jeudi 19 juillet 2012
Chapitre XX: Quand faut y aller...
La fraîcheur matinale s'effaçait peu à peu. Les gingkos et les chênes absorbèrent la brume pour mieux la remplacer.
Jack et Flavia avançaient difficilement dans la dense végétation. Les arbres, non-contents de se déployer en groupe très serré, se servaient de leur racine pour s'unir intimement entre eux, ainsi qu'avec le sol.
La forêt semblait être d'un autre temps et d'un autre lieu. Sans nord, ni sud; sans terre, ni ciel. La terre était cachée sous les arbustes et les racines mêlées à la litière; quand au ciel, seuls quelques rayons de soleil perçaient la voûte végétale.
Pendant plus d'une semaine, Jack et Flavia arpentèrent la Chine à marche forcée pour suivre la piste de Franz. Sur le chemin, ils ne rencontrèrent ni douanier, ni policier, ni rien, d'ailleurs : l'ancien compagnon de Jack dans sa folie leur avait facilité la tâche en réduisant à néant tout ce qui se trouvait sur son passage.
Notre héros avait beau être un ancien marine et un maître du Tchao et de la Vibe à Paulo, il avait tout de même mal aux pieds. Qu'il n'y ait sur le chemin personne à combattre: très bien; mais qu'il n'y ait même pas un simple vélo ou distributeur d'Hansaplast pour se soulager les arpions, cela le rendait fou.
Après les plaines semi-désertiques et les crêtes boisées, la grande muraille de Chine s'offrit enfin à leurs yeux.
Ses pierres blanchâtres et ses créneaux plus ou moins détériorés faisaient d'elle un dragon gigantesque. Jack imagina l'édifice du temps de sa naissance: majestueux dans sa perfection immaculée. Vu de plus près, le dragon actuel laissait ses écailles s'effriter, quand elles n'étaient pas simplement tombées ou recouvertes par la végétation.
Pour une fois, Franz et ses hommes Cot'cot n'avaient pas laissé de trace de leur passage. Bien qu'obsolète et en délabrement, la muraille était intacte. Pour une fois, Franz n'était pas passé au travers comme un buldozer dans une maison de retraite. Mais peut-être a-t-il simplement pris un autre chemin pensa notre Jack qui même sans force et sans pied pouvait toujours se targuer de rester celui qui fut élu homme le plus intelligent du régiment.
Flavia, un peu plus dégourdie, lui signala une clairière située un peu plus loin le long de la muraille alors qu'il essayait vainement de grimper la paroi centenaire.
Loin d'être une clairière, il s'agissait d'une ancienne cavité souterraine mis à nue par l'effondrement, désormais ancien, de son plafond. Il n'y avait rien de particulier en ce cratère pour que Flavia et jack y descendent si ce n'était cette odeur particulière à leur proie, un mélange de patates frites et de marijuana.
Jack recommençait à reprendre des forces; cet endroit lui rappelait ces heures de jeunesse passées sur Tomb Raider 2. Tout comme le jeu, il y a avait là aussi l'entrée d'un tunnel sous la muraille.
Malgré l'absence de torche ou de lampe, le couloir exigu était éclairé par une lueur verdâtre qui semblait émaner d'une légère mousse sur les murs.
Au fur et à mesure des minutes, la lueur commençait à rougeoyer, de plu en plus, comme si elle voulait s'emparer d'eux. Le tunnel se faufilait sur plusieurs centaines de mètres, une distance rendue épuisante par cette lumière hypnotique et oppressante. C'était comme une maladie qui se développait, ou un être malfaisant, qui tel un vautour, tournoyait et se rapprochait de vous.
Un son sourd commençait à accompagner les rougeoiements juste avant que le couloir ne débouche sur une grande salle voûtée.
En son centre se tenaient Franz et quelques hommes autour de ce qui ressemblait à un autel.
(A suivre)
Bonus de lecture: La grande muraille dans Tomb Raider 2.
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