mardi 13 octobre 2009

Essai sur une journée III


"Cher Arnaud,
Je viens de déposer sur ton bureau le dossier que tu m'avais demandé.
Tout est en ordre, il n'y a plus qu'a signer.
Tu trouveras posée sur le dossier ma lettre de démission. Bien que tu sois un patron gentil et attentionné, je ne veux plus continuer dans ce travail. Ce n'est ni toi, ni le travail en lui même; seulement je suis fatigué, je ne peux plus assumer tout cela. Je t'aurais bien demandé un congé et je sais que tu m'aurais soutenu, mais je dois vraiment m'arrêter pour ne pas m'effondrer et je ne veux pas t'impliquer dedans."
Je ne savais pas que la vue d'un plafond pouvait être aussi reposant. Le téléphone sonne mais je ne bouge pas. En fait, je ne suis rien. Mon esprit et mes sens flottent au milieu d'un néant; ils font entièrement partie de cette vacuité. Peut être devrais-je aller voir Maëllis... Peut être pas: je n'ai pas arrêté mes saloperies de pilules, elle doit être sous valium à cette heure-ci et puis à quoi bon? Ce regarder soupirer? Se voir devenir des étrangers? La voir simplement pour oublier? Que dalle, j'irai la voir quand on aura tout les deux le temps et là on recommencera comme avant! Et sans toutes ces pilules; on se la collera comme des étudiants et on baisera toute la nuit!
Je vais commencer par prendre un bon bain chaud accompagnée d'une bière fraîche et après je recommencerai à me préoccuper des traites pour le F3 et la voiture.
Un homme qui sent bon est un homme qui s'est prélassé pendant un moment sous la douche.

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