dimanche 14 avril 2013

Tu l'as vu, tu ne l'as pas eu.


On voit fleurir de plus en plus sur la toile, et en particuliers sur les réseaux sociaux - pour ne pas dire le réseau social - les spotted.
Ce truc où chacun y va de son petit mot parce que ses hormones ont flashé sur la bonasse du coin.
On dit souvent que le hommes ont une bite a la place du cerveau - personnellement c'est faux, ma moelle épinière s'est malencontreusement reliée à mon appendice génital à la naissance, suite à un claquement de fesses trop brutal de la part de la sage-femme - mais cela semble être vrai car bizarrement les post sont rédigés à 90% par des hommes.

Cela semble faire rêver les foules de penser croiser l'amour de sa vie au détour d'une rame de métro, entre deux musiciens Péruviens. L'aventure est au coin de la rue, mais c'est dur d'être Michel Strogoff à Vélizy-Villacoublay.
En fat, il y a très peu de chances de revoir la personne, surtout si tu ne fais que de l'observer comme un pervers et ne va pas l'aborder.
Tout d'abord, parce que dire "tu étais dans le train de 16h50, tu étais brune et bonne" n'est pas vraiment la fine fleur de l'art descriptif. Et surtout parce que la plupart des gens ne regardent pas ce genre de pages sérieusement. D'ailleurs, cela va bien avec l'esprit des messages qui jouent souvent la dérision, la verve ringarde et le romantique éventé.
Voyons surtout que lire "j'ai pas arrêté de te mater; je ne pouvais plus m'arrêter. Tu m'as rendu fou, je veux passer ma vie avec toi" cela fait légèrement flipper. On ne risque pas de choper grand chose.

En fait, c'est la version moderne du collégien "tu veux sortir avec moi ?", vous savez la phrase que tout le monde disait mais qui ne marchait jamais - sauf peut être pour les play-boy du bahut.
Et bien en fait ici on fait exactement le même chose mais avec la sécurité de l'anonymat.
C'est donc la version adolescente - il faut reconnaître que passé 23 ans tu ne vas pas aller mettre de message spotted - de la lettre d'amour anonyme que, timidement, tu glissais dans l'agenda de ton amoureu/x/se secrèt/e à l'abris des regards pendant la récrée.
Avant il y avait Guy Debord et La société du spectacle, désormais il y a la société de l'ennui qui déborde...

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