samedi 15 juin 2013
Deuxième balcon.
La cloche résonne dans l'opéra. Il faut se presser. Ça va commencer. Gagner sa place, s'installer, si possible sans faire lever toute la rangée.
Deuxième balcon il faut tout monter, supporter, avaler les marches. Le bruit ne s'arrête pas, il semble qu'il ne s'arrêtera jamais. Figé dans le temps, comme une blessure à l'âme.
Se déplacer seul dans ce grand espace sous le cri incessant cela ressemble au chemin de croix des examens oraux.
On vient vous chercher. On se met en ligne et l'on suit l'homme dans de grands bâtiments vides qui vous toisent du haut de leurs hauts murs épais. C'est l'heure de se diriger vers les jurys. On marche en file indienne, les pas résonnent. Le vide se fait de plus en plus sentir, il vous avale et vous digère sans pitié. Petit à petit, il vous décompose molécule par molécule. Vous partez, vous vous dissolvez lentement mais sûrement.
Un a un, chacun quitte le convoi. L'homme vous demande de tourner dans une salle; une personne par salle. Forcément, on vous a attribué la dernière.
Et ce ce tic tac fatal qui vrille les tympans et tord les boyaux. Ce bruit qui nous rapproche de l'échafaud.
Il faut y aller, le déplacement se doit d'être mécanique.
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