lundi 12 août 2013

Chapitre XXVIII


Derrière la vitre, au loin, il y avait la Terre. Une petite boule bleue et blanche perdue au milieu de l'immensité.
Nicolas était bien sûr sous le choc mais la beauté qui s'offrait à ses yeux et l'habitude d'avoir vu des photos d'expéditions lunaires avaient tué toute idée de panique.
Tout était calme; il y a avait un léger déplacement, un mouvement continu mais d'une infini douceur. Et ce noir... Tout ce noir profond, tout ce vide qui paraît si vivant avec ses points scintillants.
Mais le temps n'était pas à la rêverie, Nicolas entendit un bruit provenant du fond du couloir. Quelqu'un ou quelque chose arrivait. Il se précipita vers le côté opposé et sans hésiter une seconde ouvrit la première porte qui s'offrit à lui.
Passée cette dernière,, il se retrouva dans un minuscule corridor fermé au bout par un rideau de velours vermillon. Nicolas longea la commode ancienne qui en était le seul élément décoratif et écarta la toile pourpre.
Il découvrit un salle ronde composée presque uniquement de rayonnages. Au milieu de cette bibliothèque circulaire se trouvait une grande table surmontée d'un lustre suspendu à une coupole décorée de motifs célestes.
Un homme en vêtements de lin était plongé dans un des livres qui recouvraient la table.
Il ne fallut pas attendre longtemps pour que l'étudiant relève la tête en direction de notre héros.

- Bonjour frère, c'est toi qui vient pour effectuer le rite de Fragor ? dit l'homme en souriant.
Nicolas resta sans voix. Il était fait. Comment pouvait-il justifier sa présence et surtout sa totale ignorance du lieu et du reste ?  Se faire passer pour muet ne lui semblait pas être la meilleure solution.
Mais le lecteur n'attendit pas :

-Ah, t'es nouveau, non ?
Nicolas balbutia un 'oui'.
- Je viens juste d'arriver et ... rajouta-t-il
- T'inquiète, on a tous été comme toi. Tu es arrivé avec la dernière livraison d'âme ?
- La livraison d'âmes ?

L'homme le regarde un peu interloqué mais reprit très vite son sourire.
-Ah oui, t'es vraiment un oisillon tombé du nid, toi. Tu dois vraiment avoir une sacrée aura magique pour qu'on te fasse venir sans formation. Mais ne t'inquiète pas, je vais déjà te briefer un peu. Au fait, moi, c'est Till.


Till s'avança et lui offrit sa main; Nicolas la pris et la lui serra d'une poigne plus assurée qu'il ne l'avait espérée.
- Nicolas.
- Enchanté. Je t'en prie, assieds-toi. J'ai beaucoup à t'apprendre, et comme tu peux le voir tu ne pouvais pas tomber mieux car je suis le bibliothécaire de ce monde.

Nicolas Brandebris prit place autour de la grande table en bois massif. Il se contenait mais son cœur battait à la chamade. En plus d'être prisonnier au cœur du mal, il allait enfin savoir d'où partait tout cela. Pourquoi son cauchemar avait commencé; il allait enfin savoir toute la vérité, ou en tous cas son fond.
Et comment ça : "de ce monde" ? Ça veut dire qu'il y en avait d'autres... Il y en aurait combien comme ça ?

- Bon, Nicolas. Je ne sais pas si on te l'a dit mais nous avons tous une aura magique. Pour faire simple, je dirais que ces gens-là font partie d'une grande famille mais comme dans toute famille chaque individu a son caractère et ces petites histoires et affections. Jusque là, tu me suis ?
- Oui, si j'ai bien compris nous sommes un de ces individus dans cette famille ?
- Tout à fait. Bien qu'ayant les mêmes pouvoirs que les autres, nous, Zébus, n'avons pas les mêmes vues que d'autres, notamment à cause de notre plan de migration des mondes.

Nicolas fronça les sourcils avant de demander :
- Le plan de migration des mondes ?
- Oui, c'est pour cela que l'on a besoin des âmes pures : pour organiser l'exode.

Alors que Till allait continuer, une alarme retentit dans les salles et les couloirs. Ce dernier se leva d'un bond et ordonna à Nicolas de se cacher sous la table. A peine, ceci fait, Till alla vers la porte donnant sur le couloir.
Accroupi vers l'arrière de la table, Nicolas pu voir le bibliothécaire parler à quelqu'un dans le couloir. Il faisait non de la tête et continuait de discuter. Il semblait répondre plus que de discuter. L'alarme retentissait toujours.
Soudain, Nicolas si figea de peur. Son cœur semblait s'être arrêté et une vague de froid s'était mise à parcourir ses vaisseaux : Till avait tourné la tête et regardait vers la table. Son sourire avait disparu.

(A suivre)

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