samedi 22 décembre 2012

Babbo Natale


Une année est sur le point de s'achever. On se presse dans les magasins comme dans un club échangiste du Cap d'Agde (les vêtements en plus), les bouteilles de champagne s'emmagasinent dans les réfrigérateurs et les foies se préparent.
Nous serons tous loin du quotidien, entre cadeaux, flûtes et plats en sauce.
Il en sera de même pour votre blog saveur des îles en faïence. Ainsi, vous pourrez découvrir, relire à loisir les bonnes archives de tonton blog.
Si la cuvée 2013 d'Alka-Seltzer est bonne, on recommencera comme si de rien n'était dès les premiers jours de Janvier.
Bonnes fêtes à tous et salucofagos!

PS : Et n'oubliez pas que La flûte enchantée est la plus belle et puissante des œuvres.
(crédit photo : Studio Arnaud Hébert. http://www.studiohebert.com/)
Bien évidemment, je tiens à signaler aux béotiens qu'il s'agit de la cathédrale de Chartres !

mercredi 19 décembre 2012

Quelques jours.


Aujourd'hui le blog vanillé vous propose un horoscope musical parce que c'est la fête !
Comme vous l'avez sûrement remarqué , en regardant cette étrange lumière crue et clignotante que les éclairages publics vous envoient par pur gentillesse, nous sommes en pleine période de fêtes de fin d'année.
Alors on parle toujours d'humeur et de moral pendant ces périodes : la joie des petits et des grands devant toutes ces lumières, la solitude de certains, la fatigue accumulée de la fin d'année et du temps maussade, le stress pour la fin du monde, l'hyperactivité pour se lancer dans la course aux cadeaux, etc.
Ceci plus le fait de ce lever dans l'obscurité et le froid, fait que le réveil est le plus dur moment de la journée mais vous, comment vous sentez-vous à ce moment fatidique ?

Plutôt déprimé(e), ce matin ressemble pour trop à tous ceux qui l'ont précédé. Vous rêvassez sur des jours meilleurs tout en continuant votre petite routine : Neil Young : Bandit

C'est la journée de la patate; vous péter la forme et en plus comme c'est bientôt Noël (ou les vacances) vous ne vous en faites pas et foncer dans la journée comme un marseillais sur un pot de gel coiffant : Dir en Grey : я to the Core

Vous vous sentez comme un vrai jeune, un tatoué, celui qui aime la fiesta du vendredi soir, même si l'on est mardi matin à Arpajon : Blink 182 : First Date

Vous vous sentez un peu seul; entre les souvenirs et les occasions manquées la journée s'annonce un peu morose : Elli & Jacno : T'oublier.

Tout va bien, vous savez qu'aujourd'hui, comme tous les jours, vous allez voir votre amour (secret ou non); même si il ne se passera rien cela vous mets en joie : Depeche Mode : Judas.

La journée commence mollement (et je ne parle pas du moment où vous essayez de lever et sortir votre derrière du lit) mais une fois en route vous restez confiant, attendant les quelques surprises que la journée vous a préparé(e) : Smoke City : Aguas de Março.

Aujourd'hui, ça va être dur. Les transports sont bondés, votre patron n'a pas l'air de la meilleure humeur, vous sentez que votre patience a des limites, aujourd'hui restreintes, mais heureusement vous avez plus envie de vaincre et surpassez tout cela brillamment plutôt que de vous énerver et tout casser tel un chat dans un panier de pelotes de laine : Thee Michelle Gun Elephant : Danny Go.

Bon, ça pourrait aller mieux; en fait, vous allez plutôt bien mais dès le réveil, des pensées mélancoliques vous assaillent. Si en plus, vous devez prendre la route vers les paysages de votre enfance ou bien le quartier de votre ancien amour déçu, ça ne va pas s'arranger; mais tout cela est loin ainsi seul une douce mélancolie restera avec vous : Jackie de Shannon : Needles and Pins.

Aujourd'hui, c'est pour vous comme une rue avec ses illuminations de Noël; vous avez la pêche, vous avez envie de faire mille choses avec le sourire : Hole : Celebrity Skin.

Il fait moche, les gens sont moche, ne parlons même pas de la société, l'autre sexe vous déçoit, votre vie semble faire de même et vous trompe en douce. Bref, vous êtes à l'image de l'épaisse couche couche de nuages grisâtres qui s'est déroulée au-dessus de votre banlieue. Mais lucide (ou égoïste), vous pensez qu'il n'y a que vous à qui cela arrive et vous vous résigné pour ne pas sombrer : Le klub des loosers : Avec les larmes.

Il fait gris ? Qu'importe, pour vous il fait grand soleil. Je ne sais si c'est le fait de mettre le nez dehors et donc de sortir de votre tanière ou bien si vous venez tout juste de commencer une nouvelle histoire en long baiser réciproque. La rue est une gigantesque piste de danse et que l'on vous regarde ou pas, ce n'est pas vraiment votre problème : Fat Boy Slim : Outta my Head.

Aujourd'hui, rien ne peut vous toucher. Vous vous sentez léger, en phase avec tout et tous. Quelque soit votre destination, vous flotterez dans les airs, même le fait de savoir que cette sensation est sûrement éphémère ne vous touche pas : Bear McCreary : Passacaglia. 

dimanche 16 décembre 2012

In the woods.


Au rayon des grandes tendances populaires d'aujourd'hui, vous avez certainement remarqué les têtes de gondoles que sont les vampires et zombies.

Vampires: rendre le monde plus beaux, l'alliance très adolescente de la peur et de la sexualité (les films de slasher fonctionnent exactement sur le même modèle).

Zombies : l'horreur et la peur a l'état pur; peur du néant, perte de l'individualité et destruction de Dieu (ou de la science). Vouloir se déguiser en zombie c'est, au final, apprendre à aimer Big Brother.

Le vampire se doit d'avoir un minimum de classe, un certain charme ou charisme; alors que le zombie se doit d'être un simple amas de pulsions décérébrées.
En fait, c'est surtout que le déguisement de zombie pour des soirées qui remporte un franc succès, Halloween tout ça.
Suffit, de peu dormir et beaucoup fumer (quand on a pas de maquillage), sinon juste se mettre des cendres autour des yeux et étaler son rouge à lèvres telle une prostituée Hongroise après des heures de travail sans remaquillage.
Ensuite, en enfile de vieux habits dégueu que l'on déchire... C'est le secours catholique qui fait la gueule.

Les vampires, parce que la vie n'a pas plus sens; on se raccroche à la sensualité.
Les zombies parce que rien n'a de sens; dans la jungle de nos vies, il ne faut simplement pas tomber.

vendredi 14 décembre 2012

Accroche-cœur.


Avant tout, une petite illustration musicale : Depeche Mode - Halo.

Etant jeune, tu es un peu fleur bleue (même si tu aimes le cacher derrière des litres d'alcool et de forts vomissements de fin de soirée); tu aimes toutes ces petites histoires d'amour que l'on te propose à la TV entre Belle toute nue et Qui veut épouser mon fils?
Tu apprécies ces récits simples où un jeune homme Colgate aime une jeune femme Vidal Sassoon; de là ils décident d'acheter une niche pour un futur animal de compagnie et une autre pour une future vie de famille. D'ailleurs, on ne le saura jamais comment ils feront cette famille car ces romances sont aussi sexy et sensuelles que le rayon soupe d'un supermarché de proximité.
Bref, c'est bien joli tout ça, jeune romantique, mais n'en as-tu pas assez de toutes ces comédies romantiques formatées dans le moule de l'ennui du dimanche soir ?
Coup de foudre à Brooklyn, l'amour au bout de la rue, mon voisin prince charmant, Coups de foudres et pizzas pepperoni, Plombier mon amour, etc. Mon clavier baille déjà...
Et si ton blog préféré te proposait une autre vision de l'amour (non, pas celle de l'internet avec des gros plans et tout plein de bruits animaux); une sorte de trilogie de l'amour absolu ?
Un amour qui va au-delà de la mort, du destin, des conventions et des autres. L'essence même du romantisme en somme.

Dracula (1992, Coppola).

L'ami Francis a réussi à redonner à Dracula toute son origine romantique. Cet homme qui se damne par chagrin et ne cherche à travers les âges qu'à retrouver son amour perdu. Ah c'est sûr, ça te change de Julia Roberts et de sa technique "excusez-moi vous n'auriez pas sucre" pour draguer le voisin de palier avocat ou chirurgien; quand elle n'est tout simplement sur le trottoir.
De plus, le film est tout simplement magnifique, les acteurs sublimes et l'adaptation brillante. C'est ce qu'on appelle du 'Cinéma', alors que Pretty Woman on appelle cela de l'ennui.
Chaque plan est chargé d'érotisme et de l'opposition entre les sentiments et le destin et la rage qui en découle.
Dracula, c'est l'amour dans sa beauté intellectuelle. C'est l'amour qui transcende le temps et la mort; il transcende par ailleurs les conventions ( n'oublions pas que cet érotisme se situe pendant l'époque victorienne, mais je ne ferais pas de cours là-dessus). C'est également une réflexion sur l'attirance et l'amour  de interdit.

L'empire des sens (1976, Nagisa Oshima).

Oui, il y a quelques scènes un peu olé olé, mais bon le film est tellement beau visuellement que ça passe tout seul.
Quelques plans avec des poils autour sont loin d'être vulgaire. Me dites pas que vous ne trouvez pas Meg Ryan vulgaire quand elle simule au restau !
L'histoire est celle d'une passion entre deux êtres, qui vont s'y abandonner jusqu'au bout. Plus rien n'existe au-delà de leur amour, ils ne vivent que pour eux, leur sentiment et leur sensualité. Oui, ce sont de vrais amoureux; du genre qui copulent un peu partout dès qu'ils le peuvent alors que Reese Witherspoon préfère organiser des soirées Tupperware avec ses copines tous les mercredis et emmener son 'boyfriend' au ciné les jeudis.
Ce film n'illustre pas le coup de foudre pour son voisin de palier descendant les poubelles, ni l'amour naissant pour votre patron qui aime vous insulter de "gourdasse à foutre" en réunions et tout ce genre de clichés; non, il illustre la passion dévorante, et charnelle qui peut dévorer les êtres. Un amour aussi bref et intense qu'un feu de joie.
Tout comme Beethoven en musique, cette histoire est la plus humaine des histoires d'amour.

Sid et Nancy (1986, Alex Cox).

Oubliez donc le sourire chevalin de Sarah Jessica Parker et le visage difforme de Renee Zellweger censés vous rassurer sur votre physique.
Ici, le film nous narre la plus grande histoire du mouvement punk : l'amour entre Sid Vicious (bassiste des Sex Pistols) et Nancy Spungen (groupie et junkie).
L'amour entre deux êtres paumés qui n'ont que l'un et l'autre comme unique repère.
Leur histoire seule résume ce que le punk a pu être : quelque chose de fort, de passionnel, de désespéré; une aventure dont la seule issue possible est l'explosion en plein vol.
C'est quand même bien plus romantique - dans le sens littéraire, bien sûr - que Hugh Grant et D'Arcy se donnant des baffes dans un immonde décor rempli de neige avec de la musique has-been en fond !
Ce n'est pas une idéalisation de la rencontre et de la vie amoureuse, ni sa caricature, mais sans être l'histoire de chacun, elle vibre et résonne en nos vies aseptisées et/ou normalisées.
Et puis merde, c'est Gary Oldman qui joue (merveilleusement) !

mercredi 12 décembre 2012

Pif paf pouf.



Attention à toi, petite loutre fragile et féministe car aujourd'hui ton blog préféré endosse sa panoplie de macho!

Souvent entendu ici et là : " les femmes aiment être surprise; leur séduction se fait par cette surprise".
Il faut avouer que la dernière fois que votre humble scribouillard vanillé ait entendu cet adage des temps modernes ce fut dans la bouche d'une des marâtres de Qui veut épouser mon fils ? (on fait ce que l'on peut de ses soirées). Gage de qualité.

Il est vrai que, vu tous les atrophiés du bulbe qui traînent dans cette émission, on ne peut qu'émettre un doute sur la véracité de ces propos mais comme on les entend chaque jour...
Surprendre la femme... Donc on s'embrasse et je te mets une claque à la James Bond avant de te jeter contre lit (donc toujours à la James Bond) ça séduit ?
J'aime faire de longues ballades romantiques de nuit dans les bois avec ma tronçonneuse d'amour.

En parallèle, également entendu : "il est très bien, y'a pas photo; mais il est trop gentil, pas assez viril".
On en revient donc à l'esprit 'jte fous une baffe et te trintigne vite fait'... La drague au gourdin, ça à l'air d'être un grand classique (le gourdin en bois, pas l'autre bien sûr).
Non mais c'est quoi ces merdes ?

En gros, une fille est fortement attirée par les connards, et passe sa vie entière à chouiner parce qu'elle ne tombe que sur des cons... .
Je sens que tu t'inquiète, jeune colombe diaphane, tu te dis "cet homme est parfait comment pourrait-il être un connard?". Ne te fais point de souci, jeune beauté ensorcelante qui n'a d'yeux que pour mon charme, je vais te mettre une baffe, t'insulter en beauceron et te dire que je n'en ai rien à faire quand je quitterai ton domicile.
Bien sûr, je t'aurais fait l'amour pendant des heures, voir des jours, mais tout ce que tu garderas de moi seront mes factures RATP pour me rembourser le voyage et quelques poils de mon corps viril un peu partout.
C'est assez viril, ça ?

lundi 10 décembre 2012

Shell Beach.


Ça y est comme chaque année, l'hiver s'est invité à nos portes. Et comme chaque année, c'est une époque faste pour les couples.
C'est l'époque des cadeaux donc on pense aussi à sa moitié, c'est la période pour fêter la famille et les enfants du coup ça fait cogiter sur le sujet, mais surtout le froid et l'obscurité grandissante pousse vos jeunes hormones à se complaire dans des actes qui donnent chaud et que l'on pourrait qualifier de dégueulasses.
Mais comme l'animalité à outrance à ses limites, il faut bien revenir à des moments beaux et délicats.
Pour aujourd'hui, je vous soumettrai uniquement l'ambiance musicale de vos soirées mousseux/lumières tamisées.
Je ne vais pas vous faire la liste des plus beaux slows par DJ Jean-Marc de Nostlagie, mais je vais vous lister les différentes versions d'une des plus belle chanson d'amour (oui, c'est subjectif) : Sea of Love.

Version originale et donc le must du must : Phil Phillips.

Version tahitienne et relaxante: Raiatea Helm.

Version préférée du blog; la plus belle pour votre serviteur : Iggy Pop.

Version que tous les jeunes connaissent grâce/à cause à Juno : Cat Power.

Version jeune crooner pour le bal de fin d'année façon Retour vers le futur : Marty Wilde.

Version soul  : Katie Webster.

Version américaine façon Elvis et rodéo : Narvel Felts.

Version 80s un peu kitschouille, heureusement qu'il y a Jimmy  : The Honey drippers (Jimmy Page).

Version Tom Waits donc forcément unique : Tom Waits.

Voilà, maintenant, il ne reste plus qu'à sortir les bougies et la peau de bête tout en n'oubliant pas de mettre votre DVD 'feu de cheminée' sur votre TV grand écran.
Salucofagos.

samedi 8 décembre 2012

Kapow !


Si il y a un cinéma qui a révolutionné et contribué à former ce qu'est aujourd'hui le cinéma, c'est bien celui de Hong Kong. Je ne vous ferai point la liste exhaustive des œuvres et des réalisateurs incontournable depuis 30 ans, mais d'ailleurs tout ce cinéma part d'un point précis : Tsui Hark.
Pour ce qui est de l'homme, wikipédia se fera un plaisir de vous renseigner; pour ce qui est de l'histoire, tout commence avec ses trois premiers films Butterfly Murders, Histoires de cannibales et L'enfer des armes, que l'on regroupe généralement sous l'appellation de La trilogie du chaos.
Je ne vais pas vous en tartiner des pages et vous révéler toute l'histoire et les commentaires tatillons sur la photographie, la technique de réalisation et la cantine de Robert.
Mais regardons cela de plus près, voulez-vous.

Butterfly Murders
Du nihilisme pur et dur.
Le film commence avec une histoire fantastico-poétique et se poursuit dans une ambiance claustro au milieu d'une histoire à tiroirs qui, il faut bien le dire, est assez dur à suivre du premier coup. Butterfly Murders dépoussière le Wuxiapian (films de sabres) tout en explosant ses codes et s'en moque ouvertement.
Il faut le voir rien que pour la fin.



Histoires de cannibales
Un chef d'œuvre d'action, d'humour et de gore.
Que ça soit dit, ce film est le véritable ancêtre de Braindead.
Comme les héros poursuivis par les charmants habitant cannibale d'une bourgade, Tsui Hark emmène le spectateur à 100 à l'heure jusqu'à la dernière seconde dans un mélange improbable mais parfaitement maîtrisé des genres.
On sent malgré le rythme une charge violente contre les différentes autorités qui puissent exister, mais surtout contre la société et tous ces acteurs qui suivons.
Encore un coup de poing sur pellicule.


L'enfer des armes (Director's cut).
Pour celui-là, pas de bande-annonce car il n'existe que celle de la version internationale et tronquée du film (Tsui Hark a dû retourner des scènes pour complètement changer le scénario censuré).

Le plus grand, le meilleur, de la trilogie. Un film fascinant sur tous les points.
Easy Rider n'est pas un film de rebelle, Baise-moi no plus, seul L'enfer des armes l'est. Tsui Hark explose tous les codes cinématographiques et sociétales dans une œuvre magistrale.
Je pourrais en parler des heures mais ce film est une expérience en lui-même, cela ne serait que brasser du vent ( déjà que ce blog est le palais des vents).
Ce n'est pas un film, c'est une série de coups de poings infligés aux spectateurs. Il est à l'image du nihilisme qu'il dénonce : choquant, violent et amoral. Un film qui porte en lui toute la rage et l'irrévérence de la jeunesse en manque de cause.
Un des meilleurs film de l'histoire du cinéma moderne.

jeudi 6 décembre 2012

Boom bass, boom boom bass.


Chers amis, chères personnes échouées sur cet îlot virtuel idiot, chère maman et enfin, chère toi, jeune panthère fougueuse,
Avant de plonger vers un nouvel opus d'âneries intersidérales et intersidérantes, je vous propose de compléter cette merveilleuse photo par quelques illustrations sonores.
Vous pouvez écouter ceci : premier choix sorti du cerveau malade de l'auteur (tout aussi malade, d'ailleurs).
Ou bien cela : chanson recommandée par une fidèle aimant les enfants et les bâtiments art déco de Malakoff. 

Ah l'amour de ses voisins...
L'amour qu'ils se portent entre eux sans vêtement et à volonté, mélangeant allégrement bruits de marteau piqueur et beuglements bestiaux. La matérialisation même d'un buffet chinois au bord d'un périph' en démolition peuplé de groupies hystériques pour mademoiselle et de chanteurs de métal hardcore pour monsieur.
Ces si charmants voisins qui aiment faire tomber les plaques d'enduit de votre plafond à force de cogner on ne sait trop quoi et qu'on ne veut que trop ne pas savoir.
En fait, cela ressemble à vos soirées internet avec le son Dolby Surround et du plâtre qui s'effrite en plus. Au moins, lors de vos excursions virtuelles lubriques, vous regardez qu'une seule scène vite fait, bien fait et rarement le film en entier.

La légende veut que c'est une fois que l'on est de nouveau avec quelqu'un que l'on attire les autres.
Est-ce pour cela qu'il y a assez peu de célibataires au Cap d'Agde et dans les clubs échangistes ? Mais laissons là ce mystère aussi doux et mystérieux que les rideaux de velours qui tapissent ces endroits entre deux banquettes à partouze anale.
Il faut avouer que dans le même genre, les voisins se posent là pour savoir si on est célibataire ou non; c'est une fois célibataire que l'on attire les grincements de pageots et les couinements qui en battent la mesure.
C'est toujours quand on est seul et que l'on regarde son pauvre et morne plafond trembler et que le lustre manque de se décrocher que cela arrive.
A la limite, on pourrait en profiter pour se détendre mais, malédiction oblige, il y a toujours quelque chose qui vous coupe l'envie : on crie un autre prénom que le votre, ils baisent avec Ricchi e Poveri en fond sonore, ou l'un des deux commence à beugler "c'est qui l'papa !".

Pensons quand même que ces ébats font marcher les carreleurs, voir les mecs dans le BTP qui s'occupent de réaliser/réparer les chapes de béton formant le sol pour les plus violents.
Cela fait marcher l'audimat quand on allume la TV en montant bien le son pour ne plus rien entendre.
Cela développe le rock'n roll comme on fait crier son ampli pour couvrir.
Les marchands de boules Quies sont ravis.
Et surtout, last but not least, n'oublions pas que votre future conquête vous glorifiera.
Car après tant de nuits blanches, dès que vous en aurez l'occasion vous n'aurez plus qu'une idée en tête : rendre à ses malotrus de la muqueuse ce qu'ils vous ont fait subir. Ainsi, dans la lumière tamisée de l'appartement, les sens exacerbés par  le vin mousseux et Michel Sardou, vous clouerez votre partenaire sur le matelas jusqu'à ce que vous ne puissiez plus faire la différence entre les deux. La folie lubrique s'emparera de vous, vos ébats atteigneront le volume sonore d'un bar espagnol un samedi soir (ils en auront même l'odeur).
Ça sera Douaumont dans votre appart', la Grosse Bertha du sexe, l'Armageddon de la discrétion, le Ragnarok de la pudibonderie, l'Apocalypse du plumard !

mardi 4 décembre 2012

Jack Médecin, chapitre 10 : Voyage au zoo.


Dans le taxi qui l'emmenait de l'aéroport au centre ville, Jack Médecin réfléchissait intensément .
Ce que certains appellent le cuvage, Jack l'avait transformé en un art martial redoutable : les yeux fermés toute sa concentration pouvait se focaliser sur un point précis; et si, d'aventure, quelqu'un tentait de le déranger ses ronflements animaux se chargeraient de l'éloigner.
La veille ville était paisible, la saison touristique était loin.
Cela faisait des années que Jack n'était pas retourné à Prague mais peu de chose avait changé. Entre les colonnes de touristes, des vendeurs d'œuvres d'art en grillage à poule, des jeunes animaux avec des tâches de moutarde sur le T-shirt et des bonnasses ne semblaient ni souffrir du froid hivernal, ni de la fainéantise féminine quand il s'agit d'aborder des hommes.
Tout ce petit monde évoluait sous les yeux et la chope d'un litre de Jack.
Attablé à la terrasse de son QG praguois, Jack attendait les rapports de ses différents contacts. En face de lui la vieille horloge sonnait 14 heures et son petit manège commença à se mettre en marche devant les touristes ébahis.
C'est ici que Jack rencontra Éric Hamster quelques années auparavant. Éric était le seul touriste à ne pas observer l'horloge, trop occupé à uploader des vidéos sur son site porno. Ils s'étaient tout de suite plu.

Mais avant que Jack n'ait pu se remémorer cette merveilleuse rencontre entre amitié virile et Tabatha Cash, un homme le tira hors de ses rêveries.
C'était René le grillager. VRP en cendriers tressés de fils de fer pour cage à poule, René était une célébrité locale ainsi qu'une vieille connaissance de Jack, bien que ce dernier chercha toujours à l'éviter à cause de son hygiène corporelle et de sa diction atrophiée, voir morte-née.

Au bout de plusieurs refus de Jack pour lui acheter des cendriers poulailler, deux pintes et dix minutes pour comprendre René, notre héros eut enfin ses informations : Antoine Waechter était introuvable, ainsi que Krasucki.
Antoine avait toujours été quelqu'un de secret, mais Henri était tout le contraire. C'était le genre de gars à faire l'hélicoptère dans les bars avec son sexe et à confondre les fesses de la serveuse avec celles du videur;
Une visite en bon et due forme des bars et boîtes de nuit était donc obligatoire.
Le premier sur la liste était le Carioca, un sémillant club de strip-tease tenu par Papa Gueno (aucun lien de parenté avec Henri), beau-frère de Krasucki.
Au pire, si la pêche aux informations est infructueuse, une séance privée de table-dance et une bouteille de Baccardi seront toujours les bienvenues.

dimanche 2 décembre 2012

Sturm und Drang.


3 Septembre.

  Quelquefois je ne puis comprendre comment un autre peut l'aimer, ose l'aimer, quand je l'aime si uniquement, si profondément, si pleinement ; quand je ne connais rien, ne sais rien, n'ai rien qu'elle.

Goethe; Die leiden des jugen Werthers. (Les souffrances du jeune Werther); Livre de poche, 1999; p.130