vendredi 16 juillet 2010

Chapitre V



Le château de Kleinzach était un beau manoir de style néo-gothique; plutôt beau pour qui s'y intéresse. Nicolas fut surpris, non pas par son grand parc, ses fines flèches et ses fenêtres à ogives, mais par son emplacement. Le beau manoir se trouvait, effectivement, au bord d'une nationale et était coincé entre un Bricorama et le Mandarin de Coignières (buffet à volonté midi et soir pour 10 euros, avec de nombreuses spécialités Chinoises et thaïlandaises, menu enfants disponible jusqu'à 15 ans sur présentation du carnet de correspondance).
Pour 4,75 euros, Nicolas eut une belle visite guidée du manoir avec quelques touristes néerlandais qui avaient dû se perdre entre Chartres et le McDonald. Rien de bien intéressant pour notre héros, mis à part un petit détail.
Alors que le groupe quittait la bibliothèque pour rejoindre une antichambre aux boiseries grossières, Nicolas remarqua un pan de boiserie qui ne comportait aucun motif, contrairement aux autres qui alternaient blason de famille et motifs floraux. De plus, un de ses cotés tranchait singulièrement et semblait comme décollé. Interloqué par cela, notre chevalier à la blanche armure prétexta, auprès de la charmante guide qui avait dû apprendre son métier auprès de Ceausescu, la perte d'un objet durant la visite afin d'examiner le panneau de plus près.
Mais, ceci fait, le beau panneau de Nicolas se trouva subitement caché derrière une armoire Louis XIII; il n'eut même pas le temps de gamberger sur ce réaménagement subit puisqu'une espèce de mégère arriva d'on ne sait où afin de lui signifier, en des termes peu courtois, que "le château fermait ses portes et qu'il n'avait rien à faire ici de toutes façons, bordel de merde!"
Notre héros allait-il s'arrêter là et retourner chez lui se faire une salade de choux (choux/ pâtes froides/ tomates/ gruyère/ vinaigrette pour la base)? Certainement pas!
M. Brandebris a fait les 400 coups durant sa scolarité, il a volé ses diplômes et même sodomisé le FISC, alors ce n'était quand même pas un manoir fermé dans une banlieue miteuse qui allait l'empêcher d'avancer.
C'est ainsi que Nicolas Brandebris se retrouva, à 2 heures du matin, à déplacer des commodes en chêne n'appartenant pas au fils du bon roi Henry bien qu'elles portent son nom, et à arracher des pans de bois. Mais tout restait à découvrir au-delà de cette pièce de boiserie qui cachait bel et bien quelque chose.

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