lundi 10 mars 2014

Götterdämmerung (2/3)

                                   

Nous avions donc laissé nos deux amis érotomanes Siegried - dit le benêt beatnik - et Gunther - dit un homme bien brave mais un peu con - en route pour une soirée d'amusements répréhensibles par la loi sous le nom de viol. Ils voguent tranquillement sur leur coquille de noix.
Au même moment, la dite victime, Brünnhilde, reçoit fort aimablement sa soeur Waltraute - dite la vieille fille au prénom moche. Brünnhilde ( qui ne porte pas non plus le plus beau des prénoms de la Terre ) comme à son habitude oublie de prendre ses cachets et continue gaiement sa vie sur le chemin de la schizophrénie. Elle apprécie sa belle vie de ménagère, sa radio branchée sur Punk Fm pour faire la vaisselle et son abonnement à Maison, cailloux et déco magazine, mais elle espère toujours un signe de son vieux papa pour réintégrer le manoir familial.
C'est alors que sa soeur arrive : imaginez ses neurones de fille à papa rebelle. Malheureusement, Waltraute lui annonce que Papa Wotan est devenu complètement gâteux ( oui, plus qu'avant ). Le vieil animal aux plans d'un machiavélisme de garderie reste désormais affalé dans son rocking chair à regarder les murs d'un oeil glauque.
Bref, sa soeur la supplie de renvoyer l'anneau dans le Rhin, histoire que tout le monde soit sauvé et que papy Wotan puisse au moins une dernière fois compléter son Télé 7 jours vacances spéciale mots croisés. Les réceptions de l'ambassadeur sont bel et bien finies pour la rebelle; elle regarde au tour d'elle : un rocher pourri pour maison, trois casseroles, un aspirateur sans sac de rechange et trois surimis dans le frigo... Ses tares génétiques s'ajoutant à ses pilules d'acide mal digérées, ses neurones explosent et elle s'énerve : elle vire sa soeur à coup de casseroles et par la même occasion balance par-dessus le rocher ses trois surimis.
N'ayant pas grand chose à casser sur son caillou, Brünnhilde s'agite dans tous les sens de désespoir, mais voilà que le cor de Siegfried retentit; c'est une sorte de sonnette portative.
La jeune punk se précipite vers le pas du rocher mais ce n'est pas son hippy préféré qui s'installe avec son pack de bière dans le canapé mais Gunther, le roi benêt, et avec les bottes aux pieds qui plus est !

Pendant ce temps là, le vrai Gunther attend un peu plus bas. Car souvenez-vous que dans ses dernières heures avant l'hospice, papy Wotan a mis le feu au rocher et seul Siegfried peut le traverser grâce à ses vêtements de vulcanologue et à sa grande imbécillité. A propos de crétinerie façon cinemascope, le brave hippy a donc pris la forme de son ami Guntherinou grâce au heaume magique pour qu'elle ne puisses pas dire qu'elle n'appartient pas à ce dernier; décidément les gros malins se bousculent sur les bords du Rhin.
Ainsi donc Siegfried agit en véritable homme - des cavernes - il lui arrache l'anneau du doigt et doit sûrement la trousser quelque peu car bon, pendant qu'il était sur sa lancée il n'allait pas se refuser grand chose. Pour finir, il l'assomme avec l'aspirateur et l'embarque avec lui dans la barque où d'ailleurs le vrai Gunther ne manquera pas de la tripoter un minimum, lui rappelant ses soirées à Pigalle.

                                 

Dans le palais des Gugu, nous retrouvons Alberich, le personnage que l'on voit depuis le début mais qui ne fait absolument rien à part gueule comme un putois contre le monde dans l'obscurité. Le vieux machin annonce au machiavélique Hagen que ce dernier est en réalité son fils. Non content d'aller harceler bite-en-avant les filles du Rhin, la bestiole allait aussi se soulager entre les cuisses des schön fraulein des alentours. Alors comment il a fait pour se faire la reine, on ne sait pas - et on ne veut pas savoir - mais toujours est-il qu'il ordonne à son fils de récupérer l'anneau; lui étant sûrement trop idiot pour ça vu ses tentatives dans les trois opéras précédents.

Mais voilà que l'embarcation des aventuriers du viol arrive au palais. Heureux et détendus comme de jeunes puceaux après une nuit offerte dans un boxon, Gutrune se doute que quelque chose ne va pas et se précipite sur Siegfried, l'homme au sourire béat et à la braguette béante.
Elle le questionne tel un policier devant un jeune à capuche mais Siegfried lui assure qu'il n'y a rien eu entre lui et la jeune rebelle aux vêtements déchirés. Ils s'embrassent, ils se pelotent, c'est la fête, du coup le bon Hagen qui n'est jamais le dernier sur la bière, les jambonneaux et la charcuterie décident de les marier sur le champs.
Ainsi, on fait rentrer les tonneaux, les invités et donc Gunther et Brünnhilde. Vous imaginez bien qu'elle est un peu surprise de trouver son mari là surtout en tant que marié du jour; de plus, le gugus est aux fraises et ne la reconnaît pas d'un poil. Entre deux mains aux fesses et trois "Et glou et glou", elle aperçoit l'anneau précédemment arraché au doigt du marié. Et là, c'est la fin de tout : un autel de violence dans la cathédrale du pétage de plombs.
La vaisselle vole, les injures pleuvent, la charcuterie diminue et les tabourets s'écartent.

(A suivre)

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