.
Il perdit leur trace au bout de quelques minutes, heureusement qu'une taverne se trouvait non loin de lui.
Alors que Jack ouvrit la porte une vague de chaleur, de relent d'alcool et de fumée de cigarette vint se déposer violemment contre son visage; tout comme la chaise qui s'éclata contre le mur à seulement quelques centimètres de son visage.

mercredi 15 février 2012

Billy Shears.


Decide t-on de la première chanson d'un album comme de l'incipit d'un roman?
Est-ce que Back in the U.S.S.R. est en première piste de l'album blanc aussi sciemment que le 'Aujourd'hui maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas.' de Camus?

Il y-t-il vraiment en rapport entre le fait que " Twenty years ago today/ Sgt. Pepper taught the band to play' et celui où l'on apprend que 'longtemps certaines personnes se sont couchées de bonne heure' (ou 'débonnaire' selon Beigbeder dans L'égoïste romantique)?

La première phrase d'une oeuvre littéraire conditionne toute sa lecture: « Oula, maman est morte; ça va être encore folichon comme roman. Vive la vie! »
Vous n'aurez jamais abordé Orgueil et préjugés de la même manière si cela avait commencé par "bonjour, je voudrais un steak et trois saucisses, s'il vous plaît."

Mais en musique en est-il de même?
Quelle que soit la musique, peut-on sérieusement mettre un premier morceau qui dit en substance: 'Je t'emmerde! Je t'emmerde! Je t'emmerde!"? A moins, bien sûr, que le morceau suivant soit: "Je t'encule! Je t'encule! Je t'encule!'.
En fait, est-ce que cela ne s'appliquera pas seulement aux 'concept albums' comme généralement les morceaux d'un album n'ont que peu de cohésion entre eux?
La musique va au-delà de l'écriture et l'écriture va au-delà de l'art.

Ah, les mystères de la vie...

mardi 14 février 2012

Cadeau Valentino!


Il se pencha vers elle et l'embrassa.
– Prends-la, ma Chloé, tu seras si gentille !
– Je veux bien, dit Chloé, mais alors tu m'embrasseras !
– Sûr, dit Colin. Tu n'es pas dégoûtée d'embrasser un vilain mari comme moi...
– C'est vrai que tu n'es pas beau, dit Chloé taquine.
– C'est pas ma faute.
Colin baissa le nez.
– Je dors pas assez, continua-t-il.
– Mon Colin, embrasse-moi, je suis très vilaine. Donne-moi deux pilules.
– Tu es folle, dit Colin. Une seule. Allez, avale...
Chloé ferma les yeux, elle pâlit et porta la main à sa poitrine.
– Ça y est, dit-elle avec effort. Ça va recommencer...
Des gouttelettes de sueur apparaissaient près de ses cheveux brillants.
Colin s'assit à côté d'elle et mit un bras autour de son cou. Elle saisit sa main entre les siennes et gémit.
– Calme, ma Chloé, dit Colin, il faut.
– J'ai mal... murmura Chloé.
Des larmes grosses comme des yeux parurent au coin de ses paupières et tracèrent des sillons froids sur ses joues rondes et douces.

Vian, B. L'écume des jours; 10/18, 1965; chapitre XXXVI, p 100.

Valentoutoune.


A moins d'être le genre de personne qui chiffonnent le jambon sur les pizzas 'chiffonnades", vous avez dû remarquer qu'aujourd'hui c'est la saint Valentin.
Cela fait des années que j'ai arrêté de clamer, tel un révolutionnaire de 14 ans: 'C'est de la merde, c'est uniquement commercial!'. J'ai également passé l'âge de m'extasier comme un benêt devant l'amour et le fait qu'on doit lui consacrer une fête 'tellement c'est beau, aussi beau que les petits oiseaux et ma/mon chéri(e)'.

Heureusement, chaque année on trouve des surprises toujours aussi ridicules pour ce 14 Fêvrier.
Et cette année c'est Clara Morgane qui nous propose du grand!
On peut, en effet, se voir avec elle dans son dernier clip intitulé Je t'adore. Techniquement, la chaîne Wat.tv de Clara Morgane se synchronise avec votre compte facebook et ainsi vous pourrez voir votre nom et image de profil dans le clip.
Ah ba oui, fallait pas non plus escompter se voir mal fringué que vous êtes devant votre PC à coté de la belle en petite tenue de dentelles carmins.
Elle vous répond même à la fin de la vidéo, du genre 'moi aussi, je t'adore coco' alors qu'elle a passé son temps dans le clip à faire la bringue au bras d'un mec...
Donc un bon gros gadget inutile, qui ravira sûrement tous les fans pervers, qui inondent sa page facebook de montage photo douteux et de commentaires libidineux.

Le pire reste tout de même l'ensemble du clip: à part le fait que Clara soit belle à regarder, il n'y a pas grand chose à sauver.
Elle a essayé de faire chanteuse, de produire de la lingerie, d'être un symbole du glamour mais bon il faut bien avouer que là où elle était vraiment crédible c'était dans sa première carrière: les films cochons.
Du coup, on passe de scènes anales au coin du feu sur fond de couinements et de gros plans à la limite du médical à des séances de dédicaces à Dieppe dans une belle maison de la presse avec une couverture sur Anne Roumanoff et les DVD pas chers en fond (tout un poème, disponible sur son facebook).
Le problèmes des stars porno qui essayent de se refaire, c'est qu'elles n'ont plus grand chose à montrer pour éveiller l'intérêt (à part, les souvenirs de 2,3 masturbations).

Et bonne saint Valentin, bien sûr!

dimanche 12 février 2012

Non, toi d'abord.


Le soleil tombe lentement derrière l'horizon des immeubles bourgeois.
C'est l'heure de pointe. Tout le monde rentre chez soi, la mine basse et le corps fourbu.
A un arrêt de métro, tout le monde se presse dans un sens ou dans l'autre sans tenir vraiment compte de la civilité élémentaire. Au milieu de cette foule, deux jeunes se parlent comme si de rien n'était.

Elle finit par monter dans la rame et s'assoit coté rail dans le carré pour vieux.
Du quai, il lui fait signe de la main; elle répond également d'un signe.
Puis, avec un grand sourire, il recommence. Elle aussi.
Le métro tarde un peu à fermer ses portes et à démarrer; leur jeu continue donc quelque peu.
Des mains qui s'agitent, des sourires qui ne s'affaiblissent pas, des yeux qui pétillent comme cent millions d'espoirs et un monde extérieur qui n'existe plus l'espace de quelques minutes.

La sonnerie se fait entendre, les portes se ferment en un choc métallique.
Le jeune homme n'a toujours pas bougé. Son sourire aux lèvres, non plus; on dirait un mannequin ridicule dans une vitrine de Noël. Il tente un dernier 'au revoir' de la main, là encore elle répond, mais que très brièvement car une dame lui passe devant pour s'asseoir à coté.
Alors que le train démarre, la jeune fille a la tête tournée vers la vieille dame.
Sur le quai, s'éloigne peu à peu la silhouette du jeune homme qui, jusqu'au bout aura laissé son regard fixé sur la fille. Son sourire, également, n'aura pas bougé d'un iota.
On peut se tromper sur l'idiotie d'une personne, on ne la voit pas toujours du premier coup d'oeil. Mais l'idiot s'en rend-il compte avec la joie qu'il porte au coeur?

vendredi 10 février 2012

Chapitre XVI: Cordonnier et sommelier.


Jack aurait voulu gonfler tous ses muscles tel le ventre de l'oncle Jo après 6 litres de bières. Mais Jack avait beau être un marine monastique américain, disciple de Paulo, il n'en restait pas moins un homme, un vrai, un tatoué, face à une dizaine d'hommes.
Ainsi, Jack ne put rien faire à part se froisser les épaules.
Lors de sa détention chez les amazones, Jack n'avait que peu vu et fréquenté les hommes Cot'cot', ces anciens esclaves déguisés en poulet, il savait qu'ils étaient légèrement bête à manger des graines mais qu'en nombre il valait mieux éviter de leurs voler dans le plumes.
Mais c'était surtout Franz, son ami nazi et drogué, qui avait beaucoup changé. Il n'avait jamais eu pour habitude de coller un grand coup de tatane dans le visage avant de lui parler. Mais apparemment les temps changent!

«Mon pauvre Jack, tu n'aurais jamais dû venir. Je t'aurais laisser tranquille dans ton refuge de moinillons.
– Mais je pensais que l'on était amis... Je voulais juste te
– Me retrouver, je sais. Mais crois-tu vraiment que cela aurait été comme avant? Je ne te reproche pas d'être avec celle qui nous donnait des coups de fouet auparavant, loin de là en fait. Mais si je n'avais pas fait parlé de moi, tu m'aurais recherché?»

Franz décrocha un nouveau coup de pied aussi violent que rapide.

«Depuis tous ces mois, où tu m'as laissé dans la caverne, as-tu seulement eu, ne serait-ce qu'un instant l'idée de me retrouver? Tu préférais te coucher devant tous imbéciles de moines et te vautrer avec celle qui traçait son amour sur ton dos à coups de fouet!»

Une nouvelle fois, un coup vint atteindre Jack, déjà à demi-inconscient. Les hommes poulets ne le retenaient plus par les bras et laissèrent le corps de Jack retomber mollement sur le sol.

«Enfin, tout cela n'est plus très grave. J'ai trouvé comment s'échapper définitivement de tout ça: le monde, les gens, les sentiments, la vieillesse. Sans toi, je ne l'aurai jamais découvert... Mais tu aurais quand même dû rester sur ta montagne.»

Franz décocha un dernier coup de pied dont désormais le seul signe de vie fut les de sang qui s'écoulaient de sa bouche au rythme de ses expirations.
Franz quitta la pièce en silence, laissant ses sbires à plumes synthétiques tabasser jack, tels de joyeux SS, avant de quitter les lieux à leur tour.

Holly goody year.


En ce moment, les journaux télévisés nous prouvent une fois de plus que si l'on passe plus de 10 minutes devant c'est soit que l'on s'est endormi, soit que l'on a vraiment rien à faire de sa vie.
Depuis deux semaines, nous avons le droit à 20 minutes (dans un programme de 35-40 minutes) sur: le froid!

Outre, les désagréments et les décès liés au froid, chaque jour nous apprenons qu'il fait froid dehors et qu'en ce moment quand on a froid on a très froid.
Nous apprenons donc qu'en hiver, il fait froid...
Et quand le neige s'en mêle, c'est la fiesta sur les plateaux TV!
Les journaux télévisés, tout comme la DDE (désormais DDT - Directions Départementales des Territoires - depuis 2010) semblent découvrir chaque année qu'il neige en hiver, que la neige c'est froid et surtout que ce n'est pas une condition des plus idéales pour conduire et aider à la fluidité (auto)routière.

Pendant ces 20 minutes glaciales, nous avons surtout le droit de voir de magnifiques reportages tout en originalité et en blanc (ah ba oui, forcément!).
Ainsi, nous pouvons nous endormir avec de magnifiques images de l'étranger, car oui, ne soyons pas chauvin: l'hiver, il neige et il fait froid aussi à l'étranger!
En plus, la plupart des reportages neigeux se concentrent sur les régions montagneuses. Un peu comme si CNN ou la BBC venaient filmer Chamonix pour dire qu'il fait froid et qu'il y a beaucoup de neige ici-bas. CQFD.
Et quand ils ne dorment pas, les vieux peuvent également se souvenir de leurs enfances avec de belles informations telles que "ne rivalise pas avec le record de froid de 1949". Mais c'est vrai qu'à l'époque, il n'y avait pas de journaux télévisés pour discuter du temps toute la journée: on allait voir sa voisine d'en face pour le thé.

mercredi 8 février 2012

Преступление и наказание


Cette semaine, France 3 a égayé nos soirées vespérales en diffusant Crimes et châtiment (de Pierre Chenal, 1935). Très bonne adaptation au demeurant, possédant dans les dialogues (de M. Aymé) et dans l'interprétation toute la force de l'oeuvre de Dostoievski.
Mais quelle ne fut pas ma surprise lorsque je vis que ce film était déconseillé aux moins de 16 ans!
Bon, je ne désire pas spoiler, mais il s'agit tout de même d'un classique de la littérature donc je n'apprendrai rien à personne en disant que la seule violence (visuelle) de l'oeuvre tient en deux coups de hache. Les coups sont portés avec une grande violence mais, vous pensez bien que l'on ne voit pas plus de chose que dans Psychose (on en voit même moins).

Ce film passait en même temps que le Superbowl. C'était la guerre de l'interdit consensuel.
Au Superbowl, faire un doigt d'honneur (que l'on voit assez mal, au demeurant; cf photo ci-dessus) fait scandale, et sur France 3 Raskolnikov fait peur aux noctambules mineurs.
Ce fameux doigt qui fait scandale... Remarquez-vous sur la photo que ce doigt est presque invisible, et que la chorégraphie des danseuses est plus que douteuses niveau bon goût.

Tout cela, au final, n'est pas violent; la vraie violence est le fait que tout peut nous arriver n'importe ou et a n'importe quel moments. Nous ne sommes rien car le destin peut s'en prendre à nous quand bon lui semble; qui plus est avec l'aide d'êtres humains qui n'ont ni l'air de psychopathes, ni d'être difformes portant des bagues maçonniques.
Et c'est donc pour cela que le film de 1935 est plus obscène que la performance du Superbowl. L'histoire touche la nature humaine, le Superbowl de la moralité mal placée (si vous ne connaissez pas l'histoire, tu fermes internet et tu te dépêche de lire le livre, le jeune!).
Tout les films ayant traits au nihilisme (souvent fatal) de se protagonistes, et donc ce que l'on appelle la gratuité de leur violence, ont été durablement censurés:"L'enfer des armes", Funny Games etc.
Mais la violence gratuite, tu l'as juste en bas de chez toi: du boulanger hautain, à la personne qui te poignarde sans raison, en passant par le vieux SDF qui se meurt sur le trottoir dans l'indifférence.

Ce n'était quand même pas deux coups de hache qui étaient déconseillés au moins de 16 ans, mais peut être bien le fait que le mal frappe sans raison, au hasard, et que ce qui peut encore nous sauver est le fait de savoir ce que nos actions peuvent entraîner.

Et sans vouloir, être méchant, la véritable obscénité c'était Madonna: celle qui croît encore être dans le coup et à la mode, celle qui pense encore avoir 20 ans depuis 30 ans, et surtout celle qui se trémousse de plus en plus comme la dernière des souillons en voulant faire ombrage à Rihanna et consoeurs (et dont les mouvements de botox font penser à la dernière des actrices pornos anonymes cinquantenaires pensant être mondialement connues grâce à Dansmonfion.com).

Citation.


Vendredi.
Ce qui serait bien, à présent, pour l'évolution de l'histoire du cinéma, ce serait de tourner un film porno où les acteurs feraient l'amour en se disant « Je t'aime » au lieu de « Tu la sens, hein, chiennasse ». Il paraît que cela arrive, dans la vie. (L'idéal est d'alterner les deux.)

Beigbeder, F. L'Égoïste romantique; Gallimard Folio, 2005;p 17.

mardi 7 février 2012

Salut à toi l'artiste!


Suite à la découverte d'une page poétique, où un jeune poète incompris chante l'amour en faisant rimer 'toujours' avec 'amour' (il aime également les métaphores à bases d'éléments naturels et de petits animaux mignons et poilus), voici la version Blog WC des poèmes d'amour que les bisounours récitent quand ils sont saouls.


Prends ton billet et ouvre-moi une bière!

Tu es belle à tuer des sangliers;
Tu es ma vie, ma bien-aimée.
je te vois la nuit comme en plein jour
Enfin, lorsque je suis sobre car bourré j'ai le sommeil lourd.
Bref, le soir quand je pense à toi sous la lune,
Quand soudainement la chouette hulule,
Quand j'avance, quand tu recules,
je n'aime que toi, ma Gudule!
Je voudrais te couvrir de milliers de fleurs
Si tu ne t'obstinais pas à ne pas prendre ton Aérius.
Et alors que ton image se décalque sur mon liquoreux coeur,
Je me rends compte que je viens de rater mon bus...


Retrothunder

la vie est moche comme une boîte de raviolis;
Pour cacher nos blessures, on applique de doucereux baisers,
Là où l'on le peut, même si c'est tarifé.
La solitude impromptue de la soie de mes draps quand tu n'est pas là.
Je suis une licorne galopant sur l'arc-en-ciel de ton regard;
Tu envoies dans le vent et sur mon âme mille étincelles
Que j'embrasse au vol tel un aventurier motorisé du Paris-Dakar.
Le gros gâteau de mon cinquième anniversaire, voilà ce que tu me rappelles:
Ta chevelure meringuée, tes yeux en gelée et ton teint beurré...
Si j'étais cannibale, je te mangerais
Bien que je sois au régime et que tu ne sois pas casher.
Tu es la crème chantilly de ma vie,
Sans toi, mon existence serait comme un réfrigérateur vide,
Cueillons ensemble jusqu'à la fin les fruits de l'été, chère Désirée.


Made in the Touquet.

Matin et soir, tu me fais la cuisine.
Tu fais le ménage tous les jours,
Chaque jour, tu me fais l'amour,
Tu es une femme, une vraie, celle que j'aime.
Tes mains, blanches et douces, telles les écharpes tricotées pas ma mamie
Savent me réchauffer quand le vent est froid, la mer démontée et quand j'ai du vague à l'âme.
Tous les jours, je m'efforce d'être un bon mari,
Du montage des étagères Ikéa au démontage journalier du sommier.
La femme est la plus belle chose du monde
Mais toi, tu en es l'élément essentiel comme pour la Terre son soleil.
Pour toi, mon doux ange, je me ferais même opérer de la région pelvienne
Mais je ne pourrai plus te couvrir de cadeaux si je prends une mutuelle.
Tel le poney attaché au vieux chêne
Jamais nous nous quitterons, ma bonne Louison!

dimanche 5 février 2012

Chapitre XIX


Le jour n'était pas encore levé et le cimetière du Père Lachaise faisait pâlir de jalousie Les chandelles et le Club 41 réunis (google est votre ami, si vous ne savez pas ce que c'est, bande de petits coquins!).
Un enchevêtrement de corps plus ou moins gluants - un vrai traité imagé sur la décomposition - et de fluides éructait du centre du lieu.
Dans l'oeil du cyclone, on trouvait côte à côte: un koala en furie, un lion de Belfort enragé et un Nicolas Brandebris donnant vie à la Danse des sabres.
Cela faisait déjà 33 minutes que ce remake de Fort Alamo se poursuivait dans une joyeuse pagaille. Heureusement, que le cimetière contenait surtout des humains devenus poussière (être un zombie poussière, c'est dur!) ou des cercueils trop bien fermés. Ainsi, après 5 autres minutes, il n'y eu plus d'opposants face à nos trois héros.
Maintenant, il fallait reprendre l'expédition punitive contre l'architecte - ce mal incarné - , volatilisée devant la tombe d'Oscar Wilde.

Le tombeau n'avait rien de particulier. Il avait été rénové, il y a peu de temps. La pierre avait été lavé et était protégée par un enclos de verre. Son pénis n'a toujours pas été replacé.
Après avoir observé la sépulture quelques secondes, Brutus appliqua sa patte sur le visage du sphinx et un grondement se fit entendre.
Le tombeau pivota d'un bon mètre, découvrant sous ses pierres un petit escalier obscure aux pierres usées et aux parois mousseuses.
Le jour se lève timidement, le petit groupe rentre doucement dans la terre. Alors que les premiers rayons du soleil commencent à se diffuser autour de nos amis, le grondement mécanique de la pierre se fit de nouveau entendre et laissa la pénombre envahir l'étroit corridor.

On aurait pu croire que le tunnel lugubre et humide s'enfonçait au coeur des enfers. Plusieurs minutes furent nécessaires au petit groupe pour en descendre la pente raide et glissante de ses centaines de marches.
Au bout, il y avait un grand tunnel, avec en son sein une voie ferrée. Cela ressemblait trait pour trait à un tunnel de métropolitain. Il n'y avait rien donc rien de bien passionnant; à par peut être l'absence de peur d'électrocution, puisque c'était une simple voie de train sans alimentation. De la ferraille, des lattes de bois et des cailloux dans un tunnel en somme.
En fait, la surprise arriva lorsqu'une phrase résonna dans le système de tunnels: "Mise en marche des missiles nucléaires déclenchée!".

samedi 4 février 2012

Et plouf!


Vu il n'y a pas si longtemps sur une chaîne spécialisé en bons petits navets mitonnés pour les fins de soirées; Prédictions d'Alex Proyas, avec Nicolas Cage.
Je me souviens d'une bande-annonce désastreuse et de cette impression que le nom de Nicolas Cage inspire à ceux qui ne veulent pas perdre leur temps.
Mais que les choses soient claires: il n'y avait rien d'autre à la TV et surtout Alex Proyas a réalisé l'un des meilleurs films fantastique de l'histoire de cinéma: Dark City!

Ainsi, la vision du film se déroule sans trop d'encombres.
Mais quelques menues questions se posent à mon esprit flamboyant (oui, avec les moins 15° de l'hiver, il produit de la fumée): Nicolas Cage découvre toute l'histoire du film en deux temps, trois mouvements d'un simple claquement de doigt: "oh tiens des chiffres! Oula mais c'est le World Trade Center! Oulala mais ça va être la fin du monde!"....
Et surtout: c'est quoi cette fin de merde?

J'ai trouvé le coté mystique plutôt sympa; un peu grossier et vu à 200km mais amené sans trop de lourdeur.
L'histoire est donc plutôt intéressante quand on y pense mais elle est très mal mal traitée. On arrive pas vraiment à y croire, à savoir vraiment d'où et pourquoi et enfin comment tous les éléments sont amenés aux spectateurs.

En fait, le coté qui m'a le plus séduit fut l'analogie entre le film d'Alex Proyas et Mélancholia de Von Trier (voir ici ). Bon vous l'aurez compris cela parle de fin du monde. D'ailleurs, en plus d'être de très mauvais goût, la toute dernière scène gâche tout le potentiel de cette apocalypse qui aurait pu faire du film un assez bon film.

Il en reste un film que l'on regarde d'un oeil le dimanche devant un plateau repas, ou pendant que l'on emballe. Un film qui avait du potentiel mais qui reste très bancal dans sa forme.
En plus de rester l'un des meilleurs films de l'histoire du cinéma, Dark City restera donc le meilleur film d'Alex Proyas; Prédictions, sûrement l'un des plus mauvais.

vendredi 3 février 2012

Shake me!


Un jeune homme adorait voir des films où les méchants devenaient gentils. Lorsque les fascistes, les violents, les insensibles etc. acquéraient peu a peu des sentiments tout au long du film. Non pas qu'il fut lui-même insensible.
Mais parce que bourré de bons sentiments et d'amour, tout son environnement, ainsi que le monde extérieur, l'avaient fait devenir ainsi.
Un monstre froid; un être avec une carapace de plomb protégeant un vide creusé petit à petit. Pour protéger son oasis de douceur, le jeune homme préféra l'éloigner de la vue de tous, sous une nuées de paysages secs, tristes mais impitoyables.
Ni endoctrinement, ni aucune pression directes de la part de l'extérieur. C'était juste une protection naturelle que l'enfant s'était forgé pour pouvoir s'en sortir face à une société où son trop plein d'empathie n'était pas une qualité des plus essentielles...
Les méchants de films et autres super-villains sont les être les plus brisés, tristes et profond de la culture populaire. Ils ont une raison d'être méchants. Il ne sont pas le mal absolu et aveugle; ils sont humains.
L'enfant s'y identifiait à cause de la plupart des superhéros qui les combattaient en n'ayant comme seule justification que 'le bien'.
L'enfant rêvait d'un labo secret où tous les soirs de tempêtes, il pouvait préparer la fin du monde!
Il ne voulait que le bien, on l'a obligé à le combattre pour 'un bien', si commun et si intransigeant.
Quand le plus grand nombre est caché par la forêt; pensa l'enfant, on ne peut que tout détruire.
L'enfant cachait un trésor dont le camouflage ne pouvait que le détruire inexorablement.
Petit à petit, les coeurs purs disparaissent au loin aussi vite que les étoiles du ciel s'effacent petit à petit sous l'action des âges.