lundi 19 octobre 2009

Vagues.


Je connais bien l'océan je suis né en Beauce.
Chartres est le dernier port dans cette étendue, comme une pointe du raz devant l'horizon, un avant-poste aux limites de l'immensité.
Au-delà, il n'y a rien: quelques îlots habités, des récifs éoliens et des vagues à perte de vue. Elles changent de couleur chaque semaine et d'une lieue à l'autre. Même sans un souffle de vent l'oscillation se voit doucement au gré de la course du quadrige.
Battue par les vents, Chartres tient bon face à l'austérité et à la rudesse de ses alentours, et son phare de pierre les illumine de nuit comme de jour.
Du haut des remparts, je rêve, face au monde qui s'étend à perte de vue, aux terres inconnues et luxuriantes. Tout un monde s'offre à moi au-delà des fortifications, un monde que ne peuvent avoir connu ou rêvé que les explorateurs de la Renaissance.
Un jour je me jetterai à corps perdu vers ce nouveau monde même si je n'en reviendrai pas; je partirai l'âme remplie d'espoir et d'audace et porterai toujours au coeur les souvenirs de ma cité fortifiée où seul l'infini répond à l'insolente beauté de la pierre.

1 commentaire:

Nezumy a dit…

C'est rudement beau. Je crois que le monde est né de Chartres, ce terrain vierge immaculé de toute souillure. Et tel un phare solide et gracieux, comme tu le dis si bien, l'homme est appelé à revenir à ses sources.