mardi 19 juin 2012

Chapitre XXII


« Dis donc, tu crois que le bureau va faire une enquête ?
- Cela m'étonnerait. On est juste là pour le client. Par contre, vu le bordel, la note de celui-là va grimper sévère.
- Tu m'étonnes, John. D'ailleurs, on fait quoi pour ces deux-là ? On les laisse ?
- J'en sais rien; j'ai jamais vu ça... On a pas beaucoup de temps et vu l'importance de la cliente, on devrait tout ramener. Ils se débrouilleront après.
- Ouais, la routine du larbinat, en somme.»

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Nicolas rêva longtemps. Il fut plongé durant une éternité dans un maelström de sons et d'images se dérobant à tout tracé définitif. Ces songes composaient une saga interminable de divagations, toutefois une voix féminine revenait souvent. Une voix calme où l'on devinait la fermeté et le désabusement qui sied à la plupart des serial killers hollywoodiens. Elle lui était familière mais, comme si son esprit voulait occulter cette personne, seuls ses mots donnaient corps à la forme blanche et nébuleuse qui apparaissait: 


"Pourquoi lutter? Pourquoi se battre pour quelque chose qui de toute manière finira dans l'oubli et la poussière? Pourquoi ne pas renoncer et aspirer à une vie tranquille ? Tout est vain et ton courage n'est que simple vanité. Tout aboutira à la souffrance. Dors tranquillement. Dors."

La pièce était obscure, seules quelques formes fluorescentes s'offraient aux yeux encore endormis de Nicolas Brandebris. La douce lueur et ses formes de volutes berçait l'esprit de Nicolas dont tout le corps était endolori. Cela lui rappelait les étoiles phosphorescentes que son père avait collé au plafond de sa chambre d'enfant. Des heures passées à rêver sous ce ciel étoilé, en attendant le sommeil.
La porte s'ouvrit soudainement; il n'y eu pas de vive lumière pour aveugler Nicolas. Tout au plus, un néon lointain et blafard pour que le couloir l'abritant ne sombre pas dans les ténèbres. Dans la pénombre une silhouette.

« Cher Monsieur Brandebris, vous savez que vous nous causez bien du soucis.
Qu'allons-nous donc faire de vous ? Dans tous les cas, nous ne pouvons vous laisser repartir comme si de rien n'était. Mais je suis sûr que l'on peut très rapide se mettre d'accord sur un petit arrangement. Voulez-vous bien me suivre pour discuter de cela autour d'un repas?»

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