samedi 22 décembre 2012

Babbo Natale


Une année est sur le point de s'achever. On se presse dans les magasins comme dans un club échangiste du Cap d'Agde (les vêtements en plus), les bouteilles de champagne s'emmagasinent dans les réfrigérateurs et les foies se préparent.
Nous serons tous loin du quotidien, entre cadeaux, flûtes et plats en sauce.
Il en sera de même pour votre blog saveur des îles en faïence. Ainsi, vous pourrez découvrir, relire à loisir les bonnes archives de tonton blog.
Si la cuvée 2013 d'Alka-Seltzer est bonne, on recommencera comme si de rien n'était dès les premiers jours de Janvier.
Bonnes fêtes à tous et salucofagos!

PS : Et n'oubliez pas que La flûte enchantée est la plus belle et puissante des œuvres.
(crédit photo : Studio Arnaud Hébert. http://www.studiohebert.com/)
Bien évidemment, je tiens à signaler aux béotiens qu'il s'agit de la cathédrale de Chartres !

mercredi 19 décembre 2012

Quelques jours.


Aujourd'hui le blog vanillé vous propose un horoscope musical parce que c'est la fête !
Comme vous l'avez sûrement remarqué , en regardant cette étrange lumière crue et clignotante que les éclairages publics vous envoient par pur gentillesse, nous sommes en pleine période de fêtes de fin d'année.
Alors on parle toujours d'humeur et de moral pendant ces périodes : la joie des petits et des grands devant toutes ces lumières, la solitude de certains, la fatigue accumulée de la fin d'année et du temps maussade, le stress pour la fin du monde, l'hyperactivité pour se lancer dans la course aux cadeaux, etc.
Ceci plus le fait de ce lever dans l'obscurité et le froid, fait que le réveil est le plus dur moment de la journée mais vous, comment vous sentez-vous à ce moment fatidique ?

Plutôt déprimé(e), ce matin ressemble pour trop à tous ceux qui l'ont précédé. Vous rêvassez sur des jours meilleurs tout en continuant votre petite routine : Neil Young : Bandit

C'est la journée de la patate; vous péter la forme et en plus comme c'est bientôt Noël (ou les vacances) vous ne vous en faites pas et foncer dans la journée comme un marseillais sur un pot de gel coiffant : Dir en Grey : я to the Core

Vous vous sentez comme un vrai jeune, un tatoué, celui qui aime la fiesta du vendredi soir, même si l'on est mardi matin à Arpajon : Blink 182 : First Date

Vous vous sentez un peu seul; entre les souvenirs et les occasions manquées la journée s'annonce un peu morose : Elli & Jacno : T'oublier.

Tout va bien, vous savez qu'aujourd'hui, comme tous les jours, vous allez voir votre amour (secret ou non); même si il ne se passera rien cela vous mets en joie : Depeche Mode : Judas.

La journée commence mollement (et je ne parle pas du moment où vous essayez de lever et sortir votre derrière du lit) mais une fois en route vous restez confiant, attendant les quelques surprises que la journée vous a préparé(e) : Smoke City : Aguas de Março.

Aujourd'hui, ça va être dur. Les transports sont bondés, votre patron n'a pas l'air de la meilleure humeur, vous sentez que votre patience a des limites, aujourd'hui restreintes, mais heureusement vous avez plus envie de vaincre et surpassez tout cela brillamment plutôt que de vous énerver et tout casser tel un chat dans un panier de pelotes de laine : Thee Michelle Gun Elephant : Danny Go.

Bon, ça pourrait aller mieux; en fait, vous allez plutôt bien mais dès le réveil, des pensées mélancoliques vous assaillent. Si en plus, vous devez prendre la route vers les paysages de votre enfance ou bien le quartier de votre ancien amour déçu, ça ne va pas s'arranger; mais tout cela est loin ainsi seul une douce mélancolie restera avec vous : Jackie de Shannon : Needles and Pins.

Aujourd'hui, c'est pour vous comme une rue avec ses illuminations de Noël; vous avez la pêche, vous avez envie de faire mille choses avec le sourire : Hole : Celebrity Skin.

Il fait moche, les gens sont moche, ne parlons même pas de la société, l'autre sexe vous déçoit, votre vie semble faire de même et vous trompe en douce. Bref, vous êtes à l'image de l'épaisse couche couche de nuages grisâtres qui s'est déroulée au-dessus de votre banlieue. Mais lucide (ou égoïste), vous pensez qu'il n'y a que vous à qui cela arrive et vous vous résigné pour ne pas sombrer : Le klub des loosers : Avec les larmes.

Il fait gris ? Qu'importe, pour vous il fait grand soleil. Je ne sais si c'est le fait de mettre le nez dehors et donc de sortir de votre tanière ou bien si vous venez tout juste de commencer une nouvelle histoire en long baiser réciproque. La rue est une gigantesque piste de danse et que l'on vous regarde ou pas, ce n'est pas vraiment votre problème : Fat Boy Slim : Outta my Head.

Aujourd'hui, rien ne peut vous toucher. Vous vous sentez léger, en phase avec tout et tous. Quelque soit votre destination, vous flotterez dans les airs, même le fait de savoir que cette sensation est sûrement éphémère ne vous touche pas : Bear McCreary : Passacaglia. 

dimanche 16 décembre 2012

In the woods.


Au rayon des grandes tendances populaires d'aujourd'hui, vous avez certainement remarqué les têtes de gondoles que sont les vampires et zombies.

Vampires: rendre le monde plus beaux, l'alliance très adolescente de la peur et de la sexualité (les films de slasher fonctionnent exactement sur le même modèle).

Zombies : l'horreur et la peur a l'état pur; peur du néant, perte de l'individualité et destruction de Dieu (ou de la science). Vouloir se déguiser en zombie c'est, au final, apprendre à aimer Big Brother.

Le vampire se doit d'avoir un minimum de classe, un certain charme ou charisme; alors que le zombie se doit d'être un simple amas de pulsions décérébrées.
En fait, c'est surtout que le déguisement de zombie pour des soirées qui remporte un franc succès, Halloween tout ça.
Suffit, de peu dormir et beaucoup fumer (quand on a pas de maquillage), sinon juste se mettre des cendres autour des yeux et étaler son rouge à lèvres telle une prostituée Hongroise après des heures de travail sans remaquillage.
Ensuite, en enfile de vieux habits dégueu que l'on déchire... C'est le secours catholique qui fait la gueule.

Les vampires, parce que la vie n'a pas plus sens; on se raccroche à la sensualité.
Les zombies parce que rien n'a de sens; dans la jungle de nos vies, il ne faut simplement pas tomber.

vendredi 14 décembre 2012

Accroche-cœur.


Avant tout, une petite illustration musicale : Depeche Mode - Halo.

Etant jeune, tu es un peu fleur bleue (même si tu aimes le cacher derrière des litres d'alcool et de forts vomissements de fin de soirée); tu aimes toutes ces petites histoires d'amour que l'on te propose à la TV entre Belle toute nue et Qui veut épouser mon fils?
Tu apprécies ces récits simples où un jeune homme Colgate aime une jeune femme Vidal Sassoon; de là ils décident d'acheter une niche pour un futur animal de compagnie et une autre pour une future vie de famille. D'ailleurs, on ne le saura jamais comment ils feront cette famille car ces romances sont aussi sexy et sensuelles que le rayon soupe d'un supermarché de proximité.
Bref, c'est bien joli tout ça, jeune romantique, mais n'en as-tu pas assez de toutes ces comédies romantiques formatées dans le moule de l'ennui du dimanche soir ?
Coup de foudre à Brooklyn, l'amour au bout de la rue, mon voisin prince charmant, Coups de foudres et pizzas pepperoni, Plombier mon amour, etc. Mon clavier baille déjà...
Et si ton blog préféré te proposait une autre vision de l'amour (non, pas celle de l'internet avec des gros plans et tout plein de bruits animaux); une sorte de trilogie de l'amour absolu ?
Un amour qui va au-delà de la mort, du destin, des conventions et des autres. L'essence même du romantisme en somme.

Dracula (1992, Coppola).

L'ami Francis a réussi à redonner à Dracula toute son origine romantique. Cet homme qui se damne par chagrin et ne cherche à travers les âges qu'à retrouver son amour perdu. Ah c'est sûr, ça te change de Julia Roberts et de sa technique "excusez-moi vous n'auriez pas sucre" pour draguer le voisin de palier avocat ou chirurgien; quand elle n'est tout simplement sur le trottoir.
De plus, le film est tout simplement magnifique, les acteurs sublimes et l'adaptation brillante. C'est ce qu'on appelle du 'Cinéma', alors que Pretty Woman on appelle cela de l'ennui.
Chaque plan est chargé d'érotisme et de l'opposition entre les sentiments et le destin et la rage qui en découle.
Dracula, c'est l'amour dans sa beauté intellectuelle. C'est l'amour qui transcende le temps et la mort; il transcende par ailleurs les conventions ( n'oublions pas que cet érotisme se situe pendant l'époque victorienne, mais je ne ferais pas de cours là-dessus). C'est également une réflexion sur l'attirance et l'amour  de interdit.

L'empire des sens (1976, Nagisa Oshima).

Oui, il y a quelques scènes un peu olé olé, mais bon le film est tellement beau visuellement que ça passe tout seul.
Quelques plans avec des poils autour sont loin d'être vulgaire. Me dites pas que vous ne trouvez pas Meg Ryan vulgaire quand elle simule au restau !
L'histoire est celle d'une passion entre deux êtres, qui vont s'y abandonner jusqu'au bout. Plus rien n'existe au-delà de leur amour, ils ne vivent que pour eux, leur sentiment et leur sensualité. Oui, ce sont de vrais amoureux; du genre qui copulent un peu partout dès qu'ils le peuvent alors que Reese Witherspoon préfère organiser des soirées Tupperware avec ses copines tous les mercredis et emmener son 'boyfriend' au ciné les jeudis.
Ce film n'illustre pas le coup de foudre pour son voisin de palier descendant les poubelles, ni l'amour naissant pour votre patron qui aime vous insulter de "gourdasse à foutre" en réunions et tout ce genre de clichés; non, il illustre la passion dévorante, et charnelle qui peut dévorer les êtres. Un amour aussi bref et intense qu'un feu de joie.
Tout comme Beethoven en musique, cette histoire est la plus humaine des histoires d'amour.

Sid et Nancy (1986, Alex Cox).

Oubliez donc le sourire chevalin de Sarah Jessica Parker et le visage difforme de Renee Zellweger censés vous rassurer sur votre physique.
Ici, le film nous narre la plus grande histoire du mouvement punk : l'amour entre Sid Vicious (bassiste des Sex Pistols) et Nancy Spungen (groupie et junkie).
L'amour entre deux êtres paumés qui n'ont que l'un et l'autre comme unique repère.
Leur histoire seule résume ce que le punk a pu être : quelque chose de fort, de passionnel, de désespéré; une aventure dont la seule issue possible est l'explosion en plein vol.
C'est quand même bien plus romantique - dans le sens littéraire, bien sûr - que Hugh Grant et D'Arcy se donnant des baffes dans un immonde décor rempli de neige avec de la musique has-been en fond !
Ce n'est pas une idéalisation de la rencontre et de la vie amoureuse, ni sa caricature, mais sans être l'histoire de chacun, elle vibre et résonne en nos vies aseptisées et/ou normalisées.
Et puis merde, c'est Gary Oldman qui joue (merveilleusement) !

mercredi 12 décembre 2012

Pif paf pouf.



Attention à toi, petite loutre fragile et féministe car aujourd'hui ton blog préféré endosse sa panoplie de macho!

Souvent entendu ici et là : " les femmes aiment être surprise; leur séduction se fait par cette surprise".
Il faut avouer que la dernière fois que votre humble scribouillard vanillé ait entendu cet adage des temps modernes ce fut dans la bouche d'une des marâtres de Qui veut épouser mon fils ? (on fait ce que l'on peut de ses soirées). Gage de qualité.

Il est vrai que, vu tous les atrophiés du bulbe qui traînent dans cette émission, on ne peut qu'émettre un doute sur la véracité de ces propos mais comme on les entend chaque jour...
Surprendre la femme... Donc on s'embrasse et je te mets une claque à la James Bond avant de te jeter contre lit (donc toujours à la James Bond) ça séduit ?
J'aime faire de longues ballades romantiques de nuit dans les bois avec ma tronçonneuse d'amour.

En parallèle, également entendu : "il est très bien, y'a pas photo; mais il est trop gentil, pas assez viril".
On en revient donc à l'esprit 'jte fous une baffe et te trintigne vite fait'... La drague au gourdin, ça à l'air d'être un grand classique (le gourdin en bois, pas l'autre bien sûr).
Non mais c'est quoi ces merdes ?

En gros, une fille est fortement attirée par les connards, et passe sa vie entière à chouiner parce qu'elle ne tombe que sur des cons... .
Je sens que tu t'inquiète, jeune colombe diaphane, tu te dis "cet homme est parfait comment pourrait-il être un connard?". Ne te fais point de souci, jeune beauté ensorcelante qui n'a d'yeux que pour mon charme, je vais te mettre une baffe, t'insulter en beauceron et te dire que je n'en ai rien à faire quand je quitterai ton domicile.
Bien sûr, je t'aurais fait l'amour pendant des heures, voir des jours, mais tout ce que tu garderas de moi seront mes factures RATP pour me rembourser le voyage et quelques poils de mon corps viril un peu partout.
C'est assez viril, ça ?

lundi 10 décembre 2012

Shell Beach.


Ça y est comme chaque année, l'hiver s'est invité à nos portes. Et comme chaque année, c'est une époque faste pour les couples.
C'est l'époque des cadeaux donc on pense aussi à sa moitié, c'est la période pour fêter la famille et les enfants du coup ça fait cogiter sur le sujet, mais surtout le froid et l'obscurité grandissante pousse vos jeunes hormones à se complaire dans des actes qui donnent chaud et que l'on pourrait qualifier de dégueulasses.
Mais comme l'animalité à outrance à ses limites, il faut bien revenir à des moments beaux et délicats.
Pour aujourd'hui, je vous soumettrai uniquement l'ambiance musicale de vos soirées mousseux/lumières tamisées.
Je ne vais pas vous faire la liste des plus beaux slows par DJ Jean-Marc de Nostlagie, mais je vais vous lister les différentes versions d'une des plus belle chanson d'amour (oui, c'est subjectif) : Sea of Love.

Version originale et donc le must du must : Phil Phillips.

Version tahitienne et relaxante: Raiatea Helm.

Version préférée du blog; la plus belle pour votre serviteur : Iggy Pop.

Version que tous les jeunes connaissent grâce/à cause à Juno : Cat Power.

Version jeune crooner pour le bal de fin d'année façon Retour vers le futur : Marty Wilde.

Version soul  : Katie Webster.

Version américaine façon Elvis et rodéo : Narvel Felts.

Version 80s un peu kitschouille, heureusement qu'il y a Jimmy  : The Honey drippers (Jimmy Page).

Version Tom Waits donc forcément unique : Tom Waits.

Voilà, maintenant, il ne reste plus qu'à sortir les bougies et la peau de bête tout en n'oubliant pas de mettre votre DVD 'feu de cheminée' sur votre TV grand écran.
Salucofagos.

samedi 8 décembre 2012

Kapow !


Si il y a un cinéma qui a révolutionné et contribué à former ce qu'est aujourd'hui le cinéma, c'est bien celui de Hong Kong. Je ne vous ferai point la liste exhaustive des œuvres et des réalisateurs incontournable depuis 30 ans, mais d'ailleurs tout ce cinéma part d'un point précis : Tsui Hark.
Pour ce qui est de l'homme, wikipédia se fera un plaisir de vous renseigner; pour ce qui est de l'histoire, tout commence avec ses trois premiers films Butterfly Murders, Histoires de cannibales et L'enfer des armes, que l'on regroupe généralement sous l'appellation de La trilogie du chaos.
Je ne vais pas vous en tartiner des pages et vous révéler toute l'histoire et les commentaires tatillons sur la photographie, la technique de réalisation et la cantine de Robert.
Mais regardons cela de plus près, voulez-vous.

Butterfly Murders
Du nihilisme pur et dur.
Le film commence avec une histoire fantastico-poétique et se poursuit dans une ambiance claustro au milieu d'une histoire à tiroirs qui, il faut bien le dire, est assez dur à suivre du premier coup. Butterfly Murders dépoussière le Wuxiapian (films de sabres) tout en explosant ses codes et s'en moque ouvertement.
Il faut le voir rien que pour la fin.



Histoires de cannibales
Un chef d'œuvre d'action, d'humour et de gore.
Que ça soit dit, ce film est le véritable ancêtre de Braindead.
Comme les héros poursuivis par les charmants habitant cannibale d'une bourgade, Tsui Hark emmène le spectateur à 100 à l'heure jusqu'à la dernière seconde dans un mélange improbable mais parfaitement maîtrisé des genres.
On sent malgré le rythme une charge violente contre les différentes autorités qui puissent exister, mais surtout contre la société et tous ces acteurs qui suivons.
Encore un coup de poing sur pellicule.


L'enfer des armes (Director's cut).
Pour celui-là, pas de bande-annonce car il n'existe que celle de la version internationale et tronquée du film (Tsui Hark a dû retourner des scènes pour complètement changer le scénario censuré).

Le plus grand, le meilleur, de la trilogie. Un film fascinant sur tous les points.
Easy Rider n'est pas un film de rebelle, Baise-moi no plus, seul L'enfer des armes l'est. Tsui Hark explose tous les codes cinématographiques et sociétales dans une œuvre magistrale.
Je pourrais en parler des heures mais ce film est une expérience en lui-même, cela ne serait que brasser du vent ( déjà que ce blog est le palais des vents).
Ce n'est pas un film, c'est une série de coups de poings infligés aux spectateurs. Il est à l'image du nihilisme qu'il dénonce : choquant, violent et amoral. Un film qui porte en lui toute la rage et l'irrévérence de la jeunesse en manque de cause.
Un des meilleurs film de l'histoire du cinéma moderne.

jeudi 6 décembre 2012

Boom bass, boom boom bass.


Chers amis, chères personnes échouées sur cet îlot virtuel idiot, chère maman et enfin, chère toi, jeune panthère fougueuse,
Avant de plonger vers un nouvel opus d'âneries intersidérales et intersidérantes, je vous propose de compléter cette merveilleuse photo par quelques illustrations sonores.
Vous pouvez écouter ceci : premier choix sorti du cerveau malade de l'auteur (tout aussi malade, d'ailleurs).
Ou bien cela : chanson recommandée par une fidèle aimant les enfants et les bâtiments art déco de Malakoff. 

Ah l'amour de ses voisins...
L'amour qu'ils se portent entre eux sans vêtement et à volonté, mélangeant allégrement bruits de marteau piqueur et beuglements bestiaux. La matérialisation même d'un buffet chinois au bord d'un périph' en démolition peuplé de groupies hystériques pour mademoiselle et de chanteurs de métal hardcore pour monsieur.
Ces si charmants voisins qui aiment faire tomber les plaques d'enduit de votre plafond à force de cogner on ne sait trop quoi et qu'on ne veut que trop ne pas savoir.
En fait, cela ressemble à vos soirées internet avec le son Dolby Surround et du plâtre qui s'effrite en plus. Au moins, lors de vos excursions virtuelles lubriques, vous regardez qu'une seule scène vite fait, bien fait et rarement le film en entier.

La légende veut que c'est une fois que l'on est de nouveau avec quelqu'un que l'on attire les autres.
Est-ce pour cela qu'il y a assez peu de célibataires au Cap d'Agde et dans les clubs échangistes ? Mais laissons là ce mystère aussi doux et mystérieux que les rideaux de velours qui tapissent ces endroits entre deux banquettes à partouze anale.
Il faut avouer que dans le même genre, les voisins se posent là pour savoir si on est célibataire ou non; c'est une fois célibataire que l'on attire les grincements de pageots et les couinements qui en battent la mesure.
C'est toujours quand on est seul et que l'on regarde son pauvre et morne plafond trembler et que le lustre manque de se décrocher que cela arrive.
A la limite, on pourrait en profiter pour se détendre mais, malédiction oblige, il y a toujours quelque chose qui vous coupe l'envie : on crie un autre prénom que le votre, ils baisent avec Ricchi e Poveri en fond sonore, ou l'un des deux commence à beugler "c'est qui l'papa !".

Pensons quand même que ces ébats font marcher les carreleurs, voir les mecs dans le BTP qui s'occupent de réaliser/réparer les chapes de béton formant le sol pour les plus violents.
Cela fait marcher l'audimat quand on allume la TV en montant bien le son pour ne plus rien entendre.
Cela développe le rock'n roll comme on fait crier son ampli pour couvrir.
Les marchands de boules Quies sont ravis.
Et surtout, last but not least, n'oublions pas que votre future conquête vous glorifiera.
Car après tant de nuits blanches, dès que vous en aurez l'occasion vous n'aurez plus qu'une idée en tête : rendre à ses malotrus de la muqueuse ce qu'ils vous ont fait subir. Ainsi, dans la lumière tamisée de l'appartement, les sens exacerbés par  le vin mousseux et Michel Sardou, vous clouerez votre partenaire sur le matelas jusqu'à ce que vous ne puissiez plus faire la différence entre les deux. La folie lubrique s'emparera de vous, vos ébats atteigneront le volume sonore d'un bar espagnol un samedi soir (ils en auront même l'odeur).
Ça sera Douaumont dans votre appart', la Grosse Bertha du sexe, l'Armageddon de la discrétion, le Ragnarok de la pudibonderie, l'Apocalypse du plumard !

mardi 4 décembre 2012

Jack Médecin, chapitre 10 : Voyage au zoo.


Dans le taxi qui l'emmenait de l'aéroport au centre ville, Jack Médecin réfléchissait intensément .
Ce que certains appellent le cuvage, Jack l'avait transformé en un art martial redoutable : les yeux fermés toute sa concentration pouvait se focaliser sur un point précis; et si, d'aventure, quelqu'un tentait de le déranger ses ronflements animaux se chargeraient de l'éloigner.
La veille ville était paisible, la saison touristique était loin.
Cela faisait des années que Jack n'était pas retourné à Prague mais peu de chose avait changé. Entre les colonnes de touristes, des vendeurs d'œuvres d'art en grillage à poule, des jeunes animaux avec des tâches de moutarde sur le T-shirt et des bonnasses ne semblaient ni souffrir du froid hivernal, ni de la fainéantise féminine quand il s'agit d'aborder des hommes.
Tout ce petit monde évoluait sous les yeux et la chope d'un litre de Jack.
Attablé à la terrasse de son QG praguois, Jack attendait les rapports de ses différents contacts. En face de lui la vieille horloge sonnait 14 heures et son petit manège commença à se mettre en marche devant les touristes ébahis.
C'est ici que Jack rencontra Éric Hamster quelques années auparavant. Éric était le seul touriste à ne pas observer l'horloge, trop occupé à uploader des vidéos sur son site porno. Ils s'étaient tout de suite plu.

Mais avant que Jack n'ait pu se remémorer cette merveilleuse rencontre entre amitié virile et Tabatha Cash, un homme le tira hors de ses rêveries.
C'était René le grillager. VRP en cendriers tressés de fils de fer pour cage à poule, René était une célébrité locale ainsi qu'une vieille connaissance de Jack, bien que ce dernier chercha toujours à l'éviter à cause de son hygiène corporelle et de sa diction atrophiée, voir morte-née.

Au bout de plusieurs refus de Jack pour lui acheter des cendriers poulailler, deux pintes et dix minutes pour comprendre René, notre héros eut enfin ses informations : Antoine Waechter était introuvable, ainsi que Krasucki.
Antoine avait toujours été quelqu'un de secret, mais Henri était tout le contraire. C'était le genre de gars à faire l'hélicoptère dans les bars avec son sexe et à confondre les fesses de la serveuse avec celles du videur;
Une visite en bon et due forme des bars et boîtes de nuit était donc obligatoire.
Le premier sur la liste était le Carioca, un sémillant club de strip-tease tenu par Papa Gueno (aucun lien de parenté avec Henri), beau-frère de Krasucki.
Au pire, si la pêche aux informations est infructueuse, une séance privée de table-dance et une bouteille de Baccardi seront toujours les bienvenues.

dimanche 2 décembre 2012

Sturm und Drang.


3 Septembre.

  Quelquefois je ne puis comprendre comment un autre peut l'aimer, ose l'aimer, quand je l'aime si uniquement, si profondément, si pleinement ; quand je ne connais rien, ne sais rien, n'ai rien qu'elle.

Goethe; Die leiden des jugen Werthers. (Les souffrances du jeune Werther); Livre de poche, 1999; p.130

vendredi 30 novembre 2012

La tente à oxygène est un rideau de douche.


Coucou le jeune.
T'as pas de guitare pour emballer en soirées, du coup tu te la joue poète romantique en balançant tous pleins de jolis parce que tu sais ouvrir un Littré ? Ou bien, étant une jeune fille en fleurs tu emballes comme tu veux vu les hormones de tes camarades masculins, mais tu aimes montrer ta supériorité intellectuelle à tes rivales.
Et je te comprends très bien , moi-même j'utilise souvent le mot "amoureuse" sans vraiment savoir ce que c'est.
Alors, sache que le mot "nasal" n'a absolument rien à voir avec ta soirée de la veille.
Ce n'est pas une contraction de "nase" et de "anal".
Ainsi, ta nuit avec Jean-Luc le pompier peut avoir d'autres qualificatifs que "nasal". A la limite, si tes mœurs sexuelles de jeune foufou impliquent l'appendice nasal, tu peux clamer que ta soirée était comme telle.

Anal, c'est ce que tu fais à force de mater des films de boules sur le net et donc de penser que cela est obligatoire dans un troussage.
Anal, c'est la chose pour laquelle tu n'es pas préparé(e) et qui va donc te coûter tes draps et ta literie.
Anal, c'est la chose que tu fais parce que tout le monde te dit que c'est super : étroitesse, prostate, résonance vaginale, tout ça, mais en fait c'est exactement comme un voyage à la Grande-motte (ou à Montmartre) : on te vend du rêve et tu te demandes ce que tu fous là.
Anal, c'est la base de tes ricanements dès que tu entends analgésique, analogique, artisanale ou bien l'expression "dans les annales".

Bref, tu te rends compte que la vie n'est pas un film de boules, et c'est tout à ton honneur. Bientôt, tu apprendras que l'amour existe mais qu'il est traître, qu'être manichéen est facile mais ne résout rien, que les impôts ça fait mal et que non, cent fois non, aller au cinéma pour emballer est une mauvaise idée.
Salucofagos, mes ptits loulous.

mardi 27 novembre 2012

XXe arrondissement


Écrit illustré : Francisco Tarrega : Lagrima
Celui-ci peut également s'écouter pendant la lecture : Mahler; Symphonie n°5, adagietto.


Il à Paris est un grand bâtiment que personne ne regarde, que personne ne remarque.
Un édifice de béton grisâtre où seul quelques professionnels s'y faufilent incognito à l'image d'un lieu de réunions occultes; là où les membres se saluent et se reconnaissent de par leur secret. Là, il n'y avait aucun secret, aucune aventure, seulement un détachement général.
Micha était connu et apprécié dans sa ville de province; ici il n'était qu'un client anonyme. Une simple carte, une facture, un fantôme errant entre les rayons.
Une à deux fois par mois, Micha se rendait dans cet entrepôt froid et quelconque pour fournir son commerce. Un rituel, encadré par un morne aller-retour sur la nationale, où il suffit de remplir un caddie avant de passer à la caisse. Comme à Monoprix, rien ne manque : du tapis roulant à l'absence de chaleur humaine de la caissière.

Aujourd'hui, il a pris la route tôt. C'était long, le temps était au moche et la forme au lundi. Il n'a eu le temps que de prendre un serré sur le zinc en attendant l'ouverture du dépôt.
Le travail était à l'image de l'intérieur du bâtiment : routinier, cadré, sobre voir austère.
Le café ronge délicatement son estomac mais il en a l'habitude et surtout il n'en a pas pour longtemps.
Une petite pointe à la poitrine se fait sentir. Micha continue de marcher en remplissant son caddie. Ce n'est rien, c'est une douleur intercostale; ça passera comme les autres.

Sa poitrine le lance depuis déjà plusieurs semaines, voir des mois. C'est l'âge, et puis que peut-on bien y faire ?
Son cœur se serre comme si une partie de lui était aspiré par une force implacable et fugace. Une contraction brutale jumelée à la douleur tenace d'un percemaille vrillant consciencieusement la chair de l'organe.
La douleur grandit. Son cœur tiraille et lacère sa chair à chaque convulsions.

L'écho des bruits de pas, les cartons que l'on déplace; les sons s'étouffent alors que les lignes s'allongent, les ombres s'étirent. La salle devient une cathédrale; froide.
Soudain, le silence, assourdissant. Toute une vie humaine contenue dans un silence; une vie dans le vide.

Ses yeux s'ouvrent grand comme pour chercher quelqu'un, quelque chose. Ses paupières ouvertes au maximum ne répondent plus, son regard vague s'embrume peu à peu filtré par un voile terne.
Il n'en a pas conscience mais sa main s'est portée sur sa poitrine, il agrippe sa chemise telle une amante empoignant le drap. Pas là, pas comme ça !

Micha cherche à respirer. Non ! Il cherche désespérément ce petit bout de vie du bout des bras comme si celui-ci se trouvait à quelques inaccessibles centimètres de ses doigts. Non ! Son bras s'allonge vers l'avant; ses muscles se tendent à l'extrême tentant une dernière fois de s'échapper, tirant de toute leur force sur les tendons. Non...
Il chancelle, le monde s'estompe.

Et il s'écroule.
Seul au milieu de l'entrepôt. sur le sol froid et gris, entre deux rayonnages lambda.
Personne ne le voit, personne n'entend le son sourd de son corps s'écroulant contre le sol.
Ce fut un long affaissement dans un lit moelleux aux couettes pareilles à cent mille caresses; comme se lover en un couffin calme et voluptueux.

samedi 24 novembre 2012

Terre Africa.


Oyez, oyez !
Amis de la franche rigolade électronique et de l'aventure humaine, soyez ravis car on peut trouver en ce moment une magnifique chaîne de messages (comme tant d'autres) : "si je viens frapper chez toi à minuit les yeux plein de larmes, m'aiderais-tu ? Si oui, clique sur 'j'aime' et partage sur ton mur, tu verras combien d'amis seront là pour t'accueillir."
Pierrot ouvre moi ta porte...
Et si on a juste envie de rester au pageot ?

Imaginons, vous avez passé une très bonne soirée (où, comment et avec qui, je ne veux pas le savoir) et vous êtes en plein milieu d'une grande nuit de sommeil pleinement méritée.
Vous rêvez d'une torride scène de sexe avec votre idole, celle qui pourrait recouvrir en poster tout votre appartement si vous aviez encore 12 ans.
Une scène d'une intensité terrible : vos deux corps nus se tortillant devant une cascade donnant sur le Kilimandjaro avec du Michel Sardou en fond sonore.
La voix de Michel s'élève au fur et à mesure que vous remuez de bonheur coupable dans votre couette douce et chaude, quand soudain : un coup de sonnette se fait entendre.

Adieu rêves africains, chaleur sensuelle et douceur sexuelle.
La corne de brume, qui s'actionne depuis votre palier, vous a instantanément transporté dans le frimas matinal avec des yeux gonflés façon montgolfières de plomb et la célérité cérébrale d'un gastéropode héroïnomane jamaïcain.
Je ne vous raconte pas le calvaire que constitue le fait de soulever la couette et de vous diriger vers la porte d'entrée.
Après cette excursion made in goulag, que voyez-vous sur le pas de votre porte ?
Un(e) ami(e).


Au choix, vous trouvez devant vous:  Lou, 25 ans, apprentie mannequin enchaînant les aventures de 20 minutes avec des photographes. Elle vient à vous car son bichon maltais, Pupuce, est mort dans la nuit.
Vous pensez qu'après 8 mois de cour, elle cède enfin à vos indéniables charmes, alors qu'en fait c'est uniquement votre statut de roi des poires qui vous offre cet opportunité.
Ou bien, vous trouvez Roger, modeste margoulin de Clignancourt, au sourire aussi tranchant que son style vestimentaire. Un homme médiocre qui vous a toujours inspiré de la pitié et une âme de mère Thérésa pour minables. Ainsi, Roger ne peut se résoudre au fait que Marie, sa dernière compagne de 17 ans, l'ait quitté pour un jeune étudiant en droit.

Mais qui ouvrirait la porte et la claquerait directement en gueulant "ah non pas lui!" à un ami ?
C'est sûr que si l'on commence à harceler ses amis pour des conneries, on ne risque pas d'être en odeur de sainteté par la suite.
Je tiens, d'ailleurs, à signaler que Miranda Kerr, Rachel Weisz et cætera peuvent sonner à ma porte quand elles veulent; en pleurs ou non, je serai toujours disponible.
Bref, tout ça pour dire que l'on peut vraiment faire faire n'importe quoi aux gens.

Arrêtons d'avoir peur du terrible coup de sonnette de l'ami/e en pleurs, camarades !
Rêvons de l'ambiance sensuelle d'une yourte bien chauffée sous le blizzard sibérien.
Alors que le vent glacial souffle à corps perdu sur la toundra, vous êtes langoureusement allongé dans votre tente, tapissée de peaux de bêtes aussi douces et réconfortantes que votre torse d'une virilité exemplaire.
Votre compagne, Iulia, jeune autochtone au caractère ferme comme du granit, à la peau diaphane comme la neige et à la chaleur sensuelle digne de la plus grande éruption volcanique du Kamtchatka, se tient à vos côtés, prête à tout pour satisfaire vos envies d'explorateur aguerri et viril en manque d'action.
Iulia, vous chante du Michel Sardou dans sa langue natale pendant qu'elle vous masse délicatement le corps de ces mains affectueuses et enduites d'huile.
Alors que l'huile de phoque pénètre au plus profond de votre épiderme, le désir se fait de plus en plus brûlant et votre âme, tel un fauve devant un rayon boucherie, explose en un grognement animal et masculin.
Entre vous et Iulia, une lutte acharnée commence pour décider de la primauté et de la dominance de l'acte bestial et reproductif, voué à durer des heures aux quatre coins de la yourte.

Non, vraiment; au final, qu'est-ce qu'on s'en fout des chaînes Facebook !

jeudi 22 novembre 2012

A la volette.



Bonjour à toi, ami tourangeau, amie nantaise, ami de Valencia, amie beauceronne et chère maman !
Aujourd'hui je me sens philosophique; aujourd'hui je me sens poète, ainsi donc je clame haut et fort :
"L'amour, c'est ce qu'il doit rester quand la beauté n'est plus."

Oui, je parle de l'amour, le vrai, le tatoué; celui qui ne s'achète pas boulevard Suchet, celui que l'on ne trouve pas dans les toilettes de boîtes de nuit, celui qui va au-delà d'un 'lol' et de quelques verres en tête-à-tête; cet amour que chantent les artistes hormis Kanye West et Booba, cet amour éternel beaucoup plus palpable que l'amour de Dieu et beaucoup moins ephémère qu'une scène de Marc Dorcel.
Bref, vous l'aurez compris, l'amour comme on peut tous l'imaginer.

Il est vrai que l'amour de l'alcool ne survit guère au sommeil et au lendemain douloureux.
L'amour des animaux, c'est bien sympa mais quand on n'est ni palefrenier, ni vétérinaire la distance est un problème.
L'amour du risque est simplement un mauvais (et vieux) feuilleton TV.
L'amour de soi c'est pour la vie mais niveau relation constructive, c'est pas vraiment ça.
L'amour du jeu peut coûter très cher, surtout si en plus on aime parier avec des pépées autour qu'il faut donc entretenir.
L'amour de Chartres, est tout à fait normal mais beaucoup trop méconnu.
L'amour d'une femme est comme une éclipse : cela se voit peu et dure trop peu de temps.
L'amour des femmes/hommes mures, c'est joli sur internet mais au bout d'un moment tout bon gigolo doit passer à autre chose.
L'amour du travail reste une sous branche du SM donc qui use vite.
L'amour de l'amour ? Non, vraiment il va falloir arrêter.

Non, vraiment, on ne peut vraiment savoir qu'il existe de l'amour entre deux personnes ou choses (sous-entendu nous et quelqu'un d'autre; ou bien toi et moi jeune biche altière) lorsque que la page se tourne et qu'on ne ressemble plus à la douce nymphe (c'est grec, rien à voir avec ce que tu aimes taper sur google, alors t'excite pas, le jeune!).
Comme dit le poète, c'est quand il n'y a plus rien que l'amour reste.

mardi 20 novembre 2012

Chapitre XXII : BBQ sauce.


Quand il faut y aller, faut y aller disent les joyeux montagnards; Jack se serait sûrement dit cela si il avait eu le temps de penser (bien qu'il ne connaissait pas grand chose ni à la montagne, ni à ses traditions fromagères et charcutières).
D'ailleurs, y aller pourquoi pas, mais à découvert sur sa petite colline en face d'un énorme dragon perché sur une tour de 25 mètres de haut, cela demandait réflexion. Ce petit moment de flottement dura, malheureusement pour notre héros, un peu trop longtemps.

A peine, le grand dragon l'eut aperçu que ce dernier souffla en sa direction un torrent de flammes façon film de qualité.
Jack eut à peine le temps de sauter sur le côté pour éviter le souffle funeste, qui laissa derrière lui un sillon de cendres long de plusieurs dizaines de mètres. Il évita de justesse le brasier mais dégringola le long de son promontoire comme un fétu de paille.
Si les êtres humains ne peuvent éternuer en ayant les yeux ouverts, la chose est réciproque pour les dragons et autres vouivres lorsqu'ils crachent leur feu ainsi, et heureusement pour Jack, le dragon situé en haut de la muraille ne vit pas Jack à son pied quelques dizaines de mètres plus bas.
Jack rentra donc dans la tour ni vu ni connu.

Le bâtiment était en ruine. Des gravats et une poignée de grosses poutres tapissaient son intérieur alors que des plantes grimpantes semblaient être immobilisées en un jeu de cache-cache à travers les pierres de la muraille.
L'escalier de pierre qui amenait jusqu'aux étages était toujours en bon état, bien qu'encombré par plusieurs squelettes portant soit armures, soit pièces de lin à mi-chemin entre le pagne et le bikini.
Jack aurait bien fantasmé sur une orgie entre cosplayers de Game of Thrones et fans de Princesses Leia esclaves, malheureusement les cris de l'énorme bestiole qui se trouvait sur le toit l'obligèrent à abandonner toute fantaisie mentale.

Au-delà de la porte, une vue imprenable sur la Chine d'un côté et une vue, toute aussi imprenable, sur le dos d'un dragon de l'autre. Le monstre dégageait une chaleur digne de l'enfer et des meilleurs fours à pyrolyse.
Jack ne s'y connaissait pas vraiment en dragon mais en tous les cas, celui là pouvait être directement catalogué dans la section des grosses bestioles.
Il possédait d'épaisses écailles semblables à mille rasoirs. Même dans l'ombre, elles semblaient briller d'elles-mêmes; en des reflets cuivrés, d'or intense ou bien anthracite.
Il remuait la queue de temps à autre en un ample et long mouvement, ainsi Jack pu retrouver l'un de ses amours d'enfance en rapprenant à jouer à corde à sauter.
C'était pour lui un grand moment de joie mais continuer de faire de la corde à sauter avec une queue de dragon n'allait pas durer longtemps. De plus, si jamais le propriétaire de la dite queue s'apercevait de ce manège il n'allait guère être jouasse et compte tenu de sa stature et de sa proximité, Jack n'était pas près de tenter le coup.

Alors, à pas de loup, Jack redescendit à l'intérieur de la tour. Il prit quelque chose près d'un squelette et remonta les yeux fermés. Quand il atteignit de nouveau l'air libre, il n'ouvrit pas les yeux directement.
Il sentait les rayons du soleil et le vent léger sur sa peau, il prit une grande respiration et les ouvrit enfin.
Le dragon n'avait pas bougé d'une griffe, comme si il attendait quelque chose.
Jack reprit une dernière grande bouffée d'air frais et bondit d'un grand saut sur la bête, agrippé des deux mains à son épée.

(A suivre).

dimanche 18 novembre 2012

Dimanche.



Les biroutes


Refrain : Lala lala, dansez, voltigez les biroutes
Ah ce qu'on est heureux c'qu'on est heureux ce qu'on est heureux
Ah quel plaisir d'avoir une belle biroute
Ah quel plaisir de pouvoir s'en servir
Avec avec du poil sur les rousses.

Refrain


On vient d'fonder une société
Où sont admis tous les jeunes gens
De 18 à 60 ans
Suffit d'avoir une belle biroute.

Refrain

Si le président vient à se marier,
On ira tous à son mariage
Avec une boite de cirage
On lui noircira sa biroute.

Refrain


Si le président devient papa
Á sa fille on achètera
Une biroute en chocolat
Elle saura sucer les biroutes.

Refrain

Et quand l'un de vous mourira,
On ira tous à l'enterrement
Les biroutes entre les dents
On f'ra pleurer toutes nos biroutes.

Refrain


Et si jamais il y a la guerre,
On sera tous à la frontière
Avec nos biroutes en l'air
On fera décharger nos biroutes.

Refrain

jeudi 15 novembre 2012

Hakuna Matata.



Il y a les Don Juan qui brisent les cœurs, les bateaux qui brisent la glace, les séducteurs qui brisent la glace ou bien les petites amies qui brisent les couilles
Moi, j'ai ma mère qui brisent les belle-filles (remarquez cela est pratique quand je suis confronté au dernier cas mais bon généralement je ne les présentent à ma mère que si vraiment je ne peux même pas m'en débarrasser au Cap d'Agde).
Une arme redoutable et sans merci qui en plus peut fournir à manger ainsi qu'un service pressing.
Au dîners ou simplement dans la rue, elle se tapit et s'approche sans un bruit. La jeune gazelle ne se méfie pas alors que je l'ai averti plusieurs fois.
Les babines se retroussent; tout doucement elle se rapproche du sol, muscles tendus, prête à bondir. A aucun moment, elle ne lâche sa proie du regard. Le fait que je sois là importe peu, l'ivresse de la chasse possède la bête.
Soudainement, ma mère fond sur sa victime toutes griffes dehors. Elle met à terre la frêle jeune fille en un coup, puis elle déchire son âme à grands coups de mots. La bataille est finie, le silence retombe dans la savane du salon et dans la brousse de ma vie sentimentale.
Je n'ai plus qu'à regarder le cadavre de mon amie disparaître alors que le fauve se repaît béat de son sanglant repas.
La bête n'est pas facile à amadouer, des fleurs, un mot gentil, un simple regard, tout cela constitue pour elle un casus belli.
Un jour, elle se fatiguera et elle se laissera amadouer ou capturer par un chasseur de grands fauves exceptionnel. Si possible sans moustache, ni organes génitaux externes.
Si jamais, vous vous sentez l'âme d'un aventurier, vous savez où me contacter; j'organiserai un beau safari photo (d'ailleurs, n'oubliez pas de m'envoyer la votre auparavant).

mardi 13 novembre 2012

Depuis le temps...


Pour C. (avec mes excuses pour le retard).

Tu es un rebelle, un vrai de vrai, un tatoué.
Tu aimes skater et voilà des années que tu arrives à ne pas te la faire façon Amiral de Coligny le 24 Août au soir.
Tu aimes également faire ton foufou en soirée en privilégiant la Bavaria 8.6 ou le Malibu/Passoa pur.
Et pour tout cela, je te comprends, jeune fougueux, mais puis-je vraiment embrasser toute cette impétuosité qui te définit ?
J'ai envie d'être proche de toi le jeune, surtout si tu es de sexe féminin et empiriste (tous ces jolis mots sont là pour te faire réviser). Je te ferai découvrir un monde inconnu de plaisirs sensuels et d'ivresse vinassée. Un monde radicalement différent de ton quotidien triste et pauvre, où tu pourra t'ébattre gaiement, petite gazelle fougueuse.
Bref, ainsi je me suis plongé dans un recueil de rage totale envers la société, un brûlot de subversion, que ton petit cœur tout mou doit aimer :  les textes de Tryo..

Ils aiment noter qu'il y a de la pollution autour de nous, quitte à le répeter dans chaque chanson. Jusque là rien de bien nouveau sous le soleil, on ne peut pas dire que sur ce sujet les zozos mettent les pieds dans le plat (à la limite, ils y vont à la petite cuillère à café ou bien le couteau à purée).
En tant que vrais rebelles, ils pointent du doigt la société de consommation et l'idolâtrie envers les objets en citant à la pelle marques et produits. Bon, si au moins cela t'amène à lire Guy Debord par la suite pourquoi pas... Mais à  propos de réflexion, si l'on cite toujours des marques n'est-on pas comme ces gens peu intelligents qui se réfèrent également à ces dernières (je n'oublie pas ton futur bac philo, le jeune) ?

On retrouve souvent le mot "politico" car oui,  l'homme du peuple n'aime point les élites et donc parle un argot (de vrai sans-culottes) pour les dénoncer de façon cool et en pensant ne pas se faire comprendre d'eux (c'est tout le but de l'argot). En plus, on trouve plus de rimes avec 'politico' qu'avec 'politiques' ou 'politicards', comme par exemple Kro, bédo ou bac philo.



Dans la chanson Abdallah on peut entendre : "si le monde était à refaire" et "si je devais changer de vie". Donc, on est très bien en ce monde capitaliste et pollué, si l'on suit la grammaire du texte. C'est joli la révolution du canapé.
Les rebelles qui découvrent sans quitter leurs supermarchés que les fruits et légumes hors-saisons ce n'est pas naturel sous nos latitudes et qu'ils sont moins bons. Canapé + supermarché, rien de mieux comme endroits pour changer le monde.

Mais je suis méchant. La majorité du public de Tryo est composée de lycéens/collégiens et de jeunes étudiants, ainsi c'est normal : ils aiment la politique de bazar, les gros apéros, la glande etc. Ce qui fait peur, c'est que je doute que les membres de Tryo viennent d'arriver à l'université; ils m'ont l'air plutôt assez vieux pour ça, façon maison pavillonnaire, enfants, apéros au kir et week-ends randonnée.

Tout comme des jeunes devant un coca à la cafette du bahut, niveau contestation tout y passe : opposition chinoise, politique américaine, géopolitique du Moyen-orient, continent de plastique, pizza trop cuites, douleurs du petit doigt contre un meuble et que moins de glaçons dans le coca égale plus de coca mais du coup beaucoup moins frais.

En faisant attention on se rend compte qu'ils font assez réac'.
L'alcool c'est cool mais si t'en prends trop t'es con; le sexe s'est sympa mais fais gaffe à pas devenir une salope, la ville c'est joli et pratique mais la campagne c'est pas mal aussi, les jeunes sont cons mais les vieux aussi...
Ça doit être sympa de vivre dans un abri de jardin au milieu de nulle part en misanthrope faussement cool.
Bon, je ne pense pas qu'ils prétendent se poser en maîtres à penser (encore heureux), mais maintenant je vois comment tu penses, mon jeune. Je te supplie seulement, jeune chevelu, de ne pas rester comme ça après 25-30 ans.
Quand à toi, frêle biche à la fraîcheur diaphane, tu n'as pas à t'inquiéter. Ta nouvelle vie à mon contact sera comme une douche chaude et fiévreuse où notre amour voluptueux sera une mousse torride et onctueuse pour ton âme.
A très vite, douce colombe innocente et simplement salut à toi, jeune chevelu.

lundi 12 novembre 2012

Electro-Harmonix



Que fait-on durant les vacances ? On se repose.
Et que fait-on un jour de rentrée ? Et bien, on pleure. On pleure et on ne veut qu'une chose en rentrant chez soi : absolument rien faire.
Voilà quelques temps que tous les deux jours, votre blog parfumé vous sert de délicieux petits plats aux arômes mystérieux et indolents.
Mais voilà, aujourd'hui le cuisinier prend un petit congé et sans réelle raison valable (mis à part, le fait que ce soit la rentrée). Pourquoi ? Mais tout simplement parce que le monde est injuste.

Heureusement, le blog de l'amour pixellisé revient dès demain; et pour ne pas vous laisser sans rien, voici deux belles chansons qui vous feront oublier ce petit contretemps, ainsi que cette vilaine rentrée.

Les Costa - cocotiers.

Sandra Kim - J'aime la vie.

A demain.
Salucofagos!

samedi 10 novembre 2012

Ever get the feeling you've been cheated?



Mon Dieu, c'est l'armageddon chez les geeks !
On peut partout voir fleurir sur le net leurs protestations concernant le rachat de Lucasfilm par Disney.
A les entendre, on a l'impression que le gentil et intègre Georges Lucas est la victime du monstre aux grandes oreilles.

Georges Lucas, le type grâce à qui les films d'hollywood ne sont plus qu'une immense pompe à fric. Il y a avait-il beaucoup de merchandising avant Star Wars ? Non.
Si à chaque Noël et chaque sortie de film, nous avons le droit à la baguette de Nymphadora, au tapis de bain de Bob l'éponge, au tournevis Intouchables et à l'épluche-patate de Mimie Mathy, c'est à grâce à Star Wars et son marketing sans foi ni loi, qui par ailleurs à justifié pendant des années la vente de choses des plus improbables.

Georges Lucas, l'homme qui n'a pas hésité à violer ses propres œuvres avec Indianan jones 4 et Star Wars episode I pour ne parler que d'eux.
L'homme qui a crée (au moins validé) les ewoks (rien que ça c'est impardonnable), Jar Jar Binks et tout un tas d'immondes personnages soient bonnement ridicules, soient carrément affligeants et faisant de la saga une pitoyable et monstrueuse parade à pas cher.

Bon, je passe sur les origines de ses œuvres piquées ici et là.
Mais comment est-ce que cela pourrait empirer ? Après Indiana Jones 4, on a vraiment atteint le fin fond du suicide artistique par dilatation anale.
Quand on y pense Disney a racheté Pixar en 2006 (qui par ailleurs a été fondé par Lucas), et est-ce que Mickey a sauvagement tout mis à terre? Wall-E, Toy Story 3, Là-haut ...  je ne pense pas, bien au contraire.

On peut même rêver que dans les futurs développement de l'univers Star Wars, il y aura plus d'audace et de fraîcheur et beaucoup moins de branlette et de vols organisés.

jeudi 8 novembre 2012

Dégueu !


Je voulais faire un tout autre article mais un certain événement m'a conduit à tout laisser tomber pour me consacrer corps et âme à la chronique du Diable des glaces.
Un film au-delà de la compréhension humaine.
Pour résumer deux personnes, qui semblent être des militaires, sont envoyées à la rescousse d'une base en Antarctique. Pourquoi ? Alors là, vous en demandez trop.
Forcément, il y a une tempête et forcément ils se retrouvent comme des cons entre l'hypothermie et des forces satanico-n'importe quoi (enfin des trucs pas très sympa).

La belle troupe de vainqueurs : Mortadelle, saucisse et rillette.

Avant d'aller plus en avant je tiens à souligner que cette chose est tirée d'une nouvelle de Stephen King ( que malheureusement je n'ai pas lu pour pouvoir balancer encore plus d'horreurs) mais surtout que le réalisateur de ce chef d'oeuvre s'appelle Monsieur Berk; le bien nommé.
Ainsi, les deux zozos militaires découvrent une mine secret défense détenue par la CIA, deux survivants (une bonnasse médecin et un abruti doté d'un mystérieux béret d'une laideur sans nom), de jolis décors ternes fait avec de jolis plaques de PVC et de polystyrène Ouzbek et surtout des cadavres qui vont et viennent dans un joyeux charivari de non-sens.
D'ailleurs, le film est un nom sens. En plus d'une action narcoleptique, l'histoire du film arrive de temps en temps sur le tapis sans introduction ni explication. C'est peut être pour rendre l'histoire plus mystérieuse et le film moins ridicule.
D'ailleurs, il y a tout plein de jolis pentacles un peu partout mais niveau explications voici ce que l'on nous sert : "oh, regarde, des pentacles!"

L'amour dans les yeux de la charcuterie.
En voyant les acteurs à l'écran j'avais l'impression de regarder la vitrine de Régis, le boucher de mon Franprix. Sauf que la vitrine me donne vraiment faim et m'inspire.
Je donne d'ailleurs une mention d'excellence à l'actrice qui joue Mary, la femme idéale du héros sorte d'ange descendu sur Terre, qui à la tête et les expressions cabotines d'une pute Bulgare devant un chef d'entreprise.
Ce film est une purge, même les soit-disant twist ne décollent rien ni personne de la médiocrité ambiante. D'ailleurs, je ne résiste pas au plaisir de vous dévoiler que au bout de quelques heures ensemble les deux zéros s'avouent leur amour mutuel (alors qu'au début ils se méfiaient l'un l'autre et tout).
Ainsi donc un vrai navet, qui pompe tout à The Thing (le chef d'œuvre de Carpenter et du cinéma d'épouvante) et qui ravira les amateurs de films qui se démarquent par leurs notes abyssalement négatives.
Allez tous ensemble : Merci, Monsieur Berk !!!

Mortadelle et rillette, du charisme en boîte.


mardi 6 novembre 2012

Taïaut taïaut !


Il y a un temps où les femmes n'avait d'yeux que pour leurs chats.
Dans le métro, une dame se tient sur un strapontin. Les mains soigneusement posées sur ses genoux serrés.
La lumière matinale illumine le wagon, le voyage devient moins pénible, ou en tous cas moins routinier pour tous mais la dame semble ailleurs.
La rame était à l'image d'un zoo et des Black Eyed Peas (ce qui entre nous est la même chose) : des étudiants imberbes et chevelus, des hommes à l'hygiène douteuse, des mamans aux poussettes impressionnantes, des personnes qui confondent bal masqué (ohé ohé) et vie de tous les jours, des gens avec un minimum de classe et d'autres qui n'en avaient aucune. Bref, la faune habituelle du métropolitain parisien.
Mais la dame était d'un autre genre.
Elle, un chignon fermement noué à l'arrière du crâne, portait sur son tailleur strict une broche dorée. Une broche dorée en forme de cor, à croire qu'elle travaillait pour les postes allemandes.
Son regard ne se détachait pas d'un ficus. Assise sur son strapontin, elle avait placé ce dernier sur celui d'à côté et le regardait amoureusement. Heureusement, qu'il n'y avait pas foule, ce ficus aurait pu être le casus belli de certains voyageurs.
Il avait l'air d'un enfant malade. Quelques feuilles jaunies et desséchées alors que son pot était emballé dans un sac plastique de supermarché.
On aurait dit que le ficus était tout ce qui lui restait au monde. Elle ne faisait attention à rien.
Même pas à cet homme qui la fixait depuis son siège. Dans ses yeux, il n'y avait ni lubricité, ni curiosité malsaine. C'est en sortant sur le quai et ses vents froids que je me suis dis que cet homme était peut-être tombé amoureux.

dimanche 4 novembre 2012

Ah ba oui, tiens !



Ah, ma bonne dame, on nous répète qu'il n'y a plus de magie dans nos vies mais cela est totalement faux. Chaque jour, certaines forces obscures se rappellent à nous au sein de notre monde moderne. Magie éternelle si j'ose dire, mais voici une petite liste maison de ces instants de bonheur façon révélations de Patmos au chocolat.
Alors que demande le peuple (à part des sous) ?

Premier sceau : A l'heure d'hiver, on saute de joie car on va dormir une heure de plus, mais en fait non : notre horloge interne nous réveille une heure trop tôt. Donc fini les sauts de cabris et les sourires niais car dès le premier jour du changement d'heure on se retrouve fatigué et de mauvaise humeur. Au moins, on prend l'apéro une heure plus tôt avec ou sans horloge interne.

Deuxième sceau : On veut regarder la TV mais c'est surtout à ce moment là qu'il n'y a rien d'intéressant à regarder. C'est toujours le cas mais des fois on préfère changer des Junkies obèses à Saint-Tropez pour Les mystères de la vallée des rois; et là pas de bol on a le droit au bêtisier des animaux animé par les archanges de la ringardise.

Troisième sceau : On veut être avec quelqu'un mais on semble être actionnaire majoritaire à râteaux sans frontière. Comble de malheur c'est souvent dans ces moments qu'un ami philosophe en fête foraine vient vous parler de l'adage "plus tu cherches, moins tu trouves". Le même ami qui après l'insuccès de cette vaste connerie d'attendre vous dira : "ton tour viendra". Tout ça pour ne pas dire que tu es moche ou con et qu'un jour il y aura bien quelqu'un de désespéré qui te prendra dans le rayon liquidation totale.

Quatrième sceau : C'est quand on se réveille avec la tête dans les pantoufles et que l'on veut et doit avoir notre bon et gros café du matin, qu'il n'y en a plus. Bien sûr, il est tôt, donc le supermarché est fermé et surtout vous n'avez surtout pas envie d'aller faire un tour dans le froid. Du coup, vous irez faire les courses en rentrant du boulot et après 30 minutes de queue vous passerez avec tout en double, histoire de ne pas vous laissez surprendre la prochaine fois. Et en cadeau, vous frisez la crise cardiaque en voyant le ticket de caisse et votre femme vous demande ce qu'il vous prend de tout acheter en double. Tout ça pour un café.

Cinquième sceau : C'est quand on a plein de temps pour faire des tas de choses que l'on n'en trouve aucune, faute de pouvoir se décider.
"Tiens aujourd'hui, je suis en vacances; alors voyons voir ce que je pourrais faire. Écrire mon mémoire, faire la vaisselle, faire le ménage, enfin regarder le dernier film de Lars Von Trier, ranger mes papiers etc. Bon, mais avant de commencer je vais allumer un peu la TV et aller voir un peu ce qui se passe sur internet."
Et plusieurs heures plus tard, on se rend compte devant le Kéno que l'on n'a rien fait de la journée.

Sixième sceau : C'est d'ailleurs pendant les vacances que l'on veut sortir et faire plein de choses mais on est trop fatigué pour vraiment en profiter. A force de sortir tout le temps, on se dit que les vacances sont là pour se reposer alors que c'est l'occasion rêvée pour faire n'importe quoi. En plus, comme on passe son temps à dormir nous sommes de plus en plus fatigué et donc on n'ose s'éloigner de son lit de peur d'avoir une subite crise de narcolepsie.

Septième sceau : Avez-vous remarqué le glorieux matins que nous avons après une soirée trop arrosée ? On est réveillé et subissons un léger trouble de la tête et des voies digestives, mais on tient quand même le choc (surtout par habitude, me direz-vous). Et c'est là que nous vivons la pire des journées : petit doigt de pied éclaté contre un pied de table, café renversé, vous avez oubliez de mettre votre cravate, un homme du métro aime tousser amoureusement tout près de vous, et surtout un collègue vous propose un apéro sympa le soir même. Non vraiment l'art de la cuite devrait être un art martial.

vendredi 2 novembre 2012

Turn and face the strain.



Nous avons tous nos hobbies : se rouler nu dans les orties et les hauts-fourneaux, être bénévole dans des réunions libertines accessoirisées, certains collectionnent les timbres, d'autres aiment se frotter aux jeunes femmes dans le métro ( je vous conseille d'ailleurs la ligne 13 à ce sujet ), beaucoup aiment glander sur un canapé cocktail à la main, une autre certaine partie de la population pense qu'être au petits soins d'une copine instable et idiote est un hobby [voir le point sur les orties et le sado-masochisme, (ces derniers se retrouvent souvent dans les associations du genre "chasse à courre d'ex grognasse" un hobby comme un autre)] et enfin ceux qui ont pour hobby de se servir de leurs compagnes (ou compagnons ne soyons pas sexiste) comme repose-pied ou table basse.

Comme vous le savez, ici au blog des saveurs exotiques, c'est plutôt l'écriture qui remplit ce rôle. Une écriture de qualité variable, certes, mais une écriture qui a désormais le statut de sacerdoce. Mais si votre blog aux saveurs vanille et émail préféré n'est pas un hobby, c'est qu'il doit bien en avoir un autre.
La cuisine; voilà le vrai hobby qui se cache derrière ces lignes loukoumées ( en forme de loukoum ) et ses illustrations choux de Bruxellisées (suivre la même logique que pour 'loukoumées').

Il n'y a pas mieux que de cuisiner pour soi. On travaille à son rythme , on se détend et l'on mitonne selon ses goûts. Il n'y a pas un gros con de pique-assiette qui vient te critiquer en s'empiffrant comme une nymphomane des crêpes devant hardeur de Perros-Guirec; oserais-je dire comme dans un Dîner presque parfait?
En plus, en cuisinant on apprend plein de nouvelles choses. Que la cuisine à l'alcool c'est merveilleux, bien sûr, mais surtout ce que sont et comment on cuisine certains produits. Le gigot devient une partie anatomique d'un ovin et non plus l'espèce de masse graisseuse à peau d'orange que votre femme vous agite sous le nez chaque fois qu'elle vous fait un strip-tease sexy.

D'ailleurs, la cuisine se rapproche beaucoup de l'acte amoureux. On choisit sa viande suivant ses goûts en graisse ou en muscles. N'oubliez pas qu'il faut battre la viande pour l'attendrir...
Ensuite, on épluche son produit soit délicatement car il est tendre et fragile, soit on est pressé et on en arrache la moitié à grands coups d'économe.
Une fois tout cela fait, l'on peut le mettre sous la pression de la cocotte-minute ou bien dans un grand bain d'huile bouillante, histoire de bien dompter le légume et de l'entendre cuire. Mais vous pouvez également le faites cuire doucement dans un relaxant bain d'eau chaude ou dans un hammam vaporeux pour conserver toutes ses qualités.
Et enfin le temps de la dégustation est arrivé!
L'acte est toujours le même mais c'est là que les goûts de chacun deviennent importants. L'acte simple et cru, manger épicé, soigner la présentation, préférence pour les plats en sauce, un bon repas va toujours de paire avec un/des bon/s alcool/s, mélanger un peu tout les ingrédients, manger avec les doigts, manger pendant des heures, en garder pour le dîner ou les amis, réchauffer, etc.

Tout cela pour dire que la cuisine c'est comme le sexe, on connaît tous la recette de base mais honnêtement, il faut voir cela comme une inspiration.
Il n'y a rien de plus chiant que de respectez une recette à la lettre. Faire ci comme ça en telle quantité à tel moment.
Je fais comment si j'adore mes saucisses-purée avec beaucoup de sel et une cravache ?

jeudi 1 novembre 2012

Fraking killing me !


Cadeau du 1er Novembre, rien que pour vous les loulous. Car oui, il fait froid, il fait moche, tout est fermé ( mis à part les cimetières ) bref il faut bien se changer les idées et se réchauffer.
Alors comme modeste contribution je vous propose cela : New Politics : Yeah Yeah Yeah.

C'est toujours ça et puis dès demain, vous aurez le droit à un nouvel article tout en paillettes aussi chaud qu'un pot-au-feu et aussi réconfortant qu'une maîtresse jeune et dénudée au coin du feu dans une suite 4 étoiles.
Salucofagos muchachos !


mercredi 31 octobre 2012

Chapitre XXIV


Il n'y avait que le bruit des vagues.
Une brise iodée et le bruit des vagues.
La nuit était calme sur les côtes bretonnes; entre la lune et la mer, le château des Babus se tenait endormi en haut de son pic rocheux. Au sein de la nuit glacée, le manoir n'inspirait pas le refuge qu'il constitue; avec ses grands murs de granit et ses tourelles, il ressemblait surtout au château de Barbe Bleue cachant son funeste cabinet.
La bâtisse rappelait à Nicolas Brandebris tous ces films d'horreurs gothiques qu'il adorait regarder étant petit; mais il n'y avait ni brume, ni cris d'animaux, ni éclairs dans le ciel, juste le son de la mer.
Étant à-pic les château n'offrait pas beaucoup d'entrée discrète à nos amis. Il y avait sûrement une grotte souterraine quelques dizaines de mètres plus bas mais la houle et la côte déchiquetée rendaient toute idée de s'y rendre suicidaire.

Rikimaru et Nicolas devaient seulement observer et repérer les lieux Le Magistère les avait lourdement armé, mais comme leur avait confié Michele avec un clin d'œil 'c'est en cas d'auto-défense'. Mais pour s'auto-défendre, il faut bien se défendre de quelque chose; il faut bien provoquer le danger. Ils étaient surtout surarmés en amulettes, grigris et fers à cheval de tous genres.
Si il y avait bien de la magie derrière tout cela, nos deux héros priaient pour que le Magistère ait le bras long dans l'efficacité de la patte de lapin.

Le bâtiment, à l'image de ses pierres, ressemblait à une vieille personne assoupie ( voir morte ), seule une pâle lueur se dégageait d'une haute fenêtre d'une tourelle.
Sur un des murs, une de ces portes inutiles qui ne donnent que sur le vide à quelques mètres du sol. Le type même de la porte que l'on voit souvent alors que son utilité est plus que discutable.
A l'aide d'un grappin, d'un passe-partout et de quelques muscles pas trop rouillés, Nicolas Brandebris et Rikimaru pénétrèrent dans les château des Babus.
Dans l'obscurité, tout était calme. L'intérieur était semblable à l'idée que l'on se fait de l'intérieur de ce type de demeure bourgeoise : tapis et buffets dans les couloirs, grand escalier en chêne, trophées de chasse, portraits pendus aux murs au-dessus des lambris, bref un vrai château témoin.

Rien au premier étage, alors qu'ils descendaient à pas de loup le grand escalier un léger ronronnement commençait à se faire légèrement entendre.
Une porte entrouverte sous l'escalier cachait un second escalier de pierre, beaucoup plus étroit. Au bas de ses marches, une faible lumière bleutée émanant d'un grand cellier voûté.
En sons sein, une gigantesque machine faite de tubes, de verre, d'acier et de cuivre. Un liquide d'un bleu glacial et rayonnant parcourait ses multiples ramifications.
Nos deux héros allaient s'approcher de la chose pour mieux l'examiner quand des pas et des voix se firent entendre derrière eux.

A suivre.

lundi 29 octobre 2012

Love Masuka, kill Bazinga.



La série TV Dexter, c'est un peu le récit de l'adolescence.

Il y a une grande réflexion sur la mort des parents tout au long du script. Je ne veux pas faire mon Freud mais on avouera que même si nos géniteurs ne passent pas forcément de l'autre côté à cette période de notre vie, l'adolescence reste la période où l'on s'émancipe (cf : Psychologie de bazar et du boulevard Brune par M. Barratintin ). Le père comme model (dans le cas des hommes et de Dexter), l'image du père qui hante chaque pas vers l'âge adulte, le père que l'on a tué ( freudiennement ) mais que l'on cherche toujours du regard, ce père qui n'est plus là.

Il y a également la petite sœur du héros dont on subit tous les émois (enfin surtout les emmerdes). Elle est hystérique, passant des rires aux larmes pour un rien, le tout toujours accompagné de cris. Pour elle, la vie est injuste et ne parle que de ça ou du fait qu'elle n'a que des galères de mecs (ce qui est un peu la même chose). Bref, la petite sœur boulet qui passe son temps à criser alors que l'on a déjà dépassé ce stade.

On trouve des collègues potaches, quoique responsables mais toujours un peu tarés. Ça rappelle un peu l'ambiance des cours. On a tous eu à l'époque le copain aux blagues douteuses, l'érotomane qui confondait son sexe avec une banque de donnée de l'institut Pasteur, etc. Le lieu de travail de Dexter, c'est un peu notre bonne salle de cours sans les boulettes de papier et les graffitis au compa sur les tables.

Dexter étant un serial-killer, il doit savoir se plier aux règles de la société, de la conformité donc du paraître. Ce qui est un peu l'essence même du devenir adulte (dans la norme communément admise, bien sûr).

Grandir c'est aussi savoir construire une histoire avec quelqu'un, voir fonder une famille. Ais-je besoin de démontrer que ne pas vouloir s'investir dans une relation à 35 ans (même 28 au final ) n'est pas un signe de maturité ?

En grandissant on doit oublier ou assumer nos secrets, soit familiaux soit personnels issus de notre enfance. En devenant responsable et maître de notre propre vie, il faut savoir travailler sur ces faiblesses pour pouvoir profiter pleinement de cette nouvelle phase.

Donc il faut également savoir où se situer dans la société, dans une famille, dans un groupe d'amis, dans une famille, en ses congénères... C'est bien le problème majeur de Dexter et aussi celui de tout jeune adulte. Où vais-je, où cours-je et dans état j'erre ?

La quête de Dexter se trouve être la quête de chacun pour devenir adulte. Bon pas de spoil (maman, un spoil c'est dévoiler un moment clef) mais on apprend dès le premier épisode que Dexter n'a jamais eu réellement d'enfance et d'adolescence; il est donc peut-être normal qu'il fasse sa crise d'ado à 35 ans.