lundi 12 mai 2014

Jack Médecin. Première intervention : un récit médicinal.



"Tout n'est que mensonge. La seule vérité que l'on peut entendre dans ce monde est le prix d'un verre quand le barman vous demande de payer."
Cette note fut retrouvée dans un carnet du jeune Jack Médecin après sa disparition du campus d'Ingolstadt.

Après une adolescence banlieusarde et un bac tout aussi médiocre, le jeune Jack s'inscrit en médecine et partit pour la Bavière. Tout se passa pour le mieux jusqu'en décembre.
Alors que les premiers examens arrivaient et que le vent et la neige prenaient possession de la ville, les camarades lui firent découvrir une tradition locale : les brauhaus; ces énormes brasseries où la bière coule par litres jusqu'au petit matin entre charcuterie et fumée de cigarettes.
Le jeune étudiant fut ébloui par tant de chaleur et de chopes pas chères. Petit à petit, il vint de plus en plus souvent en ces lieux et surtout de plus en plus seul.
A l'université, ses notes commençaient à chuter dramatiquement. Les professeurs ne l'appréciaient guère car depuis peu Jack remettait constamment en question le contenu des cours. Même ses camarades s'éloignaient de lui : il était de plus en plus solitaire et il avait même refusé d'entrer dans la confrérie Kopf und knochen.
Quand il n'allait pas rêver et oublier d'étranges idées noires au fond des verres, il se passionnait pour l'étude du foie et du système digestif. En fait, seul Herr Ude son professeur dans ces matières le voyait souvent. On pouvait même les apercevoir ensemble dans un coin reculé de la brauhaus de la grande place. Ils venaient régulièrement et avaient des conversations passionnés que les sons de la joyeuse clientèle rendirent secret à jamais.
Un soir de Janvier alors qu'un sale temps hivernal soufflait sur la ville, le professeur Ude fut retrouvé assassiné dans une ruelle. Après enquête, la police conclut à un meurtre crapuleux et fait étrange : à l'intervention d'un maniaque qui une heure ou deux après le décès découpa et emporta les viscères du malheureux.

Hanz-Hubert Katzfried était un jeune étudiant de 19 ans. Ne suivant pas le même cursus, il ne connaissait Jack Médecin que comme voisin de chambrée, et seulement de vue. Dans le grand hall baroque, il n'y avait que peu de résidents dans les 16 chambres du grand couloir aux voûtes boisées. La crise immobilière que la région subissait depuis quelques années avait libéré de vastes appartements en centre-ville. A cent mille lieues des couloirs sombres et oppressants de l'université, beaucoup d'étudiants avaient choisis les maisons bourgeoises de l'hyper-centre. Ainsi, seuls un étudiant chinois, un fribourgeois, Hanz-Hubert et Jack qui occupait la chambre voisine, occupaient le premier étage de l'aile ouest. Cette année, la neige et les forts vents du Nord balayèrent la ville jusqu'à mi-avril, Hanz-Hubert comme beaucoup ne sortait que peu afin de ne pas affronter la tempête, il ne s'étonnait donc pas de ne pas voir souvent son voisin. Quelque fois, il entendait d'étranges grognements à travers le mur et les lambris. Certaines nuits, ces grognements s'accompagnaient de cliquetis de verre et d'un petit rire à peine camouflé.


Durant la fin février, une atmosphère de plomb s'était abattue sur les couloirs de l'université enneigée : plusieurs personnes furent retrouvées mortes dans la ville et des vols d'organes avaient été constatés au sein de l'université.
Lors d'une nuit où le vent rugissait à l'extérieur, la cloche de l'université se mit à sonner furieusement : un feu s'était déclaré dans le bâtiment à cause d'un coup de vent qui fit tomber des bougies sur des rideaux.
Hanz-Hubert rassembla deux, trois affaires et sortit de sa chambre. Alors qu'il allait suivre ses compagnons de dortoir, il entendit des bruits provenant de la chambre voisine. Son occupant ne semblait pas vouloir évacuer; pire, il ne semblait pas entendre la cloche de détresse.
Hanz-Hubert toqua à la porte mais seuls des grognements indistincts passèrent à travers la porte de bois. Le jeune berlinois essaya d'expliquer la situation et le fait qu'il valait mieux évacuer le bâtiment quelques minutes afin d'éviter une possible exclusion, mais avant qu'il ait pu avoir une réponse, un cri retentit alors que les sirènes des pompiers s'étaient jointes à la cloche.
La porte était fermée, elle ne céda que sous les coups répétés d'extincteur. Le vent du nord et la neige fouetta soudainement le visage du jeune étudiant. Quand il ouvrit les yeux, une sensation de terreur couru le long de sa colonnes vertébrale. Dans la pièce sombre, plusieurs appareils digestifs étaient entreposés sur des cintres. De longs tubes et tuyaux se glissaient entre eux, chacun semblait être relié à une grand cuve en amont et une autre en aval; et tous, bien qu'en dehors de tout corps humain semblaient vivants. La pièce sentait la brasserie en fin de week-end : elle empestait l'alcool et des dizaines de bouteilles vides d'alcool fort traînaient dans la pièce battu par le vent. La fenêtre était grande ouverte, Jack avait dû s'enfuir alors que sa porte allait être enfoncée. Il en restait plus que quelques cahiers et feuilles volantes non loin du petit bureau. Sur l'une d'elle, poussée par le vent, était griffonné sur toute sa surface un mot : Picheman.
La police et l'université firent fermer la chambre et l'affaire fut étouffée mais ils ne retrouvèrent pas les notes et les cahiers. Hanz-Hubert laissa la porte ouverte et se garda bien de dire qu'il avait pénétré dans cette pièce; il ne finit pas son année et personne ne sut vraiment ce qu'il advint de lui par la suite. Quand à Jack Médecin, c'est une autre histoire. Une histoire dont lui-même n'en connaît pas la fin.

vendredi 9 mai 2014

In Bloom


Ah mes amis... Mes chers amis...
Au moyen-âge, il y a avait la trêve hivernale, mais comme vous avez pu le constater il y eut également la trêve printanière ici-bas.
Une tonne de choses à faire, que dis-je ! Des millions de feuilles à rédiger afin de s'assurer un avenir, certes pas plus radieux, mais au moins pour apporter un peu de lumière sur le CV.
Bref, c'était long et fastidieux mais le bout du tunnel se rapproche.
Ainsi, ce week-end, vous aurez le droit à un retour en fanfare du blog saveur vanille et de sa mascotte Jack Médecin !
Et comme disait notre ami Mao : Le chemin est sinueux mais l'avenir est radieux.
Salucofagos.