samedi 20 mars 2010

C'est D'enfer!


Petite station de métro durant un matin. Tout le monde attend sur les quais. Je n'entends pas tous les petits bruits que l'on peut entendre dans ce genre d'endroits: valises que l'on traîne lourdement, les talons qui claquent sur le sol jonché de détritus, la musique qui sort des casques des autres, les gens qui beuglent... Seuls les freins des rames de métro réussissaient à briser ma bulle de musique et mes tympans.
Avant que mon habituel destrier chargé d'acouphènes et d'odeurs ne m'emmène vers le chagrin, le temps ralenti et déforme la mélopée qui s'efface peu à peu. En face, sur l'autre quai, deux adolescentes discutent. Jusque là, il n'y avait pas de quoi déclarer son amour à un huissier. Mais bizarrement elles se parlaient en se tenant les épaules à bout de bras tendus. Une seule présentait son visage dans mon champs de vision mais cela m'éclairait peu; son visage n'exprimait pas grand chose, enfin surement pas plus que le mien.
D'ailleurs, je pense qu'il ne changea pas de beaucoup quand le métro arriva à quai, comme la vérole se jette sur le bas clergé.
Mais en quittant le quai, les deux jeunes filles étaient désormais dans les bras l'une de l'autre.
Qu'était-ce donc? Une dispute entre amies? Un garçon aurait brouillé avec son sillage leur amitié? Une mort ou bien quelque chose qui demande un grand réconfort?
Quoi qu'il puisse en être, le métro m'amena à ma station ensoleillé, où l'odeur du boulot commençais à me chatouiller les narines en un mélange d'antiseptique pour coffre-fort et de petits repas bons et sans prétention.

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