dimanche 9 septembre 2012

Fuyez !



476 : chute de l'empire romain.
En 1348, il y eu la grande peste.
30 Janvier 1933 : Arrivée au pouvoir d'Hitler.
En 2011, il y eu Au bistro du coin.

Non, ce n'est pas le récit de ma dernière soirée, ni même le nom d'un groupe de jeunes qui pensent faire rêver les foules avec leur look année 30.
Et non, Au bistro du coin est un film, Mesdames et Messieurs. Enfin, c'est le nom que l'on peut lui accorder tellement  cette chose est inconnue et indescriptible.
J'apprécie les navets cinématographiques, l'astrophysique et la linguistique mais tous ces hobbies ne m'ont pas préparé à cette terrible séance cinéma du samedi 8 Septembre 2012.

Suite à la mort d'un SDF local, les commerçants d'un quartier ( enfin plus précisément d'une ou deux rues ) organisent un spectacle caritatif contre la misère.
Jusque là tout va bien, sauf que ce bout de pelloche d'une heure trente n'est qu'une succession de scènes censées être drôles mais qui reste seulement une succession de scènes.
Car oui, il s'agit en fait d'une succession de dialogues ou monologues tout à fait affligeants; le niveau est tellement élevé que ces derniers ne suscitent aucune émotion, même la pitié ou l'affliction sont au loin.
Il ne s'agit pas d'une cascade de gags visuels ou de mauvais calembours, en fait il s'agit de rien. C'est le vide intersidéral de l'humour et de la fiction, un peu comme si l'on nous montrait ceci :
Une femme entre dans une boucherie.
- Bonjour, Madame, que puis-je pour vous ?
- Bonjour, je voudrais deux gros steaks et quatre saucisses, s'il vous plaît.

Si l'on veut sauver quelque chose, il faut savoir que les comédiens sont plutôt bons, ce n'est pas magnifique mais c'est toujours ça que l'on ne peut pas trop critiquer.
D'ailleurs, c'est quasiment un florilège de la comédie française section café-théâtre que l'on retrouve ( Fred Testot, Guy Lecluyse, Arnaud Tsamère, Bruno Solo et tout plein d'autres ).
Le problème vient surtout que l'on ne voit la plupart des personnages que lors d'une scène ou deux; du coup, on s'attache à aucun d'eux et en plus on a surtout l'impression que l'on voit une succession de gugus ayant que peu de rapports avec l'histoire venus faire un coucou à leurs amis ( la scène de Ramzy est particulièrement révélatrice dans le genre ).

On peut apercevoir sous cette heure et demie de torture la volonté de coller à la vie quotidienne d'un quartier, mais quand il ne se passe rien et que l'on oscille entre le néant et des personnages trop caricaturaux pour être réels, on s'ennuie sévère.
Plus belle la vie à ses débuts avait tenté le même pari, et bien au bout d'un an ils ont arrêter et sortis les histoires de coucheries, de surnaturelle et compagnie. CQFD.
Donc c'est un peu comme regarder une famille que l'on ne connaît pas filmée en train de déjeuner un dimanche midi avant de prendre le café devant la TV.

N'étant pas d'un nature méchante, je ne jette pas la pierre à ceux qui ont participé à la réalisation de ce film, mais sachez que vous le regarderez à vos risques et périls, sauf si vous habitez à Montrouge car cela vous rappellera votre triste quotidien.

PS : Je note toutefois une phrase prononcée par François Berléand, en libraire aimant boire un petit coup, à son fils idiot et mauvais acteur : "Tu peux lui dire merci à cette bouteille, parce que c'est grâce à l'euphorie éphémère qu'elle me procure que je ne te casses pas ta guitare sur la tête. Allez, va faire un tour et reviens quand ton cerveau sera fini. "

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