lundi 2 août 2010

Chapitre VI


Ainsi, le pan de boiserie cachait bien quelque chose. Un tunnel d'un bon mètre de diamètre était creusé dans le mur. Étrangement, il ne débouchait pas sur la pièce voisine malgré sa longueur; il semblait doucement s'enfoncer dans les entrailles du château. Nicolas sy' risqua avec précautions.
Lui qui était quelque peu claustrophobe, lui qui n'avait jamais aimé les films avec des passages secrets mais lui qui ferait tout pour sauver sa femme.
Le tunnel devait faire quelques dizaines de mètres de long et le tout en pente. Il ressemblait beaucoup au tunnel du lapin blanc dans Alice; sauf que notre héros n'avait rien d'une nymphette en socquettes faisant triquer les vieux profs de math d'Oxford. Nicolas réussi à faire le chemin sans se servir de son menton et de son buste comme moyen de locomotion.
Au bout, il y avait une grande pièce creusée à même la roche; de cette pièce partaient cinq petits couloirs menant à d'autres pièces plus ou moins délabrées. Dans chacune de ces pièces brûlaient des torches; leurs longs manches en plastique bariolés faisaient croire qu'elles étaient faites à partir de balais serpillières de fabrication péruviennes.
Nicolas se dirigea vers une de ces pièces à l'aveuglette. Il n'y avait rien dans celle-ci, si ce n'était une grosse couche de poussière et un tas de gravats qui faisait penser aux pires caves à tournante.
Ne sachant que faire frappa dans une pierre des gravats, qui vint ricocher contre le mur. Ce mur avait dû être construit par Pépito le maçon portugais alcoolique manchot, car avant même que la pierre ne retombe sur le sol, une bonne partie de ce mur s'écroula.
Notre héros se dit qu'entre le temps et les tâcherons de maçons, tout cet endroit allait s'écrouler au prochain éternuement. Mais c'est alors que Nicolas remarqua un filet de lumière dévoilé par l'éboulement, ainsi qu'un murmure raisonnant désormais dans toutes la pièces.
En s'approchant, il vit que le faisceau lumineux provenait d'une fissure dans la roche située à un peu moins d'un mètre de haut.
C'est en regardant à travers, à quatre pattes, que notre intrépide destructeur de murs portugaignols plongea encore plus loin dans le mystère et l'aventure façon "se balader à poil au Cap d'Agde sans se faire toucher".
Derrière la pierraille, il distinguait une grande salle voûtée avec à son extrémité un cours d'eau. Originellement, cela devait être une grotte car des stalagmites subsistaient ici et là.
Le murmure de tout à l'heure venait du fait que une bonne trentaine de personnes se tenaient dans cette même salle, devant un autel où un homme était ligoté et ne semblait pas apprécier cette situation vu qu'il beuglait comme une femme devant un homme qui ne veut pas lui payer le restaurant.

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