lundi 7 juillet 2014
Götterdämmerung (3/3)
Ainsi donc, c'est le bordel aux bords du Rhin; heureusement, on commence à être habitué.
Le mariage de Siegfried le drogué tourne mal quand sa véritable femme le reconnaît et dit à l'assemblée que même si la bigamie peut être acceptable dans certaines cultures, ce n'est pas le cas de sa morale; et qu'en plus elle a le numéro de maître Verges afin de faire reconnaître ses droits.
Tout comme les invités du mariage, nous savons tous que la mère Brünnhilde a une forte tendance à crier pour un oui ou pour un non, mais, avec le vin d'honneur qui avait déjà commencé - eh oui, on boit tôt et frais au bord du Rhin - les voix portent facilement. On lui apporte de l'eau mais rien n'y fait : elle gueule et gueule encore et encore à la manière du putois scandinave en rut.
Gâchant la plus belle des chenilles de la région, Hagen décide de lui parler à part en lui proposant une de ses fameuses crèmes glacées (non, ce n'est pas sexuel).
Hagen, qui n'est pas la dernière des enflures, lui propose directement d'assassiner son (ex?) mari. Un homme serviable comme on aimerait tant en connaître.
Tel un agent d'assurance, il lui dit que cette solution sera la plus belle chose de sa vie et en plus un acte militant et politique face à la dictature phallocrate. L'hystérique de service reconnaît que l'idée est plutôt intéressante, surtout qu'elle avait toujours aimé Simone de Beauvoir. Toutefois, Brünnhilde se demande tout de même si cela est bien sage; assassiner les gens pourquoi pas, mais autant le faire discrètement. Hagen - dit le renard du Gewurztraminer - avait tout prévu et lui dit qu'ils feront passer cela pour un accident. C'était tout de même encore un peu flou : tomber de l'escabeau, oublier de couper l'électricité avant de trifouiller le triphasé, glisser dans baignoire, c'est que le père Siegfried était quand même un bon gros gaillard qui n'allait pas expirer au premier fromage trop fermenté.
Heureusement, Brünnhilde dévoila la grand secret de son mariage : Siegfried à force de se pencher pour ramasser ses plants de marijuana souffrait de problèmes au dos. Ça tombait bien car les accidents de chasse dans le dos étaient la spécialité de la région depuis des générations.
Ainsi, un plan machiavélique se mit en place sur les bords du fleuve, entre une coupe de glace et quelques verres de vin.
Voici donc qu'arrive la partie de chasse qui ferme traditionnellement les mariages dans cette belle région viticole. Il est toujours plus sympa de battre la campagne en tirant sur tout ce qui bouge en ayant un coup dans le nez et/ou une bonne gueule de bois post-mariage. Bref, pendant que les loufiats nettoient les orgies, on met tout le monde dehors afin de dessaouler à l'air libre.
Siegfried avait une légère overdose de chips et Corbière et donc traînassait à l'arrière du groupe. Il s'assit au bord du fleuve pour cuver un peu. A peine avait-il fermé les yeux pour ronquer tranquille que des voix l'appelèrent.
C'était les trois petites souillons connues pour passer leur temps à nager à poil tout en essayant de satisfaire leurs besoins lubriques dès qu'un étranger se présentait vers elles. Pour notre hippy préféré, elles ne trémoussèrent pas le moindre bout charnu de chair; leur dernier jeu avec le nabot kleptomane et priapique avait dû leur suffire. D'ailleurs,elles ne s'étaient pas habillées - faut pas pousser - et de leurs voix charmeuses demandaient au jeune chevelu s'il pouvait leur rendre l'anneau qu'il portait sur lui.
Le jeune homme avait beau cuver et renier la société capitaliste ainsi que l'emprise matérielle et morale que les différentes autorités patriarcales et bourgeoises façonnaient, il n'était pas totalement fou et répondit qu'elles pouvaient aller se rhabiller (haha).
Les filles du Rhin n'avaient pas l'habitude de se voir refuser grand chose, ainsi, après avoir insulté Siegounet de "sale bâtard" et de "couilles molles" et lui prédirent que les 'enculés de bâtards comme lui allaient vite crever comme des chiens - et pas forcément dans une carrière' (dixit).
L'homme de la victoire et de la paix commençait à jeter des galets, voir des animaux morts, à la face des jeunes gourgandines quand celles-ci s'enfuir majeurs dressés et que la compagnie des joyeux chasseurs ivrognes arrivèrent.
Cors beuglant à tue-tête, testicules de sangliers en colliers et bites en avant, les hommes du château des Gibichungen avaient fière allure et faisaient honneur aux plus vaillants chasseurs du Vermandois.
Après une bonne tape dans le dos, le poto Hagen propose une bonne rasade de gouleyante vinasse au jeune héros. Vile traîtrise et vilenies ! Que mille pieux écorchent mon âme et percent ma vie ! Voilà que poussée par l'alcool et une potion de vérité, Siegfried commence à raconter sa vie. De ses premiers joints à sa médaille au concours de djembé de Groß -Gerau, tout y passait, mais c'est surtout le fait d'avoir épousé et consommé - dans le sens biblique, pas alimentaire - une jeune femme un peu gueularde et qui est désormais la maîtresse du château qui retint l'attention de tous nos chasseurs-cueilleurs de bières premier prix.
Sans attendre que la foule avinée s'échauffe un peu, Hagen crie au scandale tel un homme politique voyant son nom dans un article traitant de fausses factures. Il crie vite et surprend tout le monde en embrochant Siegfried dans le dos tel un rôtissier devant un cochon de lait.
Le corps de Siegfried est ramené au palais et chose étrange de la part du maléfique Hagen, le défunt porte toujours l'anneau au doigt. En gros, le type a fait le plus dur mais étant un peu neuneu - décidément, les simples d'esprit abondent dans la région - il a oublié de prendre l'anneau tant désiré.
Du coup, c'est le bordel - au sens figuré - au château : Gutrune chouine comme le Brahmapoutre à la saison des pluies; Brünnhilde se la joue Ophélie en rigolant et pleurant à la fois dans sa chambre et Günther essaye de gratter l'héritage en mode : "c'est mon pote, il voulait me le donner". Hagen, qui était pour des châtiments corporels allant crescendo, donna une baffe à sa soeur et la renvoya dans chambre et tua son frère à coups de chandelier dans la bibliothèque. Quand il entra dans la chambre de Brünnhilde avec sa décolleuse et son lance-clou, la corne de brume hystérique n'était plus là.
Il la retrouva près du bûcher funéraire de son mari - enfin, le premier -, une torche à la main.. Avant que le vilain bonhomme n'est pu faire quoi que ce soit, Brünnhilde met le feu au bûcher et fonce dedans avec son cheval; parce que c'est la classe.
Le Rhin sort de son lit et mal réveillé il inonde toute la région; et Hagen le premier. Pendant ce temps, le feu du bûcher est monté jusqu'au Walhalla qui crame joyeusement.
Et c'est dans ce feu de joie que se conclut la saga wagnérienne.
Donc pour résumer : 12 heures de grand spectacle avec une fin bien cathartique où tout le monde crève, brûle, se noie et toutes ces joyeusetés.
Je dirais donc pour conclure : méfier vous des bijouteries et des bijoutiers.
Tout de même en cadeau, voici les plus belles pages musicales de la saga et le pourquoi j'adore ces 12 heures de spectacle :
1- Prélude de l'Acte 1 de Das Rheingold (le plus grand et beau poème visuel).
2- Descente de Wotan et Loge à Nibelheim.
3- La malediction de l'anneau. (version Boulez/ Chéreau. Un chef d'oeuvre révolutionnaire et ce finale...)
4- Thor qui casse la baraque pour faire monter les dieux à Asgard.
5- Les adieux de Wotan (Ma partie préférée. Je pourrai payer 200e et voir 12h de spectacle rien que pour ce moment.)
6- Siegfred forgeant Notung.
7- Marche funèbre de Siegfried.
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