La femme du roi se tenait immobile au milieu de la pièce. Ses yeux ne quittaient pas le visage fermé du roi. Elle leva un bras et sembla vouloir lui dire quelques mots mais elle s'arrêta avant d'avoir pu sortir le moindre son et, soudainement, elle se mit à courir vers sa chambre.
A peine avait-elle fait quelques mètres que le roi l'abattit de deux flèches dans le dos.
Les servantes de la reine accoururent vers elle, mais le roi dans sa rage les abattit également l'une après l'autre.
Le roi resta quelques minutes dans la pièce et alors qu'il allait partir la pièce s'assombrit et un étrange bruit sourd et inquiétant se fit entendre.
Le corps de la reine se mit à bouger. Le son grave et monotone sortait bien de sa bouche ouverte. Elle semblait être animé d'une multitude de spasmes et remuait telle un pantin désarticulé. Les spasmes se faisaient de plus en plus amples; le corps semblait enfler à grande vitesse.
Le roi paralysé par la peur vit le corps de femme devenir noir comme l'ébène et tellement grossir que le roi dû quitter la pièce. Les murs tombèrent et un grand dragon noir s'éleva.
A peine après s'être dégagé des décombres, le dragon chercha tout de suite le roi du regard.
Il mit autant de temps à le retrouver qu'à fondre sur lui. Le dragon prit le souverain entre ses griffes noires et acérées. Alors que ce dernier essayait de se libérer de cette emprise à l'aide d'une de ses flèches, le dragon enfonça une de ses griffes au plus profond de son buste et lui arracha le coeur d'un coup sec.
Le coup fut tellement brusque que le roi ne mourut pas sur le coup. Il vit dans ses derniers instants la gueule du monstre se rapprocher peu à peu alors que ses paupières se faisaient de plus en plus lourdes. Le monstre porta le roi ensanglanté à sa bouche menaçante, avant qu'il ait pu la refermer et alors que sa victime expira son dernier souffle, ce dernier enfonça dans en un ultime effort la flèche dans le palet du monstre.
Le dragon hurla de douleur et relâcha le corps sans vie du roi sur le sol. Le dragon se débattait comme un damné et ses hurlements se faisaient entendre à des lieues à la ronde. Rapidement, la bête se tut et s'effondra agonisante. Lorsque son dernier souffle quitta son corps monstrueux, la flèche scintilla et, sous la forme d'une poussière pailletée or et carmin, se déplaça jusqu'à la dépouille du souverain. Elle s'enfonça dans le trou béant qui avait pris la place de son coeur et, soudainement, tout son corps dégagea une intense lumière.
Tous les hommes et les invités revinrent vers le château pour y revoir le roi vivant, certes blessé mais n'ayant plus qu'une étrange cicatrice et du sang séché à la poitrine.
dimanche 6 février 2011
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