mercredi 31 octobre 2012

Chapitre XXIV


Il n'y avait que le bruit des vagues.
Une brise iodée et le bruit des vagues.
La nuit était calme sur les côtes bretonnes; entre la lune et la mer, le château des Babus se tenait endormi en haut de son pic rocheux. Au sein de la nuit glacée, le manoir n'inspirait pas le refuge qu'il constitue; avec ses grands murs de granit et ses tourelles, il ressemblait surtout au château de Barbe Bleue cachant son funeste cabinet.
La bâtisse rappelait à Nicolas Brandebris tous ces films d'horreurs gothiques qu'il adorait regarder étant petit; mais il n'y avait ni brume, ni cris d'animaux, ni éclairs dans le ciel, juste le son de la mer.
Étant à-pic les château n'offrait pas beaucoup d'entrée discrète à nos amis. Il y avait sûrement une grotte souterraine quelques dizaines de mètres plus bas mais la houle et la côte déchiquetée rendaient toute idée de s'y rendre suicidaire.

Rikimaru et Nicolas devaient seulement observer et repérer les lieux Le Magistère les avait lourdement armé, mais comme leur avait confié Michele avec un clin d'œil 'c'est en cas d'auto-défense'. Mais pour s'auto-défendre, il faut bien se défendre de quelque chose; il faut bien provoquer le danger. Ils étaient surtout surarmés en amulettes, grigris et fers à cheval de tous genres.
Si il y avait bien de la magie derrière tout cela, nos deux héros priaient pour que le Magistère ait le bras long dans l'efficacité de la patte de lapin.

Le bâtiment, à l'image de ses pierres, ressemblait à une vieille personne assoupie ( voir morte ), seule une pâle lueur se dégageait d'une haute fenêtre d'une tourelle.
Sur un des murs, une de ces portes inutiles qui ne donnent que sur le vide à quelques mètres du sol. Le type même de la porte que l'on voit souvent alors que son utilité est plus que discutable.
A l'aide d'un grappin, d'un passe-partout et de quelques muscles pas trop rouillés, Nicolas Brandebris et Rikimaru pénétrèrent dans les château des Babus.
Dans l'obscurité, tout était calme. L'intérieur était semblable à l'idée que l'on se fait de l'intérieur de ce type de demeure bourgeoise : tapis et buffets dans les couloirs, grand escalier en chêne, trophées de chasse, portraits pendus aux murs au-dessus des lambris, bref un vrai château témoin.

Rien au premier étage, alors qu'ils descendaient à pas de loup le grand escalier un léger ronronnement commençait à se faire légèrement entendre.
Une porte entrouverte sous l'escalier cachait un second escalier de pierre, beaucoup plus étroit. Au bas de ses marches, une faible lumière bleutée émanant d'un grand cellier voûté.
En sons sein, une gigantesque machine faite de tubes, de verre, d'acier et de cuivre. Un liquide d'un bleu glacial et rayonnant parcourait ses multiples ramifications.
Nos deux héros allaient s'approcher de la chose pour mieux l'examiner quand des pas et des voix se firent entendre derrière eux.

A suivre.

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