dimanche 31 juillet 2022

Cindy (9e partie)



Nous étions restés sur des rave party, des murs qui sont durs et une histoire qui n'avance pas. Les poules sur les murs, un ralenti dégueulasse, des applaudissements et voici la suite du chef d'oeuvre musical qui commence.

Nous retrouvons sans délai Paulo la salopette dont la signature est son amour pour Cindy et ses Dum dudum façon RnB ringard déjà présentes dès la partie 4

Fou d'amour et peut être également affamé (de nourriture, j'entends), Paulochinel vient toquer (d'où les Dum dumdum) chez Cindy. Malheureusement, elle n'est pas là. Est-elle enfin dans un cours de comédie ? Eh non, sa soeur nous apprends qu'elle est à Los Angeles avec Ricky. Pour gagner du temps et au cas où le public serait décidemment trop con, Paulo répète chaque phrase. Si nous n'étions pas de mauvaise foi, on aurait pu dire que c'est pour illustrer toute la douleur qu'il ressent. On a quand même quatre fois "Avec lui".

Le blues, ça fait mal.


Bref, il ne se passe toujours pas grand chose. Au milieu de cette vallée de larmes et de sentiments exacerbés, on ne sait trop pourquoi Assia dit à Paulo : "Je peux t'offrir une verveine ?"
Paulo ne saisit pas la blague et alors qu'Assia part dans son coin pleurer sur son appel du pied manqué
La blague sortie de nulle part et qu'on oublie aussitôt puisque la musique commence pour le tour de chant de Polochon.

Paulo, quand il pousse la chansonnette, c'est le prince du RnB. Cette chanson le fait devenir le Patricia Kaas de la comédie musicale. Les vieux abondement présents ont dû apprécier.

Niveau texte, on est sur le fameux Parking d'Auchan. Enfin, un Auchan qui aurait fermé ses portes il y a longtemps car le génie musical ne nous fournit qu'un seul couplet. Un homme dévoré par le blues. Il vit, il crie son blues.
"Blues d'amour à moi, blues d 'amour de toi". La rime est belle est heureuse, non ? Et dois-je souligner la syntaxe ?
Pour rappel, Paulo est censé représenter le jeune de banlieue 2002. On voit le Maurice Chevalier de Sarcelles.

Après deux minutes, a boucles des trois paroles se terminent et Assia essaye de récupérer l'amoureux perdu dans le plis de ses pensées et de sa salopette. Le trait d'union entre ces deux tours de scène est cette question existentielle : mais qui me guérira de mon blues (à moi) ? Assia voyant que sa technique d'une verveine et dans mon lit ne marche pas, elle s'ouvre à la philosophie. C'est beau comme la sortie du micro-onde d'un plat Picard.
Extrait qui ne sert pas à grand chose.


Une femme seule au milieu des slips moches.


Mais soudain, le spectateur sort de sa torpeur. la musique devient intéressante. On croirait une bille de tapioca remonter à la surface de la soupe. La musique plutôt discrète convient au chant qui lui aussi adopte une certaine sobriété. On pourrait même dire que c'est agréable, si l'on fait abstraction des paroles.
Assia n'en fait pas des tonnes (les vrais se rappellent la bonne époque).
Enfin, tout d'un coup, elle commence à faire du trémolo orientale; en même temps la musique part vite dans le style musique orientale façon Yakalelo ou Buddha Bar.
Pour un peu on, pourrait faire un remake pas cher de Battlestar Galactica (meilleure série du monde).

Bon, avec un verre ou deux ça passe, mais Cindy, c'est un peu le SM de la musique : tu t'habitues gentillement à ce morceau et d'un coup surgit un break mielleux dégueu issu d'un faux Disney Pakistanais. Tout ça pour entendre les paroles suivantes : "Attention fille méchante, attention fleur piquante, attention fille trop belle, attention fille rebelle".
D'ailleurs, niveau paroles on rigole bien et on boit frais en entendant "je suis la fleur trop fière qu'on n'ose pas cueillir/ Le reflet solitaire au milieu du parterre."' Le reflet solitaire ? WTF. Le reflet de quoi ?
Bref, toute une chanson pour dire qu'elle a bien envie que son "corps serpentine" mais que c'est compliqué dans sa tête. D'ailleurs, si on se fit aux paroles, c'est compliqué pour n'importe qui de comprendre ce qu'elle veut exprimer.
D'ailleurs, si vous voulez mon avis, elle se fait de l'argent dans un peep show de la rue Saint Denis et du coup, elle ne croit plus en l'amour. Triste témoignage d'une jeune fille dont c'est lorsque le "corps serpentine que [...] que les regards s'agglutinent". 
Heureusement, tout se finit pour ces deux poètes maudits car en s'écoutant chanter, ils se sont rendus compte qu'ils avaient pour eux les mêmes paroles niaiseuses. Ainsi, Assia rejoint Paolo, au ralenti car, c'est bien connu : le ralenti, c'est le mode de l'amour.

Allez, venez Milord 2002


Et revoilà maman la marâtre du Disco. On a exactement la même musique qu'au début. La mauvaise foi dirait "mais c'est un leitmotiv" mais je ne sais pas si comparer Wagner à Cindy est judicieux pour le défense. Cela dure exactement une minute... même pas le temps de faire bouillir de l'eau pour son oeuf dur.
Une minute pour dire que maintenant que ces filles sont casées/barrées/droguées, elle peut enfin avoir sa délivrance. Bien sûr, le parolier fou, nous gratifie de ces plus belles rime ou ménage rime avec déménage. Toujours un plaisir, l'artiste !
Un ralenti, un "yeah" et au lit ! Ce n'est plus une chanson, c'est une onomatopée..

Aujourd'hui ce fut un peu court mais dans la suite de cette épopée auditive et visuelle, nous aurons le droit à une chanson sobrement intitulé : Salaud.
Alors, que demande le peuple ?

mercredi 20 juillet 2022

Grasses matinées, covid et saumon fumé.

 

Salut le vieux jeune, car oui si tu lis encore des blogs c'est que tu n'es plus tout jeune mais tu es à l'aise  avec l'outil informatique donc tu n'es pas si vieux non plus.
Bref salut à toi, ami d'entre d'eux. Ami d'eau tiède, si on veut.

D'ailleurs, aurais-tu remarqué que le temps passe et passe et passe et beaucoup de choses ont changé/ qui aurait pu s'imaginer que le temps serait si vite écoulé ?

Maintenant, que tes illusions de jeunesse se sont heurtées aux récifs de la vie IRL, tu te souviens avec nostalgie de ces moments magiques de rêveries et d'insouciance. En même temps, as-tu envie à soixante ans de te souvenir des discussions sur la Toshiba 010 qui bourre les impressions autour de la machine au café terne et dégueulasse ?

Mais, comme tu as grandi, tu es devenu un peu cynique et tu vois également  que le "non" a régit ta vie.
Et comme tu as pris l'habitude de te prendre un petit apéro en revenant du boulot, cette idée commence à tourner en toi avec les volutes d'éthanol.

Quand tu étais enfant, cette tyrannie du "non" était une évidence. Même si tes parents t'aimaient tendrement (enfin, j'espère), ils devaient contrôler le jeune foufou antisocial que tu étais. Tu n'avais pas de règles, tu n'avais pas de principes, ni de valeur. Ainsi, tu n'avais que des interdictions, sauf peut être chez ta grand-mère, qui en avait déjà bavé avec tes parents. Tu étais la terreur de tes nounous, de tes profs et de ta famille. Non, vraiment, c'était le far west quand tu débarquais quelque part. Maintenant, tu comprends pourquoi les vieux te regardaient d'un sale oeil dans le bus.

Adolescent, même si tu n'avais pas encore tous les droits - à part celui de débarrasser la table - mais tu avais, dans ton nouvel océan d'hormones et de boutons, d'autres envies naissantes. Et là, tu as découvert ce pouvoir du "non" de la part de l'autre. Tu rêvais de câlins au cinéma, de pique-niques romantiques, ou tout simplement de grosses galoches et de mains baladeuses. En tous cas, tu as vite découvert que tes rêves se brisaient sur le continent des râteaux. Heureusement, que tu avais des potes.

Etudiant, tu as pu libérer tes pulsions mais désormais ta liberté trouvait un nouveau panneau stop. Tu as vite découvert que ta personne mais surtout ton dossier ne passaient pas auprès des agences et des proprio. Tu te voyais vivre dans un appart de film, et bien tu as commencé en restant un peu chez papa et maman. Petite mansarde dans laquelle tu étais au plus près des différentes températures de saison. Pas d ascenseur, WC sur le palier, pas d'argent pour les restau (pour les bars, c'était toujours bon). Pour les vacances, c'était blablacar et le camping, pour séduire tu misais sur le bar avant d'investir dans un restau à deux.

Sinon, tu as aussi tenté la colloc' pour apprendre que chez toi était chez eux. Un peu comme la vie dans la maison familiale mais avec des personnes plus cool et alcooliques. Sans ton premier job, le rêve de ton appart décent était loin.

Jeune travailleur, tu as enfin pu te trouver un petit chez toi avec un minimum de confort de daron. Tu as oublié les chèques à trois chiffres du CROUS pour découvrir la joie d'un SMIC (oui, car tu as fait une fac de sciences humaines). Mais par contre, tu as également découvert les joies d'être un adulte indépendant : impôts, assurances, frais de voiture, ta moitié qui veut peut être un peu plus de sorties et de voyage - non, le bar d'en bas n'en fait pas partie. Et ta joie première devant ce beau SMIC s'est envolée après avoir tout enlevé. Même le bar d'en bas ne te vois plus souvent car tu habites en couple et vous voulez manger plus sainement; et tout simplement, vous n'avez plus autant de temps et d'énergie qu'avant.

Maintenant, tu estimes avoir une certaine liberté dans ta vie entre dos aguas. Tu es désormais en pleine possession de tes qualités professionnelle et avec un peu de chance tu as du temps et de l'argent car tu ne t'es pas encore reproduit. Ta vie est rangée selon tes désirs.
Ta liberté n'est plus que celle que tu t'accordes. Tu es devenu philosophe, mon ami, mais dans quelques années qu'en sera-t-il ? Quels souvenirs en auras-tu ? Où est ce petit côté interdit ? Cette petite flamme de passion et cette envie de vivre ?
En fait, c'est cette période qui est la plus dur. Il te faut retrouver du "non" pour relancer ton être. Ca sera ta première vraie liberté.

Pense que tu auras une crise de la cinquantaine et peut-être des enfants pour te rappeler qu'il faut s'accommoder de la vie. Ce n'est rien, ça arrive à tout le monde, sauf peut être aux rockstars (le karaoke du samedi soir compte pour être une rockstar).
Le chemin est sinueux mais l'avenir est radieux.

Salucofagos et rock'n roll à toi.