mercredi 20 juillet 2022

Grasses matinées, covid et saumon fumé.

 

Salut le vieux jeune, car oui si tu lis encore des blogs c'est que tu n'es plus tout jeune mais tu es à l'aise  avec l'outil informatique donc tu n'es pas si vieux non plus.
Bref salut à toi, ami d'entre d'eux. Ami d'eau tiède, si on veut.

D'ailleurs, aurais-tu remarqué que le temps passe et passe et passe et beaucoup de choses ont changé/ qui aurait pu s'imaginer que le temps serait si vite écoulé ?

Maintenant, que tes illusions de jeunesse se sont heurtées aux récifs de la vie IRL, tu te souviens avec nostalgie de ces moments magiques de rêveries et d'insouciance. En même temps, as-tu envie à soixante ans de te souvenir des discussions sur la Toshiba 010 qui bourre les impressions autour de la machine au café terne et dégueulasse ?

Mais, comme tu as grandi, tu es devenu un peu cynique et tu vois également  que le "non" a régit ta vie.
Et comme tu as pris l'habitude de te prendre un petit apéro en revenant du boulot, cette idée commence à tourner en toi avec les volutes d'éthanol.

Quand tu étais enfant, cette tyrannie du "non" était une évidence. Même si tes parents t'aimaient tendrement (enfin, j'espère), ils devaient contrôler le jeune foufou antisocial que tu étais. Tu n'avais pas de règles, tu n'avais pas de principes, ni de valeur. Ainsi, tu n'avais que des interdictions, sauf peut être chez ta grand-mère, qui en avait déjà bavé avec tes parents. Tu étais la terreur de tes nounous, de tes profs et de ta famille. Non, vraiment, c'était le far west quand tu débarquais quelque part. Maintenant, tu comprends pourquoi les vieux te regardaient d'un sale oeil dans le bus.

Adolescent, même si tu n'avais pas encore tous les droits - à part celui de débarrasser la table - mais tu avais, dans ton nouvel océan d'hormones et de boutons, d'autres envies naissantes. Et là, tu as découvert ce pouvoir du "non" de la part de l'autre. Tu rêvais de câlins au cinéma, de pique-niques romantiques, ou tout simplement de grosses galoches et de mains baladeuses. En tous cas, tu as vite découvert que tes rêves se brisaient sur le continent des râteaux. Heureusement, que tu avais des potes.

Etudiant, tu as pu libérer tes pulsions mais désormais ta liberté trouvait un nouveau panneau stop. Tu as vite découvert que ta personne mais surtout ton dossier ne passaient pas auprès des agences et des proprio. Tu te voyais vivre dans un appart de film, et bien tu as commencé en restant un peu chez papa et maman. Petite mansarde dans laquelle tu étais au plus près des différentes températures de saison. Pas d ascenseur, WC sur le palier, pas d'argent pour les restau (pour les bars, c'était toujours bon). Pour les vacances, c'était blablacar et le camping, pour séduire tu misais sur le bar avant d'investir dans un restau à deux.

Sinon, tu as aussi tenté la colloc' pour apprendre que chez toi était chez eux. Un peu comme la vie dans la maison familiale mais avec des personnes plus cool et alcooliques. Sans ton premier job, le rêve de ton appart décent était loin.

Jeune travailleur, tu as enfin pu te trouver un petit chez toi avec un minimum de confort de daron. Tu as oublié les chèques à trois chiffres du CROUS pour découvrir la joie d'un SMIC (oui, car tu as fait une fac de sciences humaines). Mais par contre, tu as également découvert les joies d'être un adulte indépendant : impôts, assurances, frais de voiture, ta moitié qui veut peut être un peu plus de sorties et de voyage - non, le bar d'en bas n'en fait pas partie. Et ta joie première devant ce beau SMIC s'est envolée après avoir tout enlevé. Même le bar d'en bas ne te vois plus souvent car tu habites en couple et vous voulez manger plus sainement; et tout simplement, vous n'avez plus autant de temps et d'énergie qu'avant.

Maintenant, tu estimes avoir une certaine liberté dans ta vie entre dos aguas. Tu es désormais en pleine possession de tes qualités professionnelle et avec un peu de chance tu as du temps et de l'argent car tu ne t'es pas encore reproduit. Ta vie est rangée selon tes désirs.
Ta liberté n'est plus que celle que tu t'accordes. Tu es devenu philosophe, mon ami, mais dans quelques années qu'en sera-t-il ? Quels souvenirs en auras-tu ? Où est ce petit côté interdit ? Cette petite flamme de passion et cette envie de vivre ?
En fait, c'est cette période qui est la plus dur. Il te faut retrouver du "non" pour relancer ton être. Ca sera ta première vraie liberté.

Pense que tu auras une crise de la cinquantaine et peut-être des enfants pour te rappeler qu'il faut s'accommoder de la vie. Ce n'est rien, ça arrive à tout le monde, sauf peut être aux rockstars (le karaoke du samedi soir compte pour être une rockstar).
Le chemin est sinueux mais l'avenir est radieux.

Salucofagos et rock'n roll à toi.

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