dimanche 3 mars 2013
OK, PIN OK.
Il est des hommes qui ont pour victoire quotidienne la prise audacieuse, l'arrachage, que dis-je, le rapt d'un strapontin.
Je ne parle pas d'une place dans le carré de fauteuils VIP gracieusement offert par le service technique de la RATP ( oui, c'est places qui font chier les voyageurs debout car cela prend trop de place; ceux assis également d'ailleurs, car voilà la galère pour en sortir ). Ces places sont bien trop monarchiques et surtout bien trop éloignées des portes de la rame.
Non, non, je parle bien du strapontin; ce petit bout de plastique articulé qui fait mal aux fesses et produit un bruit désagréable et soudain en se rabattant.
Ainsi, ce genre d'homme qui de son trône pliable se réjouit de sa victoire toute relative. Il te fixe avec toute l'assurance du vainqueur miséreux. A la manière du mec tenant sa bouteille de jus d'orange et ses trois pépitos esquissant un sourire vaniteux pour souligner que sa ligne d'attente à la caisse du supermarché va plus vite que la votre.
Facilement, repérable dans les lignes de métro parisien c'est aussi le genre d'hargneux qui seront les derniers à se résigner à l'abandon de leurs places fortes en cas de forte affluence; si abandon il y a, avec ce genre de médiocre on n'est jamais à l'abri d'une surprise.
D'ailleurs, c'est un peu ça leur vie : une somme de petites victoires insignifiantes pour égayer, voir justifier leur existence terne et ainsi repousser l'échéance d'un excès de pensées suicidaires.
Mais ne soyons pas méchants, ni pessimistes, chers amis. Imaginez dans un futur proche, une guerre sans pitié opposant dans les rames du métro parisiens poussettes et siphonnés du strapontin au terme de laquelle les deux mourront dans d'atroces souffrances.
Ah, quelles douces images emplissent mon cœur...
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