mercredi 27 janvier 2010

Lénore


Châtelet; vite sauter dans la rame. C'est la fin de la journée, tout le monde se presse dans la rame.
Une femme se maquille au plus vite sur son strapontin; mascara, vernis à ongles, courbe-cils, rouge à lèvres. Toute son attention, tout son regard, toute ses pensées semblent être emprisonnés dans le petit miroir qu'elle tient de ses doigts délicats et hyperactifs. Tout comme une star glamour de cinéma qui se fait remaquiller entre deux prises, tout le plateau de la ligne n'a d'yeux que pour elle.
Elle descend à Saint Germain à la hâte, comme surprise par la réalité qui la faite sortir de son miroir. La jeune fille continue de se maquiller devant un panneau d'informations. Face aux informations vieillies et au plastique opaque et cru, elle poursuit son obsession avec empressement et minutie. Et puis elle disparaît dans l'anonymat des foules arpentant la froideur des couloirs. Pour qui? Pourquoi cette apparition s'est appliquée jusqu'à la dernière minute? Un premier rendez-vous? Pour l'homme de sa vie? Pour sa moitié qu'elle n'a pas vu depuis quelques jours? Pour son amour qu'elle voit chaque jour? Serait-ce un bel étudiant? Un jeune cadre? Une belle jeune fille? Est-il simple et décontracté? Est-il lui aussi fou amoureux et romantique? Vont-ils s'enlacer dans un long baiser au milieu de la foule quand ils se verront? Cela sera-t'il un timide bonjour, un peu embarrassé? Cela vous rappelle-t'il des souvenirs? Quand on se dépêche de s'habiller, de ranger, de nettoyer, de vérifier si tout est en ordre avant que l'amour vous rejoigne. Ces petits moments d'adrénaline et de petites attentions pour l'autre.

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