L'homme en noir les regardait sans aucune expression perceptible. Ce mutisme renforçait sa ressemblance, conférée par sa stature, avec l'objet inanimé qu'est une armoire normande.
L'architecte, penchée sur une commande de contrôle aux couleurs de la République, tourna seulement la tête, puis retourna à la console après avoir esquissé un sourire moqueur.
"Lancement dans 31 minutes" annonça la voix robotisée du haut-parleur.
Alors que Rikimaru allait lever son arme pour tirer, l'homme leva son bras vers lui en un éclair et le koala fut violemment projeté plusieurs mètres derrière lui comme une simple poupée de chiffon. Il retomba inanimé dans le couloir ferroviaire, laissant une petite traînée de sang sur le mur.
Après, un bref moment de stupeur Nicolas et Brutus chargèrent le mastodonte comme un seul homme (enfin un seul être mi-lion mi-homme).
L'homme en noir ne bougea même pas les yeux vers eux.
Criant de rage, Nicolas dégaina dans la course une des épées que Rikimaru lui avait confiées, alors que le lion fonçait tête baissée et crocs en avant.
L'homme en noir ne bougea qu'à la dernière seconde. Nicolas ne sentit pas sur le coup ses côtes se briser, son crâne s'ouvrir, ni même le sol en béton contre lequel il s'écrasa lourdement.
Brutus était immobile. Stoppé net dans sa course, seuls ses yeux bougeaient avec détresse.
La femme se retourna vers lui et dit:
- On aura assez d'âmes dans quelques minutes; tu peux le laisser comme ça Claïus. Les services du Magistère le récupéreront.
Claïus acquiesça et reprit immédiatement sa position d'imposante plante verte. Quand à la femme, elle se dirigea d'un pas lent vers Nicolas Brandebris à demi-inconscient.
Elle appuya de son talon sur son flanc droit déjà meurtri . Une grande gerbe de sang s'éjecta violemment de la bouche de Nicolas alors que ses côtes brisées s'enfonçaient un peu plus profond dans sa chair.
L'architecte, tout en gardant un air stoïque, continuait doucement à appuyer. Les cris de Nicolas et tous ces flots vermillons jaillissant de sous sa botte ne provoquaient en elle aucune émotion visible.
Il était loin le temps où Nicolas se réveillait au chaud tout contre Noëline. Ce genre de souvenirs qui l'accompagnait jusque là ne pouvait rien contre le flot de douleur qui s'engouffrait et se répandait en lui.
Tout son tronc était animé de spasmes violents. Sa tête et sa mâchoire semblaient prêtes à violemment se disloquer tellement muscles et tendons s'étaient contractés. Sa respiration coupée, son corps faute d'air semblait vouloir expulser la douleur qui en frappait chaque cellule. Le visage n'était plus qu'un effroyable et interminable cri silencieux.
Le corps de Nicolas s'anima d'un dernier spasme avant de retomber inerte en un léger souffle.
"Missile lancé. Cible atteinte dans 5, 4, 3, 2, 1,0. Cible anéantie."
(A suivre)
L'homme en noir ne bougea même pas les yeux vers eux.
Criant de rage, Nicolas dégaina dans la course une des épées que Rikimaru lui avait confiées, alors que le lion fonçait tête baissée et crocs en avant.
L'homme en noir ne bougea qu'à la dernière seconde. Nicolas ne sentit pas sur le coup ses côtes se briser, son crâne s'ouvrir, ni même le sol en béton contre lequel il s'écrasa lourdement.
Brutus était immobile. Stoppé net dans sa course, seuls ses yeux bougeaient avec détresse.
La femme se retourna vers lui et dit:
- On aura assez d'âmes dans quelques minutes; tu peux le laisser comme ça Claïus. Les services du Magistère le récupéreront.
Claïus acquiesça et reprit immédiatement sa position d'imposante plante verte. Quand à la femme, elle se dirigea d'un pas lent vers Nicolas Brandebris à demi-inconscient.
Elle appuya de son talon sur son flanc droit déjà meurtri . Une grande gerbe de sang s'éjecta violemment de la bouche de Nicolas alors que ses côtes brisées s'enfonçaient un peu plus profond dans sa chair.
L'architecte, tout en gardant un air stoïque, continuait doucement à appuyer. Les cris de Nicolas et tous ces flots vermillons jaillissant de sous sa botte ne provoquaient en elle aucune émotion visible.
Il était loin le temps où Nicolas se réveillait au chaud tout contre Noëline. Ce genre de souvenirs qui l'accompagnait jusque là ne pouvait rien contre le flot de douleur qui s'engouffrait et se répandait en lui.
Tout son tronc était animé de spasmes violents. Sa tête et sa mâchoire semblaient prêtes à violemment se disloquer tellement muscles et tendons s'étaient contractés. Sa respiration coupée, son corps faute d'air semblait vouloir expulser la douleur qui en frappait chaque cellule. Le visage n'était plus qu'un effroyable et interminable cri silencieux.
Le corps de Nicolas s'anima d'un dernier spasme avant de retomber inerte en un léger souffle.
"Missile lancé. Cible atteinte dans 5, 4, 3, 2, 1,0. Cible anéantie."
(A suivre)
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