mardi 4 décembre 2012

Jack Médecin, chapitre 10 : Voyage au zoo.


Dans le taxi qui l'emmenait de l'aéroport au centre ville, Jack Médecin réfléchissait intensément .
Ce que certains appellent le cuvage, Jack l'avait transformé en un art martial redoutable : les yeux fermés toute sa concentration pouvait se focaliser sur un point précis; et si, d'aventure, quelqu'un tentait de le déranger ses ronflements animaux se chargeraient de l'éloigner.
La veille ville était paisible, la saison touristique était loin.
Cela faisait des années que Jack n'était pas retourné à Prague mais peu de chose avait changé. Entre les colonnes de touristes, des vendeurs d'œuvres d'art en grillage à poule, des jeunes animaux avec des tâches de moutarde sur le T-shirt et des bonnasses ne semblaient ni souffrir du froid hivernal, ni de la fainéantise féminine quand il s'agit d'aborder des hommes.
Tout ce petit monde évoluait sous les yeux et la chope d'un litre de Jack.
Attablé à la terrasse de son QG praguois, Jack attendait les rapports de ses différents contacts. En face de lui la vieille horloge sonnait 14 heures et son petit manège commença à se mettre en marche devant les touristes ébahis.
C'est ici que Jack rencontra Éric Hamster quelques années auparavant. Éric était le seul touriste à ne pas observer l'horloge, trop occupé à uploader des vidéos sur son site porno. Ils s'étaient tout de suite plu.

Mais avant que Jack n'ait pu se remémorer cette merveilleuse rencontre entre amitié virile et Tabatha Cash, un homme le tira hors de ses rêveries.
C'était René le grillager. VRP en cendriers tressés de fils de fer pour cage à poule, René était une célébrité locale ainsi qu'une vieille connaissance de Jack, bien que ce dernier chercha toujours à l'éviter à cause de son hygiène corporelle et de sa diction atrophiée, voir morte-née.

Au bout de plusieurs refus de Jack pour lui acheter des cendriers poulailler, deux pintes et dix minutes pour comprendre René, notre héros eut enfin ses informations : Antoine Waechter était introuvable, ainsi que Krasucki.
Antoine avait toujours été quelqu'un de secret, mais Henri était tout le contraire. C'était le genre de gars à faire l'hélicoptère dans les bars avec son sexe et à confondre les fesses de la serveuse avec celles du videur;
Une visite en bon et due forme des bars et boîtes de nuit était donc obligatoire.
Le premier sur la liste était le Carioca, un sémillant club de strip-tease tenu par Papa Gueno (aucun lien de parenté avec Henri), beau-frère de Krasucki.
Au pire, si la pêche aux informations est infructueuse, une séance privée de table-dance et une bouteille de Baccardi seront toujours les bienvenues.

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