lundi 6 mai 2013

Ponts et plaisirs.



La rue anonyme est calme, les oiseaux sont à peine couverts par les voitures lointaines, le café est chaud et elle marche le téléphone à l'oreille, sortie de nulle part.
Sa petite robe bleue sous le ciel d'été vogue légèrement, tantôt sous l'effet de la brise, tantôt sous ses propres mouvements de bassin.
Le tissu est léger et son bleu profond. Des points laissaient entrevoir le bas de ses cuisses comme mille reflets de soleil sur la mer.
Un chignon strict se démarque de sa démarche délicate; cette grâce articulée des mouvements semblant si symbiotique de sa fine silhouette.
Elle s'arrête au milieu du trottoir gris dégueulasse. Sans même un moment d'hésitation, elle se penche quelques instants, arrêtant le temps et les êtres pour autant de temps.
Elle dénoue les lanières de ses petites chaussures à talons. Elle se redresse puis enfile une à une, afin de ne pas poser son pied nu sur le macadam grisâtre, de légères ballerines noires.
De deux doigts, elle saisit ses anciennes sandales, ajuste ses ballerines de l'autre main et se remet en chemin.
Après quelques mètres, elle commence à trottiner avant de tourner au coin de la rue. Laissant comme seul bleu rayonnant que celui de l'azur et son reflet dans mes yeux.

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