lundi 13 août 2012

Cocktail coréen.



Amis des animaux, bonjour.
Voyez-vous cette belle image aux couleurs pour le moins verdâtres ? Quel beau document, n'est-ce pas ?
Étudions-le donc comme il le mérite.

Tout doucement, Richard Biby, poète des relations homme/chien et chantre du rayon humanisme de Prisunic, nous fait voyager dans son univers d'ancien alcoolique.
Une ( partie de sa ? ) vie difficile aux vues de la longueur du texte et de ses délires hallucinatoires sentant bon la Villageoise et la sangria Don Carlos.

Premier signe clinique des ravages de l'alcool : le vert.
Un texte pris dans un océan de vert absinthe; ce vert éthylique lui-même cerné par du vert bouteille. Tout ce cadre coloré ne participe qu'à plonger cette page et son sujet dans l'alcool. Des océans d'alcool.
Un alcool bon marché si l'on en croit la typographie fainéante, digne d'un travail de fin collège.
Un alcool comme on l'a vu omniprésent qui doit donc de couler à flots, mais surtout un surplus d'alcool qui rend malade vu la tâche marron-jaune-gerbe qui se trouve en haut à droite.

Un peu ivre, l'ami Biby prend tout doucement son chien pour un être surnaturel.
Apparemment, ce dernier l'aurait sauvé du suicide, malheureusement il semble avoir conserver son penchant pour la bibine.
L'homme, 'de bonne heure' pense au futur; personnellement je penserai surtout à me recoucher ou à un café bien chaud, mais que voulez-vous le delirium tremens ne permet pas d'être très terre à terre.

Tel l'homme titubant de tavernes en tavernes sans avoir l'alcool triste, Richard s'émerveille de tout : une feuille qui tombe, un chewing-gum collé sur la chaussée, un lampadaire qui luit, une étudiante qui vomit, etc.
Biby a tout doucement perdu ses amis, sa famille, sa femme, son percepteur ne l'appelle plus et même Caroline petite coquine du 92 ne s'affiche plus en spam sur son écran quand il va sur le net; bref, l'ami Richard est bien seul au milieu des bouteilles et son chien semble être sa seule compagnie.
Son fidèle compagnon constitue une sorte de déité toute puissante, qui freudiennement doit être une bonne saloperie übersexuelle et amorale.
Tout doucement, Biby doit savoir sa fin proche. L'alcool ou le suicide, là n'est pas la question mais toujours est-il qu'il ne pense pas pouvoir survivre à son toutou. Prions pour sa douce folie et son écriture élaborée et éclairée. Puisse ce grand homme découvrir la Corée ( l'un ou l'autre, un humaniste comme lui n'est pas regardant ) où il se sentira comme un glaçon dans un pastis en ce pays où l'on adore les chiens.

Pour finir, je voudrais citer le plus beau passage rédigé par Biby, le chantre de la poésie alcoolisée qui se décante tout doucement : « le chien c'est l'incarnation de tous les espoirs, et rêves du futur, le doux souvenir du passé et la pure joie du moment. »
Putain de bordel de merde comme c'est beau ! J'presque envie de chialer !
C'est tellement  beau et adjectivé que j'ai presque envie de l'imiter; malgré mes chaussettes sales éparpillées qui me vont penser aux lendemains chantants et à l'extase tantrique d'un nouveau jour doux et ensoleillé comme un sourire de jeune fille empli de chaudes promesses, je ne pourrai égaler ce grand homme.

Je tiens personnellement à remercier Richard Biby pour son lyrisme de VRP, Jean-Pierre Brabant pour son sens photographique aussi acéré qu'un couteau à purée et aussi jaunâtre qu'un foie cirrhosé et surtout le magazine anonyme qui a eu l'audace et le courage de montrer cette oeuvre avant-gardiste aux yeux du monde.
Chapeau les artistes !

Aucun commentaire: