vendredi 28 août 2009

Essai sur une journée


Arnaud m'a appelé ce matin; je ne sais même plus ce qu'il voulait exactement, sûrement un dossier sur lequel je devrai plancher en arrivant demain au bureau. Un dossier comme j'en traite tout les jours, un dossier rempli des mêmes chiffres froids, un dossier rempli de noms et de titres inconnus mais un dossier qui sera le sésame d'une grosse rentrée d'argent.
De toutes façons je ne suis pas derrière mon bureau et l'idée de rejoindre Maëllis occupe tout mon esprit. Je m'allume une nouvelle clope.
Je me fous toujours de ce mystérieux dossier mais la cigarette me fait reprendre contact avec mon entourage immédiat: des pigeons un peu partout, une vieille qui traîne son caddy, des collégiens qui ont l'air tout aussi intéressant et malin que les pigeons. La station de métro apparaît au loin, je vais avoir le temps de finir ma cigarette. Je me sens mal, sûrement le tabac, le stress et mon ventre vide. Je m'engouffre directement dans le métro en pensant que chaque seconde gagnées seront des secondes en plus auprès d'elle.
Une heure après, nous sommes côte à côte. Tout contre elle et en sirotant de la sangria je me rends compte à quel point je/nous suis/sommes bien.
Mon boulot n'est pas très jouissif et passionnant, mes amis et ma famille ont tous leurs petites vies, la TV me fait vomir, internet me lasse, au final ces moments passés avec elle me font oublier toutes ces choses et pourtant on ne fait rien de spécial.
Lui ai-je dit que je devrais bientôt retourner en cure de désintox? Lui ai-je seulement dit que je me drogue? Mon ventre recommence à me faire mal. Des dizaines d'aiguilles frappant mes entrailles.
Nos yeux s'effleurent du regard pendant de longues minutes. Un portable retentit, nous devons nous quittez. La porte résonne partout dans l'immeuble alors que je me dirige vers le dehors.
Rentrer, m'allonger, fumer une clope en regardant le plafond et après appeler mon patron pour discuter du dossier autour d'un verre. Il me reste quelques pilules de mes prescriptions, en les vendant je pourrai proposer un restau à Maëllis; on a déjà été à L'escadrille donc ça sera sûrement Le dirigeable. Noël n'est pas loin, je pourrai sur le chemin chercher deux, trois cadeaux. Et puis non, je ferais cela une autre fois; par contre j'irai m'acheter des clopes et peut être du thé ou bien des médocs immondes qui ne marcheront sûrement pas.

Aucun commentaire: