mardi 14 février 2012

Cadeau Valentino!


Il se pencha vers elle et l'embrassa.
– Prends-la, ma Chloé, tu seras si gentille !
– Je veux bien, dit Chloé, mais alors tu m'embrasseras !
– Sûr, dit Colin. Tu n'es pas dégoûtée d'embrasser un vilain mari comme moi...
– C'est vrai que tu n'es pas beau, dit Chloé taquine.
– C'est pas ma faute.
Colin baissa le nez.
– Je dors pas assez, continua-t-il.
– Mon Colin, embrasse-moi, je suis très vilaine. Donne-moi deux pilules.
– Tu es folle, dit Colin. Une seule. Allez, avale...
Chloé ferma les yeux, elle pâlit et porta la main à sa poitrine.
– Ça y est, dit-elle avec effort. Ça va recommencer...
Des gouttelettes de sueur apparaissaient près de ses cheveux brillants.
Colin s'assit à côté d'elle et mit un bras autour de son cou. Elle saisit sa main entre les siennes et gémit.
– Calme, ma Chloé, dit Colin, il faut.
– J'ai mal... murmura Chloé.
Des larmes grosses comme des yeux parurent au coin de ses paupières et tracèrent des sillons froids sur ses joues rondes et douces.

Vian, B. L'écume des jours; 10/18, 1965; chapitre XXXVI, p 100.

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