jeudi 12 juillet 2012
Portes qui claquent et fesses qui disent merci.
Aujourd'hui au menu: Le coup de la cigogne avec Jean-Marie Bigard. Une pièce de boulevard (périphérique) à la grâce pachydermique, à la finesse bovine et à l'intelligence ovine.
Alors que voit-on : JMB (Jean-Marie Bigard) gueuler, fidèle à son personnage. Il n'arrête pas de brailler des gros mots, mais pas trop gros non plus (genre 'merde', 'connard' et 'fais chier'). Ce n'est plus un rôle de dur au coeur tendre, c'est un schizophrène aigu qui imite Bigard. Un personnage marié à un personnage féminin qui semble avoir été écrit pour une vitre, voir une baie vitrée.
Il y a également une maîtresse a l'important poitrail mis bien en avant et aux jambes longuement échappées de la jupe du tailleur. Une vraie pub pour la collection secrétaires coquines de chez Marc Dorcel.
Également en scène, la fille du couple dont personne ne comprend le fonctionnement et donc l'humour.
Et un pseudo comique échappé de chez Ruquier qui cabotine dans le vent et se noie dans sa propre médiocrité.
Il n'y a absolument aucune histoire: c'est un homme qui perd son travail alors que sa femme tombe enceinte, voila, 'merci au revoir'.Et niveau personnages, à part le couple moteur, il n'y a personne qui passe plus de 5 minutes d'affilée sur scène.
On ne voit la fille nunuche que deux fois (et une fois, juste pour faire 'coucou'); il en va presque de même pour Lamine Lezghad, sauf qu'avec son personnage et son jeu de scène le temps s'allonge et cela paraît très long, trop long.
A la limite; la maîtresse sexy aurait pu redresser tout ça (pas de mauvais jeu de mots, s'il vous plaît) mais on ne la voit que pour une scène où elle ne sert strictement à rien mis a part faire dire à la conjointe officielle qu'elle était au courant de cette liaison.
Même le canapé et la bouteille de whisky ont des rôles plus importants.
D'ailleurs, le sofa étant l'élément central de mise en scène, je me demande si, en fait, toute l'intrigue, tout l'humour et toute la finesse de la pièce ne sont pas inconscients et donc en ferait une pièce psychanalytique.
Et c'est là où le bas blesse: il n'y a aucune histoire.
Même le coté vaudeville des amants dans le placard et portes qui claquent n'est même pas là. Au début on apprend que JMB se fait mettre a la retraite à cause de son âge et qui se voit bientôt nouvellement papa. Et voilà, rien ne bouge jusqu'à la fin, dont les ficelles sont tellement grosses et voyantes que la SNCF a dû les racheter pour le câblage de la ligne Paris-Marseille. Il n'y a rien à part des cris et des: "Mais pourquoi tu sembles préoccupé ? C'est bizarre, tu n'es pas comme à ton habitude.
- Non, t'inquiète; je suis juste un peu fatigué, voila tout.
-Ah, tu me rassures. Bon, pour les layettes on fait quoi?"
Bref, une pièce sans prétention, et encore heureux, qui à la limite peut marcher si vous êtes vieux, sous anti-dépresseur et/ou alcoolique.
En gros (mais vraiment en très gros), la pièce ne marche un minimum qu'avec le capital sympathie de JMB et encore je pense que même en l'aimant beaucoup cela ne suffit pas à combler le vide intersidéral de cette oeuvre; et Bigard faisant du Bigard (fois cent, en plus) il devient (très très) vite saoulant.
PS Voici : La femme de JMB joue dans la pièce saurez-vous la retrouver ?
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