samedi 4 juin 2011

Nan' shitandayô, yarô?!

Comme hier, c'était mon anniversaire et que Kitano m'accompagne depuis un peu moins de quinze ans (oui, je sais; ça sonne un peu fanatique, mais que voulez-vous!) et bien voici un bel article sur son dernier film.
Après sa trilogie introspective (j'en parlerai peut être plus tard, mais ces films restent assez difficiles pour les non-kitaniens), voici Outrage!
Alors le décor: un capo yakuza qui en prison s'est fait copain avec un capo d'un autre clan. Problème: le parrain du clan ne voit pas ça d'un très bon oeil, et il compte aussi régler lui-même de manière officieuse les futures questions concernant son autorité et sa succession.
Ainsi, un véritable jeu de massacre et de fourberie s'opère au sein du clan qui, comme tous bons yakuza, vantent honneur et respect.
Bref, on y retrouve les sujets phares de tous bons films de mafieux: la confrontation entre honneur et la vie de gangster, qui n'a qu'une place relative pour cette notion.
Il faut avouer que sur ce sujet Kitano n'invente rien; rien que pour le cinéma japonais Fukasaku a tout fait dans les années 70.
Là, où Kitano se démarque s'est que pour un film de mafieux, il n'est pas question d'argent: c'est brut de décoffrage; ils se tuent entre eux par pure lutte de pouvoir et lâcheté. Car oui, personne ne tue directement, du coup les plus hauts placés qui manipulent chacun sont les plus lâche. Diviser pour mieux régner.
Un film un peu sadique? Pas vraiment; il n'est certainement pas fait pour les âmes sensibles mais, bizarrement, dès que la violence n'est plus un motif de bouffonnerie (comme chez Tarantino ou Rodriguez, par exemple) cette violence devient outrancière.
Outrage reste très Kitanéen, car le film est complètement nihiliste. Il n'y a pas de sentiments dans celui-là: les rapports d'amitié sont totalement annihilés et absorbés par la hiérarchie; l'amour, on n'en parle même pas!
Peu de musique, peu d'artifice et peu de couleurs; le film est froid comme le canon d'un revolver.

Aucun commentaire: