jeudi 22 avril 2010

Chapitre II


Nicolas pensa immédiatement que la chouette ressemblait étrangement à sa belle-mère. Il l'avait toujours imaginé vivant de nuit et se nourrissant de petits rongeurs. Par ailleurs, très souvent il l'avait également imaginé pendue, crucifiée ou tuée comme un régicide français.
Mais malgré toutes ces vilaines pensées, il faut bien avouer que cela fait un peu désordre. De plus, quand on rentre d'une journée de travail éreintante, personne n'a envie de retrouver sa belle-mère dans son salon, même morte.
D'ailleurs, l'était-elle? se demanda le jeune Brandebris. Il s'approcha doucement du mont Golgotha, représenté par sa cheminée, et tout en faisant autant de stations il fini par arriver à sa hauteur sans que rien ne se produise. Alors il lui pinça le nez (un vieux fantasme).
La vieille était bien morte. Bon, que faire?
Alors que Nicolas pensa aller se chercher une bière, sa belle-mère décida pour lui. Les clous devaient être bon marché ou bien la radinerie de madame la suivit jusqu'à son dernier souffle; quoi qu'il en soit la crucifiée tomba sur le sol, laissant entre les clous et le mur des lambeaux de chair.
Terreur? On ne sait si ce fut le tapis Ikea ou bien Nicolas qui eut le plus peur suite à cette chute où pour une fois la fracture du bassin n'avait aucune importance.
C'est quand notre jeune héros releva les yeux vers les quelques bouts de feue sa belle-mère, restés au clou comme de vulgaires saucissons, que la véritable aventure commença (un peu comme lorsque l'on nomme sa moitié du nom d'un ancien amour ou d'un saltimbanque hollywoodien) lorsqu'un message gravé sur le mur comme un tag dénué d'imagination sur les portes en zinc du métro parisien:
"La révolution vaincra!"

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