mercredi 21 mars 2012

Jack Médecin, chapitre 4: Ciao, les noobs!


Les échardes volèrent aux quatre coins du bar sans pour autant effleurer le peau de notre idole médicinale. Jack ne bougea pas d'un pouce. Il était ce genre d'homme qui ne bouge que pour aller se réfugier au bar quand l'ouverture d'une bouteille de champagne se fait entendre.
Seulement, alors qu'une certaine musique d'ambiance (vous pouvez cliquer) résonnait avec allégresse avant l'entrée fracassante de Jack, l'établissement et les poivreaux n'étaient désormais plus que silence et stupeur.

- Pardon, Monsieur, on vous avez pris pour un de nos amis... Tu pourrais t'excuser Al, tu vois bien que le Monsieur n'est pas Jeannot! C'estypas qu'on voudrait pas passer pour des sauvages, haha. Allez, la maison vous offre un verre pour s'excuser de l'accueil; il prendra quoi?

C'est le genre de phrase qu'il ne faut pas dire deux fois à Jack (ni une fois, d'ailleurs). Mais sous son apparent alcoolisme festif, le médecin observait son environnement; il disséquait les visages, palpait les caractères, mesurait les risques et auscultait les murmures des conversations.

Pourquoi Al Badin manquerait d'assommer son compère en lui balançant une chaise à la trogne? Où était Jean Guitoune? Dans quoi son ami Eric Hamster avait-il trempé? L'oeuf ou la poule? Et pourquoi certaines personnes admirent encore Tim Burton?
Après quelques verres et une raclette bourguignonne maison -tourbillon des saveurs, farandole des délices, caravansérail de la gastronomie (et accessoirement préparation au festival des mots croisés de cabinets de toilette) - Jack entendit une conversation entre le patron (dénommé Gérard Touzin) et Al Badin:

- C'est bon, tout est prêt. Le Saumurois a tout préparé. T'auras qu'à passer par derrière, c'est ouvert. Normalement c'est plutôt 'safe' mais prends quand même tes précautions.

Al venait de partir, Jack sentait qu'il devait le suivre discrètement, mais alors qu'il se dirigeait d'un pas alcoolisé vers les WC un bruit sourd accompagné d'un 'tu vas où, connard?' se fit entendre.
Derrière Jack (enfin devant car il s'était retourné), se trouvait Jean Guitoune avec une hallebarde à la main Soncousin (marque de prothèses très réputée).
Trois minutes plus tard, après une vitre cassée, un tenancier blessé, 32 marches descendues quatre à quatre, une dizaine de poursuivants peu aimables, une hallebarde aiguisée et 2 minutes 55 secondes de courses, Jack arriva sur un ponton s'étirant dans une petite crique.

Au bout de celui-ci, un chalutier levait les amarres. Au fur et à mesure que le grondement de son moteur se rapprochait, l'embarcation s'éloignait également de la légère estacade.
Avec la force du désespoir (et de la piche), Jack sauta dans le bateau (façon Indiana Jones), au nez et a la barbe des poursuivants provinciaux:
"Ciao les noobs!"

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