mercredi 3 juillet 2013

Siegfried (3/3)


Il fait sombre, il fait humide, il y a des arbres et des buissons partout, nous nous trouvons dans la forêt, la vraie.
Pas le genre forêt magique avec route de briques jaunes et étudiants sous-payés déguisés en Mickey mais plutôt celle où se terre la vilaine sorcière de Blanche-Neige (ou Michel Fourniret pour les plus grands).
Bref, dans ce lieu des plus chatoyant, Odin le vieux clochard gâteux traîne et rencontre Alberich, le vieil obsédé de la bijouterie et des jolis fessiers.
Entre pervers, ils s'entendent plutôt bien et discutent joyeusement de pognon facile et de petites pépées. Mais en gros, les deux surveillent d'un œil - surtout Odin - l'antre de Fafner le dragon, qui même n'étant pas maquereau possède quand même l'anneau et tout l'or convoités. Un pervers devant une maison close, c'est normal, deux qui font le pied de grue devant c'est forcément qu'il y a les soldes ou une tombola.
Leur intelligence étant limitée à leurs organes reproducteurs externes et à leurs comptes en banque, les deux se disent : "le jeune idiot va nous débarrasser du dragon qui fait office de videur et on n'aura plus qu'a se gaver" et s'en vont, histoire de repérer le bois. L'histoire ne précise pas s'il s'agit d'un bois à l'ouest de Paris, renommé pour ses activités nocturnes et extra-scolaires.

D'ailleurs, voici qu'arrive notre Siegfried national, toujours aussi simplet et sous drogues. Mime, le Machiavel des Franprix lui refait le coup du "pas cher, pas cher. Dragon très bon pour héros. Menu 42, toi aimer ça" et se casse comme un fonctionnaire devant une pendule indiquant 16h30.
Le jeune, sans prise électrique ou USB, s'emmerde et essaye de s'occuper sans pouvoir allumer sa PSP. Toujours sous l'influence de sa dernière livraison de "produits naturels", Siegfried commence à discuter avec un oiseau...
Il essaye même de parler avec ce dernier en jouant du flutiau. Il faut écouter l'opéra pour voir que son oreille musicale et aussi aiguisée que le ciseau de son dernier coiffeur.
Héritier d'une famille d'hommes doux, délicats et poètes (cf épisodes précédents), le jeune finit par parler à l'oiseau en soufflant comme un bouc dans son cor de chasse (au moins, ça ressemble déjà plus à quelque chose musicalement, bien que l'instrument trahisse son côté fleur bleue ).
L'oiseau étant tout de même un animal à la con, ce dernier ne répond pas; alors que le dragon, animal également fin et délicat, débarque suite à cette sérénade. Il faut dire que le bestiau semble à chaque intervention sortir de sa sieste, alors bon il faut voir qu'il arrive mollo le pépère.

Fafner le dragon est un peu le papa du coin, du coup ça donne à peu près ça :
"- Qu'est-ce qui se passe dans la maison ? C'est quoi ce bordel ?
-Vas-y, man, fais pas chier, t'as failli renverser ma 8.6 !
-Je vais t'apprendre les bonnes manières, espèce de sale petit gauchiste!
-Attention, je suis un ouf malade, moi ! En plus, je suis consanguin et avec tout ce que je m'envoie dans les veines t'es pas à l'abri d'une MST !"


Le combat commence et heureusement nous ne sommes pas dans un épisode de Dragon Ball Z donc Siegfried tue assez vite la grosse bestiole à écailles, testeur chez Épéda.
Avant de mourir, Fafner lui fait le récit de son histoire, comme si le jeune rasta en avait quelque chose à carrer. Il lui dit au passage qu'il y a dans le trésor un heaume magique, tout plein d'or et surtout la super bague de la mort que même Sauron il est trop ouf de pas l'avoir.
Mais bien sûr, drogue-man prend l'anneau et le heaume sans savoir pourquoi (il le dit lui-même) et se casse en laissant le reste derrière. Ne pas être capitaliste ( ou vénale pour les femmes) est une chose, mais ne pas écouter un brock de ce que l'on vous dit et avoir de l'eau tiède entre les oreilles en est une autre.
C'est à ce moment que surgit Mime, l'oumpa-loumpa homme de ménage, qui essaye de lui faire boire sa potion empoisonnée de la façon la plus lourde possible, histoire d'être discret.
Siegfried n'ayant ni fait ses classes de chevaliers, ni l'école hôtelière, s'est auparavant coupé avec sa lame pleine de sang de dragon - niveau MST, c'est cadeau. Ainsi, il entend ce que Mime pense et non ce que Mime dit; tout comme Mel Gibson dans un certain film de merde.
La trahison est découverte et Siegfried, fidèle à sa famille d'artistes, l'exécute direct comme une vache à l'abattoir McDo.
Mais ce n'est pas tout, désormais il comprend le langage de l'oiseau (oui, le cuicui relou de tout à l'heure, mais au moins il n'a plus à souffler dans son flutiau dégueu ou son didgeridoo des alpages pour lui répondre). Ce dernier excite ses jeunes hormones en lui disant que la plus belle femme du monde est endormie un peu plus haut sur un rocher. N'écoutant que la tension dans son pantalon et l'appel d'un viol facile, notre héros se précipite vers le dit caillou.

Mais voilà que son grand-père, le vieux Wotan, vient le féliciter (on ne sait pas trop pourquoi d'ailleurs). Le jeune s'en moque et lui fait remarquer ses rides et son manque de swag. Wotan étant ce qu'il est, il s'énerve quelque peu et tente de tuer sa progéniture. Les rhumatismes aidant, Siegfried feinte le roi de l'intelligence de pochette surprise et brise sa lance sacrée. Wotan commence à pleurnicher en position du fœtus, il commence à comprendre que toute sa vie il a fait n'importe quoi. Siegfried en jeune puceau fier et pressé le laisse dans le fossé et continue sa route.
Quelques minutes plus tard, il délivre Brünnhilde de son sommeil Prozac. Elle est un peu étourdie - en même temps, on l'est tous quand on trouve un pervers priapique au bout de son lit dès le réveil- mais se laisse plutôt charmer par le jeune homme qui lui dit des "bonjour, Madame" et tous plein de mots doux qui vont fort bien avec sa délicatesse naturelle et familiale.
Et ainsi, commence l'histoire d'amour entre la keupon et le jeune hippy, mais lequel des deux va déclarer aimer prendre son petit-déjeuner tout seul ?


A très vitre pour la suite et dernier opéra de la Saga : Le crépuscule des dieux. Sachant que Siegfried est la parenthèse gaudriole dans tout ce joli tintouin. Youhou !

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