lundi 31 janvier 2011

Dio, Dio perche ci hai abbandonati?!


Au cinéma, on peut dire qu'il y a plusieurs types de réalisateurs et plusieurs types d'oeuvres: celles qui comporte une réflexion profonde et celles qui en sont dénuées, et les réalisateurs qui habitent leur oeuvre et les autres.
Bon, ce blabla introductif fini (car comme pour serrer une fille sur son canapé ou dans un couloir, il faut toujours commencer par raconter n'importe quoi, et Dieu sait si tout le monde a envie d'emballer!) passons au coeur de cet article: Pourquoi Salo ou les 120 journées de Sodome (Salo o le 120 giornate di Sodoma) de Pier Paolo Pasolini est l'un des films les plus importants pour ce que le cinéma est à la société.

Pour les non-cultivés, ce film est une adaptation du roman éponyme du 'divin Marquis'; roman qu'il a écrit depuis sa cellule pour se masturber et gagner quelques deniers en les publiant. Ais-je dit adaptation? Oui, mais si Pasolini garde la trame et les personnages principaux de l'histoire il donne à l'oeuvre une dimension politique et sociétale moderne (et au passage édulcore le roman, n'en déplaise à ceux qui ne peuvent voir le film).
Le film est un des plus grands coup de poing que l'on puisse recevoir devant un écran: tout est froid, glacé et aucune concession n'est faite.
Le corps humain et les personnes ne sont que des poupées de chiffon dont tout le monde connaît l'inéluctable fin.

Ce film est une critique de l'Italie des années de plomb, du capitalisme, de cette société qui place le sexe en un objet de consommation possédant une apparente (mais entièrement factice) liberté, et enfin une sombre vision de ce l'homme peut faire à l'homme.
Ce film est un cri contre toute les fausses libertés que l'on nous certifie avoir, dans un monde où le conformiste libéral et bourgeois se plaît à nous bander les yeux avec nos propres désirs.
Mais au final, Salo reste fort car il nous met en face de l'absurdité de la vie et il n'y a pas plus grand choc, de nos jours, pour un être humain que d'être confronté au ridicule de son existence (cf, la scène finale de Théorème de Pasolini).
C'est un film que tous ceux qui se réclament républicains se doivent de voir pour renforcer leurs idéaux et en même connaître la triste vérité qui existe entre dirigeants et dirigés.

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