Le réalisateur japonais Kinji Fukasaku, surtout connu sous nos latitudes pour l'immense Battle Royal, a révolutionné le film de gangster dans les années 70.
Avant, les yakuzas étaient des voyous qui gardaient un certain honneur (c'était aussi le cas à Hollywood, avec 'Le parrain' par exemple). Bref, ils étaient des antihéros, symboles des traditions et d'un ordre féodal révolu.
Et voici que Fukasaku tourne "Combat sans code d'honneur" (1973). Et là, c'est le choc!
Dans l'immédiate après-guerre, la mafia s'organise dans la ville dévastée d'Hiroshima. De 1945 à 1960, on suit donc une palanquée de personnages. Un scénario complexe où la multitude de personnages n'a d'égal que leurs stratégies. Car Fukasaku détruit cette image de voyous aux grands coeurs: les personnages invoquent l'honneur à tous bouts de champs mais sont des êtres profondément malhonnêtes qui trahissent, mentent, manipulent sans aucune vergogne.
Dans son entreprise de destruction de l'image des mafieux, Fukasaku critique également la société de son époque, et comme à son accoutumé le réalisateur n'y va pas avec le dos de la cuillère à purée: société de consommation, guerre, médias, politique etc.
Ainsi, c'est une grande fresque que nous offre le père Kinji (il a eu 4 suites directes du premier opus en deux ans), surtout quand on prend les 5 films, avec de la violence, de la critique, du sexe, des mafieux qui beuglent, du style et une trame narrative si dense que dans le coffret des films ("Yakuza Papers Box; import zone 1) un beau livret dresse le plan de 30 ans d'alliances ect. sur 4 pages entières.
Bref, un visionnage obligatoire pour tous les fans de mafia, et les autres aussi.
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