lundi 13 janvier 2014
Home Sweet Home.
Nous avons la belle vie : nous avons des armées d'accueillants supermarchés pour nous sustenter et de charmantes publicités pour nous prodiguer idées et conseils toute la journée.
Souvent on voit marqué "comme à la maison". Quelle belle initiative !
La larme me monte déjà lorsque je vois des personnages qui m'inspirent confiance : Mamie Nova, Captain Igloo et Franck Provost. Tous ces personnages qui me rappellent cent mille choses : une vieille sorcière qui aime à chaque fois te parler de "la guerre", un vieux pervers oscillant voguant entre alcoolisme et pédophilie et un ancien chanteur disco italien (qui va transférer son âme maléfique dans un clone qu'il fait passer pour son fils).
En plus, de la jouer sentimental, les produits veulent également te signifier que tout ce que tu trouveras dans ton sachet ou ta boîte de conserve a été préparé par amour par une charmante mamie dans son modeste fermette du Berry. Honnêtement, vous y croyez ? On a beau nous cracher du rêve au visage toute la journée, je ne me souviens pas avoir vu ma mère mettre de l'huile de palme ou de E123 dans l'osso bucco, ni ma grand-mère se transformer en Pablo Escobar du pot-au-feu.
Mais où est l'intérêt d'acheter du comme à la maison, puisqu'on le mange justement chez soi ? Bien sûr, cela vaut pour quand on fait un tant soit peu la cuisine; mais au final, ton surgelé a également un certain goût suivant le temps de cuisson, ton four, ton frigo etc. Donc il y aura toujours ton petit côté 'maison'.
le seul côté maison que tu auras avec Papa Findus, Papy Brossard ou Tatie Franprix sera le ferrocyanure de sodium (E535) qu'un gentil employé viendra verser par kilos dans la grand matrice; ainsi tu passeras du "putain, c'est dégueulasse!" à "Oh c'est pas mal, on à même l'impression que la viande n'est pas reconstituée".
Et puis, je suis désolé mais quand on me dit "comme à la maison" personnellement cela m'évoque au choix : l'insipide ou bien le médiocre.
Si j'achète des trucs tout fait, c'est justement pour ne pas subir ma pauvreté culinaire qui s'épanouit dans ma demeure comme une jeune gourgandine dans un bar nocturne.
Tout comme quand je viens me restaurer chez les autres, je n'achète pas des trucs tout fait pour manger de la merde : j'en mange déjà assez chez moi.
Last but not least, on dirait franchement que les entreprises agro-alimentaires se justifient de vendre des produits un peu moins mauvais que d'habitude. Ils ne doivent pas avoir l'habitude, ou alors ils doivent vraiment penser qu'on aime ça.
Enfin bon... Bonjour chez vous en tous cas.
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1 commentaire:
Cher Monsieur Parrain, il manque dans cet article une référence historique centrale, celle au "ça vous plaît? c'est moi qui l'ai fait!" de Valérie Lemercier pour Delifrance.
Je crois que la prolifération des émissions TV tournant autour du "fait maison", avec des invités odieux qui se métamorphosent en membres de jury impitoyables et pitoyables, ne manque pas d'intéresser les marques de plats industriels pour fomenter leurs fades publicités...
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