jeudi 21 juin 2012

Joie de vivre et circonstances.


Il existe un monde merveilleux près de la ville lumière où les soirs de football, ses habitants aiment faire profiter le voisinage de leurs émotions.C'est ça la chaleur humaine!
Cependant, ils sont aussi difficile à reconnaître que le confort SNCF entre une première classe et une deuxième. Aussi traître que la mer, ou qu'une belle-mère jalouse et inspectrice des impôts, ces étranges formes de vie peuvent passer de l'observation passive, voir du spleen, à la joie façon Grosse Bertha.


Ces personnes doivent passer beaucoup de temps dans leurs voitures, ou bien ces dernières se trouvent directement dans leurs salons, tellement ils sont prompts à klaxonner lorsque leur équipe marque un but.
Quand un but est marqué, ce n'est plus une explosion de joie; c'est un son et lumière mélangeant ramdam et tintamarre.
C'est le carnaval des animaux, la douceur et la beauté mélodique en moins.
Et ce n'est rien comparé à quand cette même équipe gagne le match! Le Big Bang recrée sur votre palier! La guerre de cent ans en cinq minutes! Pièce d'orchestre pour Panzershreck en bordel majeur dans votre chambre.
La simple population est au courant des moindres mouvements des joueurs grâce à ces mouvements de bruit et de fureur. Un coup de sifflet, un genou qui craque, un corner raté, une coupe de cheveux raté ou un caleçon qui s'évase, c'est une gloire à la surmédiatisation.
Le tout avec chapelets et odeurs de poisson façon morue. Cela serait parfait si les gens distribuaient des pasteis de nata, au lieu de vous offrir leurs relents de bières bon marché.

Pensez à toutes ces jeunes filles douces et innocentes qui coulent des jours paisibles dans leurs bourgades, entre soirées filles et glande à la maison. Tout se passe merveilleusement bien: musique, P'tits filous tube, tchat internet, des macarons et des cathédrales plein la tête, en somme: que du rêve; et soudain ces rêves ouatés et colorés se brisent contre une symphonie de klaxons et de cris de putois. Un peu comme quand vous dormez paisiblement et que votre chat, ou votre conjoint, vous saute frénétiquement sur le ventre en criant: "Va au frigo, j'ai faim!". Le tout affublé d'un vuvuzéla, d'une écharpe aux couleurs criardes et à l'odeur douteuse et d'un regard cocaïné à faire trembler n'importe quels serial-killers.

Jeunes (et moins jeunes) gens fiers et démonstratifs, ils ne sont pas loin de chez vous. Il vous suffit de tendre l'oreille lorsque certains match de football ont lieu.
Votre vie ne sera plus jamais la même.
Ils seront à chaque coin de rue à guetter le bon moment pour faire sonner leurs cornes de brume dans vos tympans, toutes écharpes dehors. Ils seront derrière chaque klaxon, chaque pochard qui braille la nuit au clair de lune éthylé.
Avec eux, c'est Halloween toute l'année: ils hantent vos nuits avec leurs défilés démoniaques, avant de se fondre dans l'anonymat dès le lendemain matin en attendant le prochain sabbat sportif.
Faites attention à vous, ils sont partout, et même éloignés ils trouveront bien le moyen de vous signaler leur présence.

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