mercredi 27 février 2013

Pitié et salpêtre.


Comme vous avez pu vous en apercevoir, chers amis aimant la paella, le 'modern theatre', le vouvray, la Beauce, les mmorpg ou tout simplement chère maman, cet article parait avec un peu de retard.
En effet, il m'a fallu plusieurs jours pour me remettre de la vision de Cinéman.

Il est doux de ce laisser aller avec la vision d'un mauvais film qui en devient un excellent remède contre la médiocrité ambiante. On n'est pas obliger de suivre tout en détail et puis on reconnaît tout de suite quand c'est raté ou mauvais.
Ainsi, en tant qu'amateur éclairé de ce genre de film, je me lance avec un collègue également béret vert du nanar, le redoutable Jafar, dans la vision de cette chose écrite et réalisé par Yann 'Podium' Moix et interprété par Dubosc.

Mes amis, je n'ai jamais été confronté à un spectacle aussi physique. Oui, physique est bien le mot qu'il convient. Les yeux fatiguent, les neurones s'encrassent, le souffle se fait vite haletant et peu à peu une douleur aiguë s'immisce au cœur du cerveau, juste derrière orbites et sinus.

Un film long, très long. Dès les premières minutes on sent que le film n'est qu'un abcès boursouflé par la suffisance du réalisateur et de l'acteur principal. D'ailleurs, la seule chose que l'on comprenne vraiment au scénario est que si l'on abat bien les chevaux, on massacre bien également les chefs d'œuvres du cinéma.
Ainsi, tout est maladroit et d'une vulgarité aveuglante, même Pierre Richard ( oui, l'acteur has-been), qui cachetonne allègrement dans un rôle dont on ne comprend rien, est (mal)doublé en post-synchro.

Le méchant est aussi méchant que ma serpillière, d'ailleurs il crève comme une merde en plein milieu du film. Comme quoi, l'histoire ne semble qu'être une chose secondaire.
Il vaut mieux planquer cordes et couteaux durant sa vision car c'est le genre de chose insupportable. A la limite, investissez dans son DVD car bientôt un autodafé en fera une preuve irréfutable de la bêtise humaine et de ce que l'homme peut faire subir à l'homme.
Personnellement, je souhaite ne plus jamais le revoir de ma vie tellement ma santé mentale et physique fut mis à mal.
Arrêtons avec les croque-mitaines, vampires et autres sorcières, menaçons nos enfants avec Cinéman !

Bonus : Critique du navet par nanarland.

jeudi 21 février 2013

Dermistie.


Je ne sais si l'on se rend vraiment bien compte qu'il est magique de monter dans un taxi.
Non pas que cette aventure soit meilleure que le bus, le train ou que sais-je; je tiens par ailleurs à préciser que je ne détiens aucune action chez Taxi en folie, ni ai l'honneur d'avoir un membre, de ma famille, comme taxi.
N'avez-vous jamais discuté, ou plutôt taillé la bavette, avec un chauffeur de taxi ? C'est le genre de chose que vous pouvez faire tout en continuant allègrement zieuter le compteur comme vous le faites d'habitude.
On commence par un "olala, mais putain avance" ou bien "c'est quoi ce bordel !", on offre une phrase compatissante, amusante mais toujours avec un léger accent de camaraderie. Ce n'est pas Paulo votre pote du Khédive, ni votre beau-père de Marquis mais vous vous sentez bien dans la mercedes intérieur cuir à la délicate odeur de santal.
C'est ainsi que la conversation part là où l'emmènera la synergie de vos avis mêlée à vos gentillesses respectives.
On en apprend plus sur les rues de Paris, les études des enfants, les règles de copropriété (véridique!), ou tout simplement on écoute le récit d'une vie quelque fois cocasse, souvent de tous les jours, mais à chaque fois unique.

Mais le plus beau est toutes les vies que l'on peut s'inventer et vivre, l'espace de quelques minutes de voyage.
Il est plus aisé de faire ceci de nuit, quand un vrai lien se tisse avec le conducteur au milieu des boulevards déserts et des lumières blafardes.
Vous allez à Port Royal ? Bien sûr, vous êtes chirurgien, médecin militaire ou peut être étudiant en médecine. Vous sauvez des vies toute la journée, c'est toute votre vie. Votre serment vous lie à vie.
Vous pourriez tout aussi bien être astronome et vous rendre à l'observatoire en cette heure tardive pour observer une étoile naissante, une comète que des amoureux prendront pour eux ou bien chercherez tout simplement à apercevoir Dieu.

Peut être vous rendez vous dans un endroit sans prétention. Vous êtes quelqu'un de l'ombre, peut être un cuisinier ou un assistant parlementaire.
Vous vous levez plus tôt pour tout revoir et planifier; quand la ville se lèvera vous aurez une longueur d'avance, vous êtes la connaissance et la lumière dans les ténèbres.

Mais pourquoi faire compliqué ? Vous êtes simplement de retour d'une fête arrosée organisée pour votre meilleur ami qui a également sauvé la vie de votre enfant il y a quelques années.
Ou bien, vous vous dirigez vers l'appartement de votre maîtresse. Elle est belle, actrice ou simplement prof. Vous ne pouvez la voir que ce soir avant qu'elle ne reparte je ne sais où; vous l'avez vu il n'y a pas longtemps mais vous pouvez rarement vous séparer l'un l'autre.

Il y a autant d'histoires à raconter ou à entendre qu'il y a de rues et de belles filles à Paris.
Seule votre imagination vous arrêtera.

mardi 19 février 2013

Tut tut la voilà.


Un jour, ou plutôt un soir, on se sent un peu las de la journée. On rentre chez soi, on balance ses chaussures dans un coin, on se sert un verre et on pose nos grosses fesses dans le canapé avec toute l'élégance et la douceur d'un météorite tombant dans le Yucatan.
Tout affalé, notre gros derrière s'attache à la mollesse des coussins comme un obèse à son kouign-amann.
Dans ses moments là, on aime se détendre en regardant quelque chose d'hypnotisant et de lénifiant. Ce soir, là, c'est TF1 qui régale votre fesse molle en vous présentant Danse avec les stars.

Des 'célébrités' qui vous rappellent votre jeunesse - celle dont vous aviez honte jusqu'à l'âge de 26 ans -ou d'obscures soirées bières se mettent en scène devant des juges tout aussi obscures ( pour le public moyen de la chaîne ). Parmi ces derniers, votre œil distrait a pu apercevoir Marie-Claude Pietragalla.
Je ne reviendrai pas sur son passé étoilé, ni sur la vilaine voie du moderne - avis entièrement subjectif - mais la dame est là pour juger de la danse de salon.
Le présentateur, un jeune bellâtre au charisme et au nom interchangeables avec un paquet de lessive dans tous les supermarchés participant à l'opération, lui demande "Chère Marie-Claude Pietragalla, blala".
Et soudain, avec toute la gentillesse du monde la dite Marie-Claude répond : "Je vous en prie, appelez-moi Pietra."
Elle lance ceci comme un enfant remercie ses parents pour les cadeaux d'anniversaire; sauf qu'à l'anniversaire, vu sa phrase, elle semble jouer le rôle du gros ballon gonflé d'hélium.
On commence à avoir l'ébauche de la dame, un beau croquis représentant un loukoum boursouflé.

Heureusement, dernièrement on peut rigoler avec sa dernière production dont l'affiche orne fièrement cet article.
Mr et Mme Rêvent. Ah non, pardon Mr et Mme Rêve...
Peut être que Mister et Madame ( car oui, Mr est pour Mister, M. est pour Monsieur ) ne forme peut être qu'un seul être. C'est joli mais la grammaire a horreur du joli; bien qu'ils rêvent la même chose ils restent deux êtres et ainsi ils rêvent.

Un titre et hop, deux fautes de français ! Mister n'en ait peut être pas une mais que l'on m'explique pourquoi le monsieur est anglais.
Ensuite, c'est "La danse au cœur de l'irréalité virtuelle". Un beau pléonasme que même un enfant de 10 ans n'oserait faire. On parle souvent de réalité virtuelle mais le sens se comprend aisément; alors que l'irréalité est par essence virtuelle.
On sent le spectacle ronflant et bien lourdaud, essayant de faire croire à un spectacle intelligent, voire intellectuellement intéressant.

Mais même un illettré aurait peur de voir ceci. J'adore le fond onirique et spatial par contre le premier plan est digne du grand train des horreurs de la fête à Neuneu.
Deux énergumènes à perruques immondes font des poses bizarres sur un glaçon. Pendant que Mme fait la position, ô combien élégante, de la femme bourrée se tenant aux murs pendant qu'elle est aux toilettes, M., ah non désolé Mr. Pietragalla - oui, c'est mieux de faire du médiocre en famille - nous gratifie d'une magnifique position sportive tirée du yoga moldave : la position du phoque en train de crever.
De là à dire que le message du spectacle est que l'on chie sur les phoques même en étant constipé...
Merci Pietra.

dimanche 17 février 2013

Vas-y, ma chérie.


Toute la journée, on nous vend tout et n'importe quoi à coups de bonasses dénudées et suggestives. De la musique de merde, au paillasson, en passant par des voyages au pays du fromage, on ne voit plus que ça.
Notez que je ne m'en plains pas, mes yeux apprécient toujours ce qu'on leur offre.
Je ne parlerai pas de la bassesse et surtout du vide que tout cela souligne mais si l'on regarde cet esprit cap d'Agde sous un autre angle, on ne voit que des femmes, uniquement des femmes.
Il faut arrêter avec le féminisme désuet et les questions d'image de la femme, donc pourquoi voit-on peu d'homme à moitié poil pour nous fourguer les dernières merdes inutiles ?
Quels sont les signes d'excitation sexuelle pour un homme ?

Pour une femme, c''est plus ou moins ce que l'on voit dans les vidéos musicales : sucer quelque chose langoureusement ( comme son doigt ), remettre ses cheveux en arrière d'un grand mouvement de la tête, faire ressortir son fessier même de manière totalement non -naturelle, faire dans l'œil de biche et appuyer son regard boudeur d'une légère torsion des épaules mettant ainsi plus en évidence certains atouts dits mammaires.
Pour un homme, il faudrait donc :

- Faire tout le temps la gueule et soudainement émettre un grand sourire
- Être rasé comme un cowboy
- Le jean assez serré en haut, histoire de mouler les fesses et le paquet et les cuisses (oui, les mollets, on s'en fiche).
- Jouer le fantasme du plombier ou du pompier.
- Être habillé mais sortir quelques muscles genre les bras, histoire de faire "je suis sexy mais timide".
- Sortir sa grosse voiture, parce que ses couilles c'est plus répréhensible.

Et pourquoi les hommes ne peuvent pas se pencher sur une voiture, fesses en arrières et mollets apparents sous le bermuda ?
Pourquoi on ne vend pas de voyage aux Antilles avec des hommes lambda sur la plage ?
Existe-t-il un Manara de l'homme ?
Les hommes ne sont-ils pas autre chose qu'une carte bleue ambulante ?
Quand est-ce que l'on mettra les grandes tirades de l'histoire comme "salope, vous trouvez que c'est une insulte ou un compliment" au masculin ?

mercredi 13 février 2013

Kiss me, love me, kill me.


Ah la saint Valentin... Chaque année, il faut trouver quelque chose de nouveau à faire, ou à écrire dans mon cas.
Cette année, pour être et rester original je ne peux que vous conseiller de passer cette journée/soirée devant Splash, la nouvelle connerie made in TF1.
Les abysses de la perte de temps humaine : de la grosse musique qui tâche, des filles en bikinis, de l'humour potache pas drôle et on remplit et on remplit, un vrai club échangiste du temps télévisuel. On se contrefout du plongeon et on mate les pépées; le Cap d'Agde je vous dit !
On se rend surtout compte qu'un plongeur c'est comme un cocaïnomane, ça renifle tout le temps.
On sauve les greluches à nichons et puis qui vivra verra. Sérieusement, passer la Saint Valentin, pourquoi pas, mais au moins passez ce truc.

Si l'amour a de multiples définitions, je pense que devoir subir ce triste spectacle n'en est pas un preuve. L'amour de l'autre, l'amour du sport, l'amour du débile, l'amour de l'ennui, rien ne justifie cela.
L'amour c'est peut être tout simplement quelqu'un qui vient vous passer sa main dans la nuque et dans les cheveux pendant que l'on est assis, les pensées plongées dans quelque chose d'obscure.
Cette petite chose du quotidien qui ne nous fait peut être pas avancer, mais justifie chaque minute de nos vies.
Pour tous les Valentins; ceux qui en ont, ceux en rêvent :
Mano Solo : Chaque matin (version album, Rentrer au port, 2009)
Avec en plus les accords car les sentiments ça se chantent (Merci à Pattwo).

[Capo sur 2 ]

C                    G/B             Am
  Depuis que j'ai la chance chaque matin
         F                C
d'ouvrir mes yeux sur les tiens si grands
         Gsus4              G
que plus rien ne me retient
             C            G/B         Am              F
Qu'il est possible de s'aimer, de vraiment le partager
         C               G             C                     F    C
comme ce rayon de lumière qui nous rend tous les deux fiers.

      F                         C
De marcher côte à côte, une vie qui sera la notre
           F                           C 
Saint Christophe est avec nous, nos chapeaux de roues nous emporteront
     F                                C
dans toutes les saisons du bonheur au gré de tout ce qu'on pourra semer,
D7                                    G           G7
  avec l'envie de vouloir faire naître la paix du cœur.

C                 G/B                Am
  Depuis que j'ai la chance chaque matin
           F                 C
de ne plus avoir peur pour demain
                                Gsus4    G
et que tu me regardes comme un homme,
      C               G/B                   Am           F
Tu me prends comme je viens, qu'il m'est possible de t'aimer
       C              G                  C      F   C
d'être libre dans tes bras aimantés et enfin me reposer

      F
C'est toute une vie que je viens de passer 
C
  en prières à te chercher,
    F                    C
Une vie de mirages et de portes enfoncées,
       F                          C
à être en cage dans l'attente que tu viennes à exister
           D7        G     G7
et te voilà si simplement, tendrement.

C                 G/B                Am
  Depuis que j'ai la chance chaque matin,
       F                        C
D'être l'homme le plus riche du monde
                             Gsus4       G
Dans tout ce que je lis dans ton sourire.
      C           G/B              Am              F         
Je me sens si bien  qu'il m'est possible de t'aimer,
           C                     G
de vraiment le partager comme ce rayon de lumière
         C             F    C
qui nous rend tous les deux fiers.        

Version live à l'Olympia (ma préférée) : Chaque matin (il faut être inscrit sur Deezer pour l'écouter en entier, heureusement c'est gratuit).
Salucofagos, et n'oubliez pas : la vie est un cri.

lundi 11 février 2013

Jack Médecin, chapitre 11 : Entrée des artistes, sortie des guignols.


L'ambiance et le café étaient chauds, cela tombait bien car Jack Médecin aussi.
Au Carioca, le cocktail était peut être à 180 couronnes mais par contre on en avait plein la vue : filles de rêves en petite tenue, pole dance de haute volée, courbes de reins à tomber par terre, lithographies victoriennes et cariatides dorées à chaque porte.
Une véritable soirée Ferrero, les putes et l'alcool en plus.
La barmaid lui avait dit que Papa Gueno était absent aujourd'hui, ainsi c'était le signe rêvé pour commencer une soirée en forme de tournée des grands ducs.

Dans un des canapé en velours vermillon, Jack sa pinte de B52 pendant que Mounika (véritable nom tchèque : Monica; nom de code : Booboobs ) se donnait à ses yeux aux lueurs animales.
Des dizaines de filles dénudées se déhanchaient langoureusement sur de la musique ringarde; la seule chose qui distinguait le Carioca d'une véritable boîte de nuit française était le fait que les filles sont payées et ne sont pas là que pour se faire remplir la cavité vaginale de foutre.
Le jeu de lumière passant du vert sapin, au fuchsia, tout en passant par le rouge sang commençait à souligner la légère sudation de Jack Médecin. Chaque gorgée de son cocktail se déroulait dans sa gorge comme un douce coulée de lave, un chaud réconfort faisant échos à Mounika. Chaque mouvement, chaque regard d'elle embrasait l'esprit de notre héros. A côté des idées qui se bousculaient en lui et des flammes qui tourbillonnaient dans ses pupilles, la chaleur infernale qui régnait dans son pantalon ,'était rien, tout juste une coquillette Panzani dans un verre d'eau tiède.

Mais, un nouvel arrivant dans le sublime chant de vision allait bouleverser cette superbe chorégraphie d'un goût très prononcé.
René le grillager arriva blême, soutenu par son beau-frère, Paulo le pédalo.. Souvent la police praguoise et l'association nationale des sculpteurs de grillages de poules lui faisaient des misères pour son mercantilisme outrancier. Il est vrai que pour traîner sur les terrasses de bars avec sa camelote, il était pas dans le dernier wagon.
Jack fit signe à Mounika d'aller se reposer quelque temps en lui tendant, tel un vrai gentleman, un billet de 2000 couronnes.
René semblait vraiment malade, comme un jeune foufou revenant d'une soirée du XVe ou des alentours de la rue du Louvre. le genre d'animal boiteux et faiblard que les lions chassaient quand le troupeau fut passé et la bise venue.
En l'examinant de plus près, soit René ne savait pas pas ranger correctement un couteau, soit quelqu'un l'avait poignarder au ventre.

Ce bon vieux René avait dû finir par vraiment énervé quelqu'un à force de fourrer son nez et ses doigts sales partout, et pas que pour des productions cinématographiques pour public majeur.
Paulo le déposa, enfin le laissa tomber, sur le divan puis alla au bar laissant les deux vieux amis à leur discussion. Enfin, discussion était un bien grand mot. Jack était un peu rond comme une barrique donc son élocution était quelque peu bancal - comme lui même si jamais il se mettait debout - mais le chapeau revenait à René. Seul un filet de voix quasi-inaudible sortait de sa bouche , avec un peu de sang en supplément.

Pour résumer la longue et difficile conversation, Paulo le pédalo devait rejoindre René sur le pont Saint Charles. Il le vit de loin, lui faisant signe mais le temps d'arriver à lui et de slalomer entre des nuées de touristes, René était appuyé contre un mur tentant de retenir avec une main les filets de sang qui quittaient sa blessure.
René jura n'avoir pas vu, ni même vraiment sentit, ce qu'il s'était passé.
L'esprit de René commençait à partir tout doucement, tout comme certains clients ayant aperçu le bestiaux affalé sur le divan.
Seuls quelques mots murmurés viennent clore cet échange des plus volubile : "Krasucki, sais... Te chercher... Te tuer... Maman..."

Le Carioca étant une boîte sérieuse, les molosses attendirent la fin de la confirmation pour virer manu militari René et son beauf. Les divans avaient beau être de velours rouges, les tâches de sang faisaient du plus mauvais genre; les clients pourraient croire qu'elles seraient issues des danseuses.
Jack Médecin ne savait par où commencer pour régler son compte à Krasucki mais si ce dernier s'attendait à le voir rentrer à l'hôtel était trop risqué désormais. Heureusement, Mounika finissait son service dans peu de temps et Jack avait encore pas mal de gros billets sur lui. Il attendis qu'elle se rhabille en fumant une cigarette dans la nuit praguoise, dans une rue aux pavés usés sur lesquels défilait en titubant la jeunesse d'Europe.
Mais c'était sans savoir qu'assis sur la terrasse chauffée du trottoir d'en face un homme l'observait attentivement : Don Kibboutz.

(A suivre)

samedi 9 février 2013

Anges purs, anges radieux.



Aujourd'hui, les loulous, le texte n'est là que pour servir la musique, et quelle musique !
Faust (Gounod) : Acte IV, scène 2 : Seigneur, daignez permettre.
Mise en scène que je trouve très jolie (malgré un tâcheron de réalisateur qui superpose les danseuses avec les chanteurs). Très bonne Marguerite, par ailleurs.

Autre version, avec un son un peu meilleur : la fameuse mise en scène de McVicar.

Méphistophélès

Souviens-toi du passé, quand sous l'aile des anges,
Abritant ton bonheur,
Tu venais dans son temple, en chantant ses louanges,
Adorer le Seigneur!
Lorsque tu bégayais une chaste prière
D'une timide voix,
Et portais dans ton cœur les baisers de ta mère,
Et Dieu tout à la fois!...
C'en est fait!... les élus ont détourné leur face
De ton sombre chemin,
Le ciel t'a condamnée, et le juste qui passe
Ne te tend plus la main!
Écoute ces clameurs, c'est l'enfer qui t'appelle!...
C'est l'enfer qui te suit!
C'est l'éternel remords et l'angoisse éternelle
Dans l'éternelle nuit!


jeudi 7 février 2013

Envie d'évasion.


Dans le monde des comics, il y a beaucoup de grands noms, tellement nombreux que je n'en citerai pas. Il y a certains parmi eux qui sont devenus des monstres immondes se faisant aduler d'un côté et balançant à tous des travaux d'une horreur sans nom. Le membre le plus éminent de cette société du ringard est Alan Moore. Depuis 2005, l'homme nous livre les pires histoires possibles.
le symbole le plus flagrant de cette déchéance est La ligue des gentlemen extraordinaires. Deux premiers volumes d'une très bonne facture publiées début 2000, et malheureusement il voulu remettre le couvert plusieurs années plus tard. Divisé en trois époques (1910 - 1969 --2009), ce volume donne envie de remettre l'autodafé à l'ordre du jour; d'ailleurs, je ne vous ferai pas de présentation du premier livre 1910, tellement je n'ai pas envie de le rouvrir. Mais dans votre malheur, j'ai lu les deux derniers à la suite.

1969

Absolument vulgaire; du sexe ni drôle, ni révoltant, ni rien, juste inutile.
Tout comme 1910, ce n'est pas bâclé mais on a une indigestion de références pour enfants de 10 ans .
L'histoire est franchement inintéressante et elle est surtout construite sur des ramifications totalement inutiles.
En fait, au bout d'un moment on ne regarde plus que les dessins de O'Neil et on zappe la plupart de la bouillie du vieux Moore.
Lost Girls était très bon et très sexuel mais là : on a de la nudité ou du sexe gratuit un peu partout. Ok les années 60, liberté sexuelle tout ça mais paye ton scénario : On ne nous montre pas le rapport sexuel entre deux femmes alors que cela apporte quelque chose à l'histoire; par contre des bites, des culottes et des scènes de cul totalement vulgaires et sans liaison avec l'intrigue ou le développement des personnages sont légions (souvent en arrière-plan, genre ni vu, ni connu).

2009

Bon c'est déjà beaucoup plus agréable à lire. Bien que la bouillasse de références est toujours aussi indigeste.
Et soudain : référence à Harry Potter... Une allusion qui s'étend sur plusieurs pages avec la subtilité et l'élégance d'un Jean-Marie Bigard lors d'un colloque sur les maladies intestinales.
On ne comprend toujours pas grand chose mais on suit tant bien que mal.
Et voilà, qu'arrive le bordel final, toujours avec une vulgarité de plus aberrante. Mais c'est là que l'on trouve le point le plus jouissif de ces trois volumes : c'est fini !

mardi 5 février 2013

Cindy (2e partie)

Sur les chapeaux de roues, je vous dis !

Toujours plus loin, toujours plus haut comme disait la voix du mellow.
Continuons notre plongée dans les abysses du médiocre, avec la suite de Cindy, la pauvresse du pavillon de banlieue et de la langue française.
Mais voici la vidéo des premières chansons chroniquées aujourd'hui : Attention, les yeux (et les oreilles). Et ça c'est la deuxième partie !

Le schéma Marâtre et belles-soeurs/Cindy pauvresse s'arrête enfin. Déjà 15 minutes que ça marche...
Revoilà, le papa aviateur enterré avec sa 'carlingue'. Instant flash-back car elle dit "Imagine que tu meurs"; il faut avouer que on comprend tellement rien qu'il faut bien nous aiguiller un peu.
On apprend donc qu'il lui a révélé avant de mourir qui était sa véritable mère. Sans surprise, Cindy est "une enfant de l'amour", mais bon vu sa situation , on s'en balance un peu.
Papa en profite également pour faire l'éloge de ses qualités relationnelles :
"Pour toutes les femmes que j'ai aimé un jour, j'ai toujours été un homme qui passe, un homme qui n'a jamais donné d'amour en retour; un jour Superman, un jour Fantômas. Un homme qui s'efface sans laisser de trace." Mon père est une bite sur pattes, la classe !

L'abominable histoire d'un homme contrôlé par son sexe !

Mais Maman arrive pour un duo parental. L'auteur essaye de faire une séquence pleurs et guimauve mais au final cela tient plus d'un rapport de la brigade des mœurs :
"Moi fille du soleil, toi qui venait du pays de la pluie. (Bien les clichés, au moins c'est pas pays de la binouze et  des roux, c'est déjà ça).
Loin de Cuba [...], dans ce pays de l'interdit [...] Ce baiser qui nous blessent si fort habite t-il encore dans ton corps" (non je suis désolé, je pense fortement que la mère de la dite Cindy était une fiéfée gourgandine aux qualités tarifées).
On reprend l'opposition soleil/pluie (voir aussi les costumes des deux parents), Chateaubriand aurait enragé de ne pas avoir trouvé ce subtil procédé.

Et là un déluge de sons immondes se déversent dans oreilles. Un mélange de musique année 80 et de compositions fauchées pour mariages à pas chers. Le top du top revient au bridge salsa cubaine qui fait plus penser à une pub Old el Paso qu'à de la musique caribéenne.
Musique, Maestro.
"Les rues de la Havane, solitaires, tristes sans lumières (en même qui connaît d'autres villes de Cuba ?), il se pavane (rime à faire frémir un dictionnaire) autour d'un triste lampadaire. (je croyais qu'il n'y a avait pas de lumières [...] mon sourire t'interpelle, je te poursuis à travers les ruelles et te suit à ton hôtel." (donc oui, la mer de Cindy est une pute. Pas une pute comme dans l'expression populaire "ah la grosse pute' mais bel et bien une fille qui vend sa muqueuse et ses sécrétions vaginales pour un peu d'argent)
La mère de Cindy et son bordel (dans tous les sens du terme).

Cindy dodeline tout contente; elle vient d'apprendre que son papa chéri a engrosser la première prostituée venue dès la descente de l'avion mais ça à l'air plutôt cool pour elle...
Sur la fin, on peut voir une belle troupe de danseurs saltimbanque sous LCD faire n'importe quoi autour de la mère. Mettre un peu d'actes pour illustrer le n'importe quoi des paroles, c'est important !
En même temps, maman se dandine les jambons comme chèvre en rut à leur côté; sûrement une vielle habitude de son travail...

Papa reprend sa chanson de merde... Transition musicale au hachoir, et dialogues chantés qui écorchent les oreilles tellement c'est faux et moche.
Du coup, on apprend que la mère a filé la pauvresse a son père Bite-en-folie et a épousé un autre homme.
Pas un pour rattraper l'autre, tu m'étonnes que Cindy n'ait pas toutes ses facultés intellectuelles.
Une réalisation aussi hideuse que le reste.
Pour continuer en fanfare : Belle chanson.
Heureusement, la marâtre revient pour expliciter tout ça: "chaque fois que je revois ton père, je le vois regarder la mer (depuis leur pavillon de banlieue parisienne ça va être dur mais bon)
J'aimais le son de son nom (super la meuf), j'ai senti mon corps traversait l'ouragan de la passion" (un spectacle mettant en scène des libidineux, je vous dit!). Des adultes complètement obsédés par le sexe, on a hâte de voir Cindy et ses amis dans la suite.
"Eh bien avec nos trois filles, ON S'FRA une famille" (notez toujours la haute distinction de la mère..)
-Avant d'aller plus loin je dois vous avertir, Cindy est une métisse
-Alors je dois réfléchir. "
Toujours plus loin, toujours plus haut !
On va sérieusement nous faire croire qu'il y a une histoire de racisme a deux francs là dedans ?
On apprends que la belle-mère aussi a mal vécu la mort du barbichu : "mon corps s'est refermé (tu m'étonnes, la cochonne) comme une feuille fanée (ah, les feuillent fanées se ferment ? Enfin bon..) Arrêter de croire en Dieu et voulu me tuer en vous emportant toutes les deux pour vous protéger de ce monde affreux "(pas logique tout ça).
Heureusement, remet les choses au clair en avouant que la "seule femme de sa vie, à qui il a donné tout son amour" (sortant de sa bouche de pervers, on craint le pire), c'est elle "sa Cindy". Allumez les briquets et faite chauffer les chamallow !
"Personne ne me comprend !"
Attention Lââm revient et elle est vénèrre - en même temps cela tombe bien puisqu'elle va faire rimer ça avec 'ma mère'.
Mais souffrez plutôt : Oh que c'est beau !

"Chaque fois qu'il s'en allait, sa casquette sur les yeux " (tu m'étonnes qu'il se soit craché avec son coucou...)
Et là, le meilleur de la pop année 80 dont même Chérie FM aurait honte, nous bouscule les oreilles. Heureusement cela dure peu de temps et on a quand même le temps de sa bâfrer de mythiques paroles :
"T'inquiète pas pour moi, je pilote un avion qui porte le beau nom de Concorde".
Grand moment de spectacle lorsque le père offre à Cindy une "bague étoilé". Quand on voit l'immonde quincaillerie et sa taille on a le choix de entre le poing américain et l'emporte-pièce.
En plus, elle fait de jolies incrustations pixellisées bien dégueulasse, histoire de pousser l'horreur jusqu'au bout !
La classe, la vraie !

C'est tout pour aujourd'hui mais la prochaine fois, l'histoire s'emballe (il était temps), car tous les protagonistes se préparent pour "le bal a Ricky", l'anniversaire d'une star n'aimant que très moyennement les règles du français.
En prime du dit Ricky et sa moumoute il y aura son producteur qui chante avec ses couilles, un gros couturier hilarant au nom à la con et tout plein d'autres choses au milieu de costumes aussi hideux que les textes.

(A suivre)

dimanche 3 février 2013

Dans un coin.


- Se sentir vingt ans quand on a vingt ans, c'est formidable ! Mais se sentir cent ans quand on en a trente-six, c'est funèbre.
Il se redressa, s'assit en tailleur et poursuivit :
- Je me sens funèbre d'ordinaire. Chaque fois que je me rencontre dans une glace je le constate. Funèbre ! Je suis mon enterrement sans musique. Je joue tous les rôles : je suis le croque-mort et le corbillard, le cheval qui traîne et le cadavre traîné, la famille qui pleure et les indifférents qui rigolent de la mort du mort.
« Ce pauvre Avène, tout de même, il avait une gueule de raie, un caractère de cochon, mais il faisait partie du paysage. Et bon maître avec ça ! Il cognait les gosses car il était partisan des vieilles méthodes, mais il avait quatre-vingt-quinze pour cent de réussite au certificat. »
  Il éclata de rire.

Dard, F; L'accident; Éditions Fleuve Noir, 1961: p.140