mardi 13 juillet 2010

Chapitre IV


A la sortie du commissariat de sa ville de banlieue, Nicolas s'alluma une cigarette. Il avait arrêté de fumer depuis un moment mais il ne ressortait pas précisément d'une pub Center Park.
Trois heures d'attentes pour entendre: "Ne vous inquiètez-pas, M. Brandebris, nous savons que vous n'avez pas commis cette horrible crime."
La suite fut plutôt floue mais notre héros ressassait les grands traits entre deux bouffées de tabac: "un groupe appelé Mouvement des Zébus du Clair de Lune, a revendiqué ce meurtre, ainsi qu'une dizaine d'autres au cours de l'année [...]; le problème est qu'ils ont aussi enlevé votre femme, Noëline Brandrebris [...]; ils sont méchants [...]; ne vous en mêlez pas [...]; un café? [...]; et sinon? [...]; on vous rappellera."
Bien qu'il fut heureux dans sa vie, Noëline était ce déclencheur qui, dès qu'elle était avec lui, lui enlevait son masque d'insouciant. Les révolutions, les sectes, les belle-mères, c'était pas ses affaires mais maintenant il ne pouvait rester inactif.
Revenu chez lui et après avoir constaté que les services de police font de merveilleux nettoyeurs muraux, il commença à rechercher des informations sur les Zébus avec l'aide de quelques bières.
Au bout d'une poignée d'heures, Nicolas n'eut pas grand chose à ce mettre sous la dent. Des centaines de sites pornographiques, de pubs tout aussi pornographiques, et un panorama hétéroclite: amis des animaux, pantoufles, Africains et leurs amis pétroliers, les baobabs, les boulangers et leurs croissants, les cafés noirs et la lune, les saules pleureurs, mimes et pierrots, tapis en cachemire, cygnes, premiers amours et photos de vacances.
Seul un obscure site cita un certain comte d'Hoffman, dont la devise était "always away, often back", avait crée cette communauté en 1881 en son château de Kleinzach.
Il ne manquait plus que de connaître l'emplacement de ce dernier et la quête de Nicolas Brandebris allait prendre son envol.

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