lundi 10 février 2014

Ticket, s'il vous plait.



Un peu (beaucoup) de retard pour cet article, mais les deadlines des travaux et surtout la qualité d’un fournisseur internet qui aime te donner – ah non, te louer, pardon – de jolies box qui n’aiment pas bien fonctionner ; sinon ce n’est pas drôle. Heureusement, maintenant, tout est réglé et on va pouvoir repartir hebdomadairement du bon pied.

Amis des transports et de l'agression visuelle, bonjour.
Car oui, souvent je parle des sympathiques publicités que l'on peut admirer dans les couloirs en émail du métro parisien, mais n'oublions jamais que ces mêmes oeuvres d'art modernes peuvent aussi s'offrir à nos yeux aux bords des routes. En ce moment, c'est l'hiver : il fait froid et les virus se développent et viennent nous faire souffrir sans autre motif qu'un sens aiguë du sadisme. Ce qui est plus préoccupant c'est que la même chose se passe dans la publicité.
On connaissait déjà les pubs TV de voitures à base de 'je suis français, j'aime faire mon ptit malin' ou bien de 'je suis allemand, j'aime l'eurodance dans mon autoradio', mais là, ce sont carrément des clones qui arborent les murs en même temps.
Commençons tout d’abord par Virgin Tonic. Une bonne image de vieux trentenaires sur le retour est véhiculée. Une photo parodique de Friends (oui, la sitcom dont seuls ceux qui ont plus de 25 ans peuvent aimer, par nostalgie). On y trouve Florian Gazan - je passe sur sa carrière très ancrée dans les années 90 - avrc un beau T-shirt des Dents de la mer; certes un classique mais depuis on en a vu défiler de la péloche. Ensuite, on trouve deux beaux no-name dont la trentaine doit être moribonde et Lucienne, l’octogénaire que l’on voit partout sans trop savoir pourquoi. Bref, on nous met devant les yeux une belle tripotée de médiocres en train de siroter des milkshakes ; le problème c’est que cela donne le même effet que de voir Jean-René Ducloux avec son Frapuccino derrière une vitrine au détour d’une rue.
Et puis regardez-moi tout ce bronzage intensif ; ça pique les yeux tellement il y a de la peau orange (peut même d'orange). Les vieux beaux/fs.

On a également l’honneur de voir Manu en format Cinémascope. Tout comme Florian Gazan, Manu est une personnalité bien connue du monde de la radio, enfin surtout connu des personnes écoutant la radio il y a plus de 15 ans ; d’ailleurs on peut le voir rien qu’à se garde robe ringarde de vieux voulant se faire passer pour jeune – ou alors de jeune ne voulant pas grandir mais je ne suis pas docteur. Habitué de l’émission matinale qui te ‘paye ton loyer’ chaque matin – entendez là que chaque matin, la radio paye le loyer d’une personne (si possible d’un 9m² à Besançon) – la pancarte te brandit devant les mirettes un gros « dix fois ton loyer ». Sauf que si on regarde de plus près l’affiche de publicité se la joue contrat bancaire/ assurance avec ses petits caractères énigmatiques. En effet, le photoshop changeant le x2 en x10 et aussi fallacieux que son message car ce ne sera pas tous les jours que votre propriétaire fera péter le champagne mais une seule fois. Une sorte de 14 Juillet des ondes en somme.

Sur les murs de carrelage made in WC du métro parisien, on peut enfin admirer le faciès heureux de Bruno le sympathique. J’ai rien contre ce brave garçon qui doit être la fierté de sa maman et de son village charentais avec son sourire naturel et sa coupe de footballer – tout aussi naturelle. L’ami Bruno se propose donc de « payer nos factures » et donc se la joue club de striptease à distribuer ses billets. Il fait le malin avec ses billets de cent mais je suis sûr que si on lui présente une belle facture se rapprochant d’un nombre à trois zéro, il fait moins le malin. En plus d’avoir l’image d’un Don Juan de mariage pas cher, le sympathique Bruno nous est présenté avec moult traces de rouge à lèvre sur le visage. N’étant pas étranger aux gender studies, je n’émettrai pas de théories sur leurs origines, par contre je ne peux m’empêcher de penser à une sorte de prostitution. Il faut bien montrer un peu d’affection à l’homme qui nous a payé nos factures ; d’ailleurs vu son métier et ses publicité je me demande si l’aimable Bruno ne se prostitue pas lui-même.
Je le vois bien me jeter ses talbins au visage en me criant "Vas-y danse! Danse pour moi!".
En tous cas, ça racole pas mal dans le métropolitain et cela on ne peut le nier.

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