mercredi 4 janvier 2012

Chapitre XVIII


Le vent porta les talismans au-dessus de la Seine et par delà les avenues endormies. Se frayant un chemin entre les immeubles et les boulevards, il porta les morceaux de papier jusqu'à ce que la colline l'arrête.
Nicolas et Brutus galopaient à bride abattue à travers le mouroir que l'on nomme le XIIe arrondissement de Paris.
Tout allait pour le mieux jusqu'à l'hôpital Saint-Antoine. En fait, il commençait à y avoir du monde dans les rues. Enfin du monde... Quelques personnes. De plus, ces personnes faisaient honneur à l'arrondissement en allant à deux à l'heure.
Mais ce ne fut qu'arrivés au Père Lachaise qu'ils découvrirent l'horrible vérité: les personnes aperçues sur la route n'étaient pas des gens du quartier, mais des zombies!

Bon, techniquement du XXe arrondissement (Père Lachaise oblige) mais la ressemblance est frappante: en fait, ce sont des habitants du XIIe, mais avec un statut officiel de personnes décédées.
Tous ces amas de chairs en décomposition avançaient péniblement à la recherche de fluides chauds et vivants. Même les corps qui n'avaient plus que quelques lambeaux de tissus et d'articulations calcifiées déambulaient à la recherche de quelque chose.
Petit à petit, nos deux héros voyaient de plus en plus de scènes d'horreurs, heureusement que les pauvres badauds présents dans le quartier (on les appelle "les paumés" en général) jonchaient déjà les rues de leurs membres arrachés et éparpillés.

Les zombies, à l'intérieur du cimetière, semblaient converger vers un point précis.
Au centre d'un amas de zombie, dont beaucoup (plus ou moins entiers) en jaillissaient, se trouvait Rikimaru, qui avec ses deux sabres découpait tout ce qui s'approchait de lui.
Alors qu'un peu plus loin l'architecte disparaissait sous la sépulture d'Oscar Wilde, Nicolas décida d'aider son ami koala en fonçant au milieu de tout ce ramassis d'has-been de la vie avec Brutus, son ami lion de Belfort.
Et le tout à grands coups de lattes, ma bonne dame!

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