jeudi 11 août 2011

Chapitre XV


La voiture des Zébus du clair de lune, avec à son bord la prêtresse de la secte et l'homme en noir, démarra en trombe. Nicolas et Rikimaru se retrouvèrent donc seuls face à un lion de Belfort vivant et à l'air assez peu commode, ainsi que face à une émeute de chinois, tout aussi énervés.
Le brave Brutus (oui, tout le monde rêve secrètement du fait que le lion de Belfort s'appelle Brutus!) s'élança vers nos compagnons, après avoir couru à toute vitesse sur quelques mètres, tel un étudiant fuyant un CRS.
Tout comme le beau et majestueux (et fainéant!) félin dont il est issu, Brutus sembla planer dans les airs pollués de la capitale. Les seules traces de ces quelques tonnes de cuivre martelé furent les deux énormes trous d'obus laissés par ses pattes antérieures dans le pavé de grès.
La réception du jeté fit trembler les immeubles bourgeois endormis. Le nanti bougonna, l'ouvrier s'appliqua à ne pas renverser son café, la libertine effila son bas qu'elle remettait et nos deux compères se jetèrent sur le trottoir.
Mais alors que Nicolas tomba, tête la première, contre une borne vélib'. Rikimaru réussi à retomber sur ses Jambes/pattes (cela reste un koala anthropomorphe), mais ne pu porter secours à son compagnon. Mis à mal par les activités sportives de Brutus, le sol se déroba sous ses pieds/pattes et, tout comme Don Giovanni fini à la fin du second acte, Rikimaru fut happé dans les catacombes dans un maelström de gravats, de poussière et d'ossements.
Alors qu'un mécontent cria 'Vos gueules, putain!' du haut de son balcon, Brutus se tourna doucement vers Nicolas, inanimé sur le trottoir mal éclairé. Il s'approcha de lui à pas de loup mais, alors qu'il avançait son museau pour renifler le corps de Nicolas, un rouleau de printemps vint lui exploser à la gueule (non, ce n'est pas grossier; c'est un lion)!
Un groupe d'une bonne vingtaine de chinois se dirigeait vers Brutus alors que des centaines d'autres continuaient leur avancée vers Montparnasse.
"Manger, gros minou! Menu 42!!!"
Les asiatiques fondirent sur le lion, nems à la main.
Brutus avait beau se débattre à coups de pattes et de mâchoire, il était assailli de toutes parts. les débris de nems et de rouleaux de printemps s'accumulaient sur la bête.
C'est alors que Nicolas rouvrit les yeux.

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