dimanche 28 juillet 2013
Vespérune.
Il n'y avait plus personne, il n'y avait plus rien. Paris n'était plus qu'une coquille vide.
Oubliée de l'Histoire et des hommes, la ville ne maternait plus que quelques ombres.
Deux surtout se faufilaient entre les immeubles vieillissant, gagnés par la vigne-vierge et les arbres. Ils étaient les derniers habitants de la capitale perdue.
Ils s'étaient aménagés une partie de la ville. Une partie où désormais les façades haussmaniennes ne sont plus que des panneaux de théâtres.
Des vérins et des systèmes de roulement faisaient doucement glisser les pans laissant libre le passage vers des cours intérieures luxuriantes. Toutes étaient différentes : certaines formaient un riad, d'autres abritaient transats, tables et barbecue et d'autres encore n'étaient que de grands jardins fleuris.
Tout autour de ces jardins, chacune des pièces donnant sur la cour avait sa propre particularité. Une pièce pour les consoles, une autre pour regarder des séries, une pour faire la sieste, une autre pour lire etc.Beaucoup restaient libres pour les mais et la famille.
A l'intérieur, il n'y avait pas de systèmes de vérins ou de poulies, simplement les matériaux bruts des demeures. Ce n'est qu'à l'intérieur des pièces que les formes et les couleurs reprenaient leurs droits. Tout comme chacune avait une utilité, chacune possédait son propre décor, ses propres teintes, sa propres personnalité.
Toute cette partie secrète de la ville délaissée n'étaient qu'une invitation au voyage. Voyages aux destinations changeantes selon les saisons, selon les jours, selon les cœurs.
Autour des ces immeubles un immense jardin se faufilaient entre les arbres avant de rejoindre la plage.
Une grande étendue de sable blanc recouvrant Paris. Les vagues venaient lécher les grains opalins jour et nuit, berçant les oreilles de ceux qui avaient délaissé le chant des oiseaux pour un peu d'azur.
Ils y avaient même construit une petite jetée afin de rêvasser au plus proche de l'eau, seuls au milieu de l'horizon.
Face à l'horizon, face à la foule, face aux épreuves, ils ne sauraient être seuls. Tout s'efface en dehors de leurs yeux tournés l'un vers l'autre. Leur petit Paris n'est que l'écrin de ces regards.
Comme les façades coulissantes, il y a autre chose derrière, quelque chose de plus important et de plus profond que le reste.
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