samedi 18 février 2012

Jack Médecin, chapitre 3


Quand on ne sait où aller, on suit sa logique ou ses habitudes. Jack Médecin, lui, suivit les paroles de son ami Éric Hamster, et se retrouva ainsi sur un tournage porno.
Éric avait disparu mais son associé, Jojo la pompe, continuait tout de même le tournage, afin de pouvoir sortir le film pour le festival de Morteau.
Le tournage de "Le placard a une grosse tringle" avait lieu dans la villa du musicien Oulan, batteur d'un célèbre groupe de rock. Une belle villa de style art nouveau sur la côte normande baignée entre la lumière du soleil et le reflet saphir de la mer.

Une villa avec de grandes baies vitrées travaillées, une décoration orientale et discrète et deux jeunes personnes en train de grogner et de copuler sauvagement sur une table en malachite.
Malgré des positions qui éveillèrent beaucoup l'intérêt de Jack, ce dernier monta assez vite sur le balcon pour attendre les hommes qu'Eric y avait vu fumer.
Effectivement, après la scène dite 'de la hussarde', deux techniciens - Al Badin et Jean Guitoune - vinrent faire une pause nicotine sur le balcon. Les deux zozos allèrent discuter de quelque chose ayant lieu "ce soir" mais quand ils virent Jack ils se turent aussitôt et leurs visages se ferma immédiatement.
Jack avait l'habitude d'être évité à cause de son faciès spiritueux, mais se faire virer d'un endroit où il y a du sexe anal parce que deux techniciens ont discrètement parlé au réalisateur, il y avait de quoi se dire que quelque chose était louche.

Ainsi, Jack suivit Guitoune et Badin dès leur départ de la villa.
Après deux, trois kilomètres à pied dans la nuit brumeuse, l'accessoiriste et le perchiste entrèrent dans Yport.
La ville n'était qu'un amas trouble de ruelles peu éclairées, aux pierres anciennes et imposantes. Jack eut du mal à les suivre à travers l'épais brouillard. Il n'y avait personne dans les rues mais les lumières luisaient différemment à chaque mètres comme si mille ombres s'affairaient dans la brume. Quelques sons, comme celui du reflux, des chats errants ou des semelles sur le pavé humide, se diffusaient tout comme la lumière: ils résonnaient mais semblaient étouffés.
Il perdit leur trace au bout de quelques minutes, heureusement qu'une taverne se trouvait non loin de lui.
Alors que Jack ouvrit la porte une vague de chaleur, de relent d'alcool et de fumée de cigarette vint se déposer violemment contre son visage; tout comme la chaise qui s'éclata contre le mur à seulement quelques centimètres de son visage.

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