vendredi 19 avril 2013

Chapitre XXIII : Pandi panda pandouille niquedouille.


Sur le pont, l'air était doux. Une légère brise déposait des cristaux d'eau de mer sur le visage de Jack. Il était seul dehors à regarder s'éloigner cette terre qui était devenue sienne.
Il n'y avait plus rien pour lui là-bas désormais. Des souvenirs, une maison vide, tout un carton de Froufrou magazine... Il y avait également tout une armée de fonctionnaires de l'immigration, de la criminelle et de la protection du patrimoine qui le recherchait mais Jack étant le Jack London des temps modernes, il préférait voir le côté romantique de son départ.
Victor Hugo partant en exil, Louis XI rejoignant le Dauphiné, Frodo fuyant devant le balrog.

Souvent, sa mémoire se rappelait à lui. L'odeur du souffre et les cris de la bête ailée. Les flots de sang noirâtre et visqueux alors que Jack appuyait sur le pommeau comme si il voulait lui-même s'enfoncer dans l'animal.
L'impression que le temps s'était arrêté pour une infime éternité; un temps au goût amer et cuivré du sang. Seules les sensations restaient, son esprit avait occulté Franz se débattant dans les airs de douleur et la chute. Quand il rouvrit les yeux, la forêt, silencieuse, baignait dans la lumière du soir. Quelques oiseaux gazouillaient et une famille de panda mangeait le cadavre du dragon. Jack n'en fut pas choqué; il savait que ces adorables petites boules de poils avaient l'air gentilles au premier abord mais se révélaient être de vraies saloperies quand ils ne dorment pas. Jack revoyait son adolescence perdue; pas pour le carnivore sauvage mais pour le vieux jeune qui quand il ne dort pas, passe son temps à faire chier son monde alors qu'il mesure 1m47.

Une nouvelle vie s'annonçait pour lui dans son pays d'origine. Il la voyait déjà : star à Hollywood. Hollywood, il y sera par contre il devra survivre à la pire prison de la côte ouest et pour cela affronter El Bambo Chicano et son armé de moustachus ninjas.
Le chemin jusqu'au lycée Malibu Fucking Beach était encore long pour notre héros des temps modernes. La traversée s'annonçait périlleuse, l'arrivée mouvementée et la suite épique.
Tout ça pour finir balayeur-philosophe dans un bahut californien.

Plus la côte s'éloignait, plus la jambe de bois, la douteuse hygiène buccale, la prothèse crochet et le strabisme convergeant du capitaine occupaient l'esprit de Jack.
Ses nouilles sautées au crabe n'aidait pas mais son chakra orienté sur la vibe à Paulo lui laissait l'impression que la traversée du Pacifique allait être riche en événements.
Heureusement, les 9 familles et 12 caisses d'armes à l'abri dans la soute pouvaient toujours servir en cas d'ennui et d'ennuis.

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