L'histoire de Châteaufarine.
Dans une contrée à l'odeur sapinée (oui, j'estime que cela existe) se trouve une ville au nom singulier : Châteaufarine.
Au creux de montagnes densément boisées, Châteaufarine étend ses maisons pavillonnaires le long d'un cours d'eau à l'humeur calme.
Il y a fort longtemps, une légende locale raconte que le roi des forêt, Monbeau Sapin, y vivait. Il gouvernait une grande partie des forêts européenne depuis son palais taillé dans le caillou local.
Il vécu longtemps mais un jour il succomba à une crise cardiaque en voyant le premier tractopelle de son histoire arriver chez lui avec ses grosses chenilles.
A son bord, Jacky : 32 ans, fan de techno et de Lara Fabian. Ce jour-là, il avait fait le plein de Drum pour ses poumons encrassés et il tenait solidement sa bouteille de Coca avec les jambes (quelques jours avant il compris qu'une simple canette avait du mal à rester en place sur un tel engin, au dépens de son short en toile de Nîmes). Tout fou et sous payé qu'il était, c'est Jacky qui fit vraiment de Châteaufarine ce qu'elle est aujourd'hui. De main de maître et d'un pied sur accélérateur assuré, il traça une grande ligne droite au milieu des bois sur 2km. Châteaufarine était née.
La ville passa une vie des plus simple et tranquille jusqu'à l'arrivée de l'agro-alimentaire moderne. De petites usines locales commencèrent à s'agrandirent et à mécaniser leur production pour vendre à grande échelle et faire d'immenses constructions Légo en billets de banque en utilisant ces grandes échelles.
Du jour au lendemain, des marques fabriquaient en grandes quantités des produits pour de petites quantités de gens aisés. S'en était fini des plats de grand-maman tous les jours. Pour leur nouvelle orientation, ces entreprises avaient un fort besoin de farine; en pâtisserie, c'était le produit far.
C'est alors que Gilles Aumon du Poitou, maire et maître sapinier, décida de lancer la ville dans la production de farine et d'abandonner la traditionnelle confection de bonshommes en pommes de pin.
Farine de blé, farine de sapin, farine de maïs, farine de sapin de Noël; tous le monde merveilleux de la farine allait faire battre le cœur de Châteaufarine.
Depuis la farine se fabrique en Chine et est exportée pour être transformée; pour le gâteau au chocolat, on la mélange au cacao et la fait cuire sur le sable de Dubaï par des ouvriers des chantiers pakistanais avant de réexpédié tout ça.
Tout allait mal à Châteaufarine, même les rats et les huissiers préféraient partir pour de meilleurs rivages; et grâce à l'invention des transports, ils avaient tout le choix du monde.
C'est alors que par un brumeux matin d'automne, le destin sourit à notre charmante bourgade.
Jean-Miguel Garcia Mendez de las Estrellas, négociant colombien, s'écrasa avec son petit avion sur la grange de Simon Rodetripier, agriculteur TF1.
Depuis notre charmant homme d'affaire des amériques et notre sympathique homme du terroir font de la ville un point névralgique de produits tout à fait typiques.
Jean-Miguel fait venir du bois exotique emballé dans des sacs de sable blanc de la forêt amazonienne par petit conteneur la plupart du temps. Une fois reçu notre agriculteur transforme le bois par ses maîtres sapiniers et comble de l'écologie réutilise même le sable de transport par ses maîtres enrhumés.
Depuis Châteaufarine retrouve sa gloire d'antan; beaucoup de passage mais une économie florissante grâce à ses échanges transatlantiques. Des centres pour maladies enrhumées se sont même ouverts.
Et il ne faut pas oublier que sapine toujours là-bas : si vous passez par là, soignez vos rhumes et autres rhinites et n'oubliez pas le bon petit sapin massif qui fait la joie des enfants et des rétroviseurs.
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